https://doi.org/10.3917/gmcc.259.0077
Dans la tourmente après le cessez le feu du 19 mars 1962 en Algérie, un militaire du contingent de Vouneil sous Biard, qui avait été versé d’office par l’Armée Française, dans l’unité 434 de la force locale Algérienne * comme Militaire Français du contingent de Métropole, témoigne dans un livre avec un Militaire du contingent Algérien d’Alger, sur le parcours qu’ils ont effectué ensemble dans les Aurès et ensuite dans la force locale Algérienne a Tkout et Guyotville, jusqu’à l’indépendance.
*(Accords d’Evian -10% FSE -90 % FSNA dans les 114 unités constituées par plus de 91 régiments sur toute l’Algérie, pour cette période transitoire)
Photo prise dans les locaux du RICM de Poitiers, lors de la visite lundi 16 octobre 2023 dans la Vienne, de Madame Patricia Mirallés Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire. et la présentation du livre << la Force locale en Algérie 19 mars 1962- 31juillet 1962 Omar Hamourit >>
Par Robert BENOIST Publié le 18/01/2022 à 06:25, mis à jour le 18/01/2022 à 11:45
L’ouverture désormais autorisée de certaines archives en lien avec la guerre d’Algérie ravive le souvenir de Jean-Claude Rousseau, de Saint-Martin-la-Rivière (Vienne), disparu là-bas en 1962.
Depuis décembre dernier, la France a rendu consultables toutes les archives publiques produites dans le cadre d’affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d’Algérie entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1966.
« Nous pensons notamment aux disparus, à ces hommes et ces femmes, civils et militaires, dont la trace a été perdue. Pour eux, le travail historique et d’ouverture des archives doit se poursuivre », a notamment déclaré Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des anciens combattants.
Un télégramme informant de la disparition du jeune soldatL’un de ces hommes, évoqués par la ministre, était originaire de Saint-Martin-La-Rivière, l’un des villages de Valdivienne. Jean-Claude Rousseau a disparu en Algérie dans la nuit du 1er au 2 juillet 1962. Les archives de la mairie de Valdivienne conservent des documents qui concernent cette affaire.
Parmi eux, de nombreuses copies de courriers de Fernand Rousseau, le père de Jean-Claude, et de Maurice Nallet, le maire du village, adressés à la Croix-Rouge, au général De Gaulle, au chef de corps du régiment et les réponses de ces derniers. Il y a aussi un télégramme du préfet de la Vienne, en date du 10 juillet 1962, informant le maire de la disparition du jeune soldat.
"L’espoir d’un retour du fils unique"
« L’inquiétude fut immense au sein de la famille, et l’interrogation également, se souvient Claude Villeger, cousin de Jean-Claude Rousseau, il y a eu aussi cet espoir d’un retour du fils unique, et ce, jusqu’au bout de la vie des parents ». Mais qu’a-t-il pu se passer ?
Le première classe Jean-Claude Rousseau, né à Saint-Martin-la-Rivière, va avoir 22 ans le 9 décembre 1962. Ses parents sont agriculteurs. Comme beaucoup de jeunes Français de cette époque, il doit quitter son village pour partir « à la guerre » en Algérie, en tant qu’appelé du contingent.
"Jours d'angoisse"
Dans un premier temps il est affecté en mars 1961 au 3e bataillon du 6e régiment d’infanterie, puis dans une unité de la Force locale qui vient d’être créée, constituée à 90 % par des militaires français de souche nord-africaine (1).
Dans une lettre adressée à la famille et datée du 14 juillet 1962 le chef de bataillon (CB) De Franclieu écrit « au milieu des jours d’angoisse que vous vivez avec votre famille, je voudrais vous donner quelques indications concernant la disparition de votre fils. Le 1er avril 1962 sa compagnie implantée dans le village de Reibell est configurée en une unité de forces locales. Le 4 juin, cette dernière fait mouvement sur Alger, en laissant à Reibell une base arrière composée d’une trentaine d’hommes, dont votre fils (2) en tant que cuisinier. Le 2 juillet, dans la nuit, cette unité désertait vers l’armée de libération nationale (ALN) en emmenant votre fils, des démarches entreprises immédiatement sont pour l’instant restées sans résultat ».
Des recherches, en vain Puis, le 25 juillet, le CB De Franclieu écrit à nouveau. « Les contacts que j’ai pris avec diverses autorités n’ont malheureusement pas abouti du fait, notamment, de la demie anarchie qui règne à l’heure actuelle en Algérie. »
De son côté, à la demande du maire Maurice Nallet, la Croix-Rouge fait aussi des recherches, en vain, mais « avec espoir que les récentes déclarations du gouvernement algérien permettront d’obtenir des renseignements sur nos malheureux disparus. »
Les mois passent et, malheureusement, il faut se rendre à l’évidence, Jean-Claude Rousseau ne reviendra pas (3), pas plus que son camarade Albert Moreau et son chef de base arrière, le lieutenant Benhabib qui paya sa fidélité au drapeau français. Tous sont peut-être enterrés quelque part à proximité du lieu de leur sacrifice, là-bas à Reibell.
(1) Après le 19 mars, proclamation du cessez-le-feu, dans le cadre de nouvelles dispositions, une unité dite de la force locale propre à l’Algérie, placée sous l’autorité de l’exécutif provisoire, est mise sur pied pour assurer le maintien de l’ordre.
(2) Et le 1re classe Albert Moreau originaire d’Aigurande (Indre), lui aussi disparu.
(3) Un jugement du tribunal de grande instance de Poitiers en date du 18 juin 1963 acte le décès de Jean-Claude Rousseau qui est déclaré mort pour la France. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Martin-la-Rivière.
Une démarche mémorielle
Un arrêté interministériel publié en décembre au Journal officiel ouvre les archives judiciaires françaises « en relation » avec la guerre d’Algérie avec quinze ans d’avance sur le calendrier légal. Initialement, cette échéance devait s’étaler entre 2029 et 2037. Sont concernées « les enquêtes de police judiciaire » et « les affaires portées devant les juridictions ».
Cette décision a été prise par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, celle-ci souhaitant s’inscrire dans la démarche mémorielle voulue par le président de la République, Emmanuel Macron. Au départ de cet arrêté, il y a également le rapport de l’historien Benjamin Stora sur la réconciliation franco-algérienne des mémoires, remis au chef de l’État début 2021, qui préconisait notamment un meilleur accès aux archives de cette période afin d’« aller vers plus de vérités ».
La veille du JT de 20h00 du 16 mars 1962 où il doit commenter la politique intérieure, on l’averti qu’il ne présentera pas le journal du lendemain : "Au même moment, on apprenait que Pasteur devait être suspendu incessamment à la suite d'un conseil interministériel au cours duquel on avait trouvé qu'il avait une façon provocante de donner des nouvelles...la dernière provocation qu'on lui reprochait était l'annonce, au JT du samedi 10 mars, de la révocation de M. Rouve, secrétaire général du Syndicat de la Police..."
Joseph Pasteur est « invité » soit à partir en reportage loin de Paris, soit à accepter le poste de correspondant de la Rtf à Milan (où il n'y a pas de poste !). Des raisons de sécurité sont aussi invoquées (l'OAS. menacerait de plastiquer son appartement) (télé 7 jours du 24 au 30/03/1962).
Mais, suite à une grève générale d'1/2 heure sur toutes les chaînes de radio et de télévision, le journaliste revient à l'antenne le 07 mai 1962. Il y donne ses impressions sur l'Algérie, puis présente les reportages qu'il a réalisés sur l'Algérie du 08 au 10 mai 1962. Ce reportage est le premier de cette série. Il s’agit d’une rétrospective sur les attentats perpétrés par l'OAS à Alger depuis la signature des Accords d'Evian sur le cessez-le-feu et l'autodétermination en Algérie.
Lien pour l'autre site marienoelyvonpriouforcelocale19mars1962 e.monsite.com
Loi n° 99-882 de la Guerre en Algérie du 18 octobre 1999 !! ou nos parlementaires français ont trouvé le moyen de faire cette loi avec la date du 2 juillet 1962 comme "comme fin de la guerre d'Algérie"alors que + de 5000 militaires FSE de l'Armée Française, avaient été mutés dans la force locale Algérienne en avril 1962
( la date n'est pas la bonne c'est le 1er juillet 1962 au lieu du 5 )
Copie d'un message ami <<J'avais passé 2 jours au SHAT de Vincennes et j'avais trouvé - Une note intéressante
Cote I H 1334 :
Note du 22 février 1962 du Général AILLERET au Ministre des Armées
Il propose une solution pour la participation de l'Armée de Terre à la Force Locale
Il propose 17 appelés FSE par compagnie.
- Une note de service avec le tampon Secret du 3 mars 1962
Cote 3040 D2
à l'adresse du corps d'armée d'Oran de EM 1er Bureau Alger sur la composition de la Force Locale
Concernant les unités à base d'appelés musulmans avec un pourcentage d'Européens:
Composition de l'Unité type:
Effectifs : 202
Officiers : 3 dont 1 FNSA
S/officiers : 22 dont 6 FSE ( 4 sous contrat et 2 appelés)
Troupe : 177 soit 160 FNSA appelés et 17 FSE
Soit 1 section de commandement à 22 et 4 sections à 45
Mise sur pieds confiée au commandement de zone.>>
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ARRETE INTERMINISTERIEL DU 30 mars 1962 - pour
L'Application du Titre IV du DECRET 62-306 du 19 Mars 1962 portant organisation provisoire des pouvoirs publics en ALGERIE -
ARTICLE 1er - La Force de l'Ordre créée par l'article 19 du Décret 62-306 du 19 Mars 1962 est chargée d'assurer la surveillance générale, la protection des personnes et des biens et le maintien de l'ordre à l'exclusion de toutes dissions en matière de police judiciaire et de police militaire.
ARTICLE 2 - L'effectif initial de 40.000 hommes de la Force de l'Ordre se répartit en :
- une direction des commandements régionaux et départementaux,
- 114 groupes mobiles de sécurité (G.M.S.)
- 110 pelotons de garde territoriale constitués par des gendarmes et des auxiliaires de gendarmerie,
- 114 compagnies constituées par des appelés.
A ces unités s'ajoutent des compagnies sahariennes d'un effectif total de 3.500 hommes.
ARTICLE 3 - Les pelotons de garde territoriale, les compagnies de force de l'ordre ainsi que les personnels militaires désignés pour servir dans la direction et les commandements, sont mis pour emploi à la disposition de l'Exécutif provisoire.
ARTICLE 4 - L’emploi des unités de la Force de l’Ordre relève normalement des autorités préfectorales. L'Exécutif provisoire peut toutefois donner à une partie d'entre elles, normalement aux groupes mobiles de sécurité et exceptionnellement seulement aux autres formations, des missions particulières hors de la région où elles sont stationnées.
Les pelotons de garde territoriale et les compagnies agissent en principe dans les limites de l'arrondissement où ils sont implantés.
ARTICLE 5 - Les personnels entrant dans la composition de la Force de l'Ordre conservent leur statut propre.
ARTICLE 6 - La Force de l'Ordre pourra être complétée à 60,000 hommes par rappel de réserves instruites sur demande de l'Exécutif provisoire.
Les modalités du rappel de ce personnel et la constitution éventuelle des unités nouvelles seront fixées ultérieurement.
Le MINISTRE DES ARMEES LE MINISTRE D'ETAT CHARGE DES
Signe : P. MESMER - AFFAIRES ALGERIENNES - Signe : L. JQXE
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Décret du 9 avril 1962 M. OMAR MOKDAD, PREFET DE ...
Les UNITES DE FORCE LOCALE ! QUI SE SOUVIENT ?
Après avoir effectué, comme la majorité d'entre nous, deux séjours sur le sol algérien, j'ai vécu pendant trois mois, de mars à juillet 1962 c'est à dire entre le "cessez-le-feu" et l'indépendance une expérience qui vaut peut-être la peine d'être contée.
Je me trouvais à cette époque à la tête de la deuxième compagnie du 1/57 R.I. dont j'avais hérité en juillet de l'année précédente à la suite d'une embuscade meurtrière qui avait coûté 18 morts à cette unité. Inutile de décrire l'ambiance qui régnait à mon arrivée. Ayant obtenu de mon patron de bataillon, lors de ma prise de commandement, le remplacement d'un certain nombre de cadres et un renfort en armes d'appui, cette unité avait rapidement retrouvé moral et combativité.
A la mi-mars 1962, je fus convoqué - et transporté par hélicoptère luxe rare et par conséquent inquiétant - au P.C. du bataillon. Le capitaine pilote de l'hélicoptère me fit entendre par son interphone au cours du vol qu'une mauvaise nouvelle m'attendait à l'arrivée. En effet, à peine débarqué, mon patron m'informait que le colonel commandant le régiment, ayant reçu mission de mettre sur pied deux unités élémentaires regroupant l'ensemble des personnels appelés F.S.N.A. du régiment, avait décidé de me confier le commandement d'une de ces compagnies.
Presse et radio avaient déjà parlé de ce projet et il nous avait paru plus que probable que ces unités, entre les mains de "l'exécutif provisoire" - à la tête duquel avait été mis un FLN notoire que l'on venait de sortir de prison pour cela - seraient immanquablement appelées à faire tampon entre les deux communautés qui s'affrontaient quotidiennement et donc à se trouver confronter à des situations dramatiques.
Dès que mon chef de corps m'eut fait part de sa décision, je lui dis être décidé à lui présenter ma demande de démission s'il maintenait cette désignation. Il me répondit alors prendre acte de ma position mais maintenir sa décision. Rentré à mon PC, j'informais mes cadres de cette désignation et de ma décision non seulement de poser ma démission mais également de refuser de désigner un seul d'entre eux pour entrer dans l'encadrement d'une telle unité.
C'est alors que mon lieutenant en premier et le président des sous- officiers de la compagnie vinrent me trouver pour me dire en substance: "Vous êtes venu nous retrouver l'an dernier lorsque nous étions dans la m.... , nous sommes aujourd'hui volontaires pour vous suivre dans cette galère ". (Chacun savait que personne ne s'était bousculé pour prendre le commandement de cette unité l'année précédente). Je décidais alors de tenter l'aventure si j'obtenais du commandement un certain nombre d'aménagements et surtout des prises de position fermes et des assurances claires concernant les conditions d'emploi de cette unité.
En effet, la note de service fixant les modalités de mise sur pied et d'emploi des UFL prévoyait, pour un effectif total de 202 personnel, seulement 2 officiers, 6 sous officiers et 17 hommes du rang FSE, tout le reste de l'effectif, soit 1 officier, 16 sous officiers et 177 hommes du rang, étant réalisé en regroupant l'ensemble des appelés FSNA du bataillon. J'obtins à la fois de conserver la quasi totalité de mes anciens cadres et de porter à 52 - soit pratiquement deux sections de combat - le nombre d'appelé FSE. Ceux-ci seront, pendant les trois mois qui vont suivre, les seuls personnels armés et assureront la sécurité de mon cantonnement.
Au plan de l'emploi, cette même note précisait:
"Dans l'éventualité où les pourparlers actuellement en cours aboutiraient à une conclusion, l'Armée serait déchargée.... des problèmes courants de maintien de l'ordre....Ces diverses tâches seront remplies par les polices, la gendarmerie et, au moins dans les campagnes, par des unités de "force locale" mise pour emploi à la disposition de l'autorité préfectorale '.
Pour ajouter au flou d'une telle mission éventuelle une note émanant du régiment et datée du 17 mars "explicitait" la note précédente en ces termes::
" ....les ordres donnés sont les conséquences des prescriptions de la note (de référence). Ils comportent des choix établis en fonction de la conjoncture envisagée et deviendraient de ce fait caducs si des variations intervenaient dans l'hypothèses dont ils découlent" Sic! Nous avions de sérieuses raisons d'être inquiets !
J'adressais alors à mon patron, le 21 mars, une correspondance dans laquelle je lui demandais "fermement" de me préciser les conditions d'emploi de mon unité et surtout de s'engager. Après lui avoir exprimé mes inquiétudes, je lui fixais mes "conditions"
" La note de service fixant les conditions d'emploi de cette Force Locale stipulant que celle-ci serait mise à la disposition de l'autorité préfectorale donc de l'exécutif provisoire, je demanderai à être relevé immédiatement de mon commandement si :
- Le drapeau français, et le drapeau français seul, ne pouvait flotter sur mes cantonnements.
- Des rebelles ou d'anciens rebelles étaient incorporés au sein de mon unité.
- Je devais recevoir des ordres à caractère politique émanant de toute autorité autre que l'autorité militaire française
- Cette unité devait, après les résultats du scrutin d'autodétermination, passée sous le contrôle du gouvernement algérien".
Je concluais enfin cette correspondance en ces termes: " Je me crois en droit d'obtenir de telles assurances tant pour moi que pour mes cadres afin de ne pas avoir à refuser d'exécuter des ordres incompatibles avec mon honneur militaire".
Fait rare en cette triste période, j'avais la chance inouïe d'avoir alors un commandant de régiment couvrant ses subordonnés.
Il me répondait : "Les observations dont vous rendez compte.......retiennent mon attention. Elles confirment la réalité d'un état d'esprit prévisible apparaissant comme le stade actuel d'une évolution qui constitue un des soucis important du Commandement. ................Je tiens cependant à faire une nouvelle fois le point pour vous aider à tranquilliser vos cadres et à maintenir vôtre autorité sur vos FSNA...................Je vous répète ce que je vous avais dit au moment de la création de votre unité, paroles qui vous ont été formellement confirmées par le Général ...... lors de sa visite du 11 avril : ..........Les ordres d'intervention vous seront transmis par l'Autorité militaire qui n'acceptera jamais de vous demander de conduire des soldats étrangers pour combattre vos compatriotes dans une lutte partisane.........Il ne peut être question de considérer l'unité de force locale comme un embryon d'une future armée algérienne, ni les personnels qui s'y trouvent actuellement comme une première sélection appelée à l'encadrement ultérieur de cette Armée"
Il me précisait verbalement quelques jours plus tard :
"J'ai tenu à vous confirmer par écrit ce que je vous avais promis lors de votre désignation. Je risque d'être muté avant la fin de cette affaire et vous pourrez ainsi faire référence à cette lettre pour contester tout engagement de votre unité dans une mission non compatible avec votre honneur de soldat"
Conséquence de ces démarches et de l'action du commandement, mon unité ne fut jamais engagée sur le terrain et - à ma connaissance - il ne fut même jamais envisagé de le faire pendant les trois mois que dura cette situation.
Pour ne pas laisser cadres et troupe inactifs et désoeuvrés, j'employais le personnel à faire un semblant l'instruction et du sport. En outre, le commandement, toujours probablement pour occuper l'unité, .......me fit changer trois fois de cantonnement. Comme je l'écrivais plus haut, j'avais demandé et obtenu que mon personnel appelé FSNA ne soit pas armé et ce jusqu'au 3 juillet
J'ai longuement insisté sur l'aspect emploi possible de cette unité car cela a été mon souci permanent. Il était en effet à craindre que, dans l'éventualité d'une confrontation, aussi bien avec des Européens qu'avec des Musulmans, il m'aurait été difficile, voir impossible, de conserver le contrôle de mes hommes. Le camarade que le commandement avait engagé dans une action criminelle rue d’Isly semait là pour le confirmer !!!!
Ma seconde préoccupation au cours de ces trois mois fut d'assurer la sécurité de mon personnel européen et de mon armement. En effet il était à craindre que ces appelés FSNA ayant servis dans l'Armée française jusqu'au cessez-le-feu sinon avec zèle au moins loyalement et n'ayant, par le fait même, pas participé à la rébellion, ne cherchent à se dédouaner en réalisant une "action d'éclat" contre leur encadrement européen. Un sondage régulier du courrier- départ des F.S.N.A me laissait sans illusion en ce qui concernait l'état d'esprit de ces personnels (selon des rumeurs, ni infirmées ni confirmées, de telle actions se seraient produites dans des UFL de l'Oranais). Par l'intermédiaire d'un sous lieutenant musulman en qui j'avais toute confiance et qui avait également l'oreille de ses coreligionnaires, j'avais fait savoir à chacun - et nul n'en doutait- qu'à la moindre menace ma réaction serait instantanée et brutale. Je savais en outre que le FLN avait donné des consignes dans ce sens, étant assuré de récupérer armement, matériel et personnel dès le 3 juillet.
Les seuls incidents majeurs a signaler durant ces trois mois furent une grève de la faim de 24 heures déclenchée suite à une décision du commandement de suspendre les permissions et l'apposition d'inscriptions pro FLN au pied du mat des couleurs, inscriptions découvertes lors du rassemblement du matin. Était-ce provocation de ma part ou simplement pour montrer à chacun que la France resterait mettre du jeu jusqu'à l'indépendance ? - j'avais imposé le lever des couleurs chaque matin devant l'unité rassemblée au complet. Ces deux incidents furent réglés sans difficulté et sans suite.
En conclusion, si ces trois mois représentent pour moi une des périodes les plus douloureuses et des plus difficiles de ma vie militaire, ils furent néanmoins riches en satisfactions et en enseignements de tous ordres. En effet, contrairement à mes craintes du départ, le commandement, à tous moment, prit clairement ses responsabilités et respecta pleinement ses engagements nous évitant ainsi de nous trouver dans des situations dramatiques. Les cadres et la troupe FSE, auxquels j'associe une grande partie des cadres musulmans qui restèrent loyaux jusqu'à la fin, malgré des périodes de tension très sévère, conservèrent discipline, calme et bonne humeur. Je leurs dois en grand partie d'avoir pu traverser sans encombre cette douloureuse expérience.
Merci pour ce commentaire.
Copie d'une décision qui a été prise par un régiment le 13 R.A et qui mérite qu'elle soit diffusée
(information ajoutée par un contributeur externe).
(*) Noms ayant fait l'objet d'une publication ou d'un témoignage public, privé, oral ou écrit
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Beaucoup d'Anciens d'Algérie, et beaucoup d'autres personnes n'ont pas sut aussi, ce qui suit !
Pourtant, il suffit d'aller dans le site W.W.W. LES ANCIENS DE LA BA 180 BOU-SFER
Dans ce site vous apprendrez que des militaires Français étaient toujours , et encore en Algérie, aprés 1962 ! ...jusqu'en 1972..?
W.W.W. LES ANCIENS DE LA BA 180 BOU-SFER
Quelques dates repères
25 juin 1960 pourparlers avec le GPRA à Melun.
21 avril 1961 décision de créer un aérodrome militaire à Bou Sfer.
20 mai 1961 premières négociations d’Evian.
18 mars 1962 fin des accords d’Evian.
juin 1962 début des travaux de l’aérodrome de Bou Sfer.
1er avril 1964 arrivée du premier avion venant de France.
Date de dernière mise à jour : 12/01/2025
Commentaires (1)
1. Force locale 03/05/2019
Yvan Priou / j'ai lu hier , une partie de votre blog avec vos témoignages. . . .je ne connaissais pas ces forces locales . . ..
C'est effarant cet aveuglément des politiques de cet année 62 . . et cet abandon ou presque des quelques appelés mutés de force , dans ces unités de force locale . . .
Et surtout le black-out total des médias français en 1962 et les années après l'indépendance .