Les Harkis et la force locale après le 19 mars 1962
Tous savoir sur les Harkis rapatriés en France et, les harkis restés en Algérie
Bienvenue sur cette page de mon site d'information sur la période transitoire
Ou est-elle aussi cette liste de noms de harkis??, mutés dans la Force Locale pour la période transitoire après le 19 mars 1962 ?
Tous savoir sur les Harkis rapatriés en France et, les harkis restés en Algérie
Lien pour l'autre site marienoelyvonpriouforcelocale19mars1962 e.monsite.com
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Relevé sur Facebook dans les Archives d'Algérie <<
<< Au début du printemps 62 la situation continua à se dégrader. On ne pouvait plus espérer un accord entre les deux communautés après tant d'attentats, massacres, destructions de bâtiments.
Enfin les Harkis vivaient un autre drame, largement aussi douloureux que celui des européens mais nous n'en avons jamais vu à bord >>
Journée nationale vendredi 25 Septembre 2020 ( Hommage aux harkis et autres membres des
Rédigé par Union Nationale des Anciens Combattants et leurs enfants et publié depuis Overblog (avec l'aide du Colonel Abdelaziz MELIANI qui a commandait une unité de la force locale dans Orléansville en 1962 "corespondance téléphonique" )
Aux Harkis, Mokhaznis, Tirailleurs, Spahis, Membres des Forces Supplétives, des Gardes Mobiles de Sécurité, des Groupes d'Autodéfense et des Sections Administratives, aujourd’hui et pour la 21e année consécutive, sur tout le territoire national, la France leur témoigne avec solennité et gratitude sa reconnaissance.
Cette journée rappelle à tous les Français que ces héritiers des traditions des valeureux combattants de la glorieuse Armée d'Afrique ont, par leur engagement sous notre drapeau, sept années durant, illustré dans l'honneur et la loyauté les vertus militaires de leurs pères, grands-pères et aïeux.
En dépit des drames qu’ils ont vécus, la terrible épreuve de l'exil, ces braves parmi les braves sont restés des hommes dignes et courageux.
Leur destin tragique fait partie de notre histoire nationale, notre mémoire collective.
Ils furent plusieurs dizaines de milliers victimes de massacres en 1962 car notre pays la France les a abandonnés alors qu'ils furent victorieux sur le terrain.
Ces massacres et cetabandondoivent être reconnus.
Une nation se grandit toujours en reconnaissant ses fautes et en les assumant.
Des gestes et des engagements ont déjà été pris par nombre de nos chefs d'État :
- Président Jacques Chirac
- Président Nicolas Sarkozy le 14/4/2012
- Président François Hollande le 25/9/2016
Près de 60 ans après la fin de la guerre d'Algérie, pensons-nous, notre pays s’honorerait en reconnaissant enfin officiellement et solennellement sa responsabilité dans l'abandon et la réparation des préjudices moraux et matériels subis.
C'est pour la France une dette d'honneur et de vérité.
Par cet acte de vérité il ne s'agit pas d'effacer le passé mais d'apaiser les mémoires
En effet la reconnaissance historique de la nation fera avancer la paix des mémoires qu'elle réconcilie, sans les opposer, ni les confondre.
Paix des Mémoires qui pourra aider, près de 60 ans après la fin de la guerre d'Algérie, à la réconciliation des deux côtés de la Méditerranée, dans LA VÉRITÉ, LE RESPECT ET L'APAISEMENT.
Honneur aux Harkis !
Vive la République, vive la France !
- Colonel Abdelaziz MELIANI - Commandeur de la Légion d’honneur
- Grand Croix de l’ordre national du Mérite
Président National de l’Union Nationale des Anciens Combattants et leurs enfants
Extrait du courrier envoyés par les Préfets pour la journée des harkis du 25 septembre 2018
Entre - la loi du 26 décembre 1961et... une des dernières ??
- la loi « Mekachera » du 23 février 2005 sur les harkis,
il a été dénombré,........21 lois par le Conseil Economique et Social saisi par le Premier ministre par lettre du 30 juillet 2007.
Un extrait de témoignage d'un harki parut dans la presse combatttante
Je me suis contenté de petits boulots. J'ai déchargé des camions aux Halles, j'ai fait des livraisons et un jour, on m'a dit qu'on embauchait à la Préfecture de la Seine qui se trouvait à la Mairie de Paris..
Y avez-vous été bien reçu et quel a été la suite de votre cheminement?
Là, en tant que harki, j'ai appris que j'avais droit à un emploi réservé
Récemment, mon oncle m’a informé qu’on leur faisait signer des chartes en arrivant en France pour ne pas qu’ils parlent de « ces événements » qu’ils ont vécu en Algérie.
J’en apprends de jour en jour sur la triste vie des HARKIS…
Copie extraite du livre du Genéral Robert Gaget Commando Georges Renseignements et combats Editions Grancher mai 2000 Général Georges Grillot Capitaine de Harkas en Algérie
Il est dommage que l’on ne puisse pas fairel’appel, et les témoignages manquent pour y suppléer Il y a sans doute eu moins de morts que l’on dit ; le F.L.N ayant surtout fait payer les chefs et les « traîtres »
- Quoi qu’il en soit il n’est pas question de rejeter toute la responsabilité sur les dirigeants du F.L.N et sur ses tueurs
Les vrais responsables, c’est Nous !
-Nous ! qui avons attendu le 21 mars pour offrir a nos harkis une intégration dans l’Armée Française.
- Nous! qui leur avons proposé une prime de « licenciement » comme de simple employés que l’on congédie pour incapacité ou difficultés économiques
Selon le général Buis alors colonel, et chef du cabinet militaire du haut-commissaire Christian Fouchet [4], il était prévisible que « parmi tous ces harkis que nous levions à tour de bras, il en était que nous condamnions par avance ». Mais leur grande majorité manquait de motivation et de zèle. « C'est pourquoi on pouvait penser qu'en dehors de quelques-uns, véritablement engagés à nos côtés contre le FLN, les harkis, dans leur ensemble, ne courraient pas grand danger au moment de l'indépendance, puisqu'ils avaient toujours eu, plus ou moins, un pied dans la rébellion. » Le général de Gaulle paraît avoir partagé ce point de vue, qui se retrouve dans de nombreux documents d'archives militaires
Pour certains harkis, ils étaient déja en France le 12 Mai 1962 !!
Document du Ministère des Armées.- Message - adressé pour Information, au Haut-Commissaire à Rocher Noir ou, figure bien la date du 12 Mai1962, mais ou il bien écrit que plusieurs groupes d'anciens harkis seraient récemment arrivés en Métropole
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Chauvigny , le 16 avril 1963,
Le général Delmotte
à Monsieur le Préfet de la Vienne
s/c de Monsieur le Sous-Préfet de Montmorillon
Monsieur le Préfet,
Le 11 mai 1962, vous avez bien voulu autoriser l'hébergement dans ma propriété des Brelaizières à Chauvigny, d'une vingtaine de familles de mogheznis et de harkis, qui provenaient de la SAS de BENI-OUARSOUS, commandée par mon fils, le capitaine Jacques Delmotte, et qui avaient opté pour la France.
Dès leur arrivée, j'avais fait travailler ces chefs de ces familles dans l'agriculture et dans des travaux d'adduction d'eau aux environs de Chauvigny. L'attrait de hauts salaires les a incités assez rapidement à demander des emplois dans l'industrie et dans les entreprises de construction des régions de Poitiers et de Châtellerault.
A l'automne, je les avais, en prévision de l'hiver, installés dans des pièces susceptibles de recevoir des appareils de chauffage: sept familles restant aux Brelaizières, six autres dans des maisons louées aux environs de Chauvigny, neuf enfin dans la commune de la Puye, dont huit logées gratuitement par mon ami, le comte d'Escagnac dans ses propriétés de Saint-Bonifé et du Loup-Pendu.
Or, Chauvigny est à vingt kilomètres de Poitiers, la Puye à vingt sept kilomètres de Châtellerault, et le trajet quotidien à mobylette, aller et retour est à la fois onéreux et dangereux en cas d'intempéries.
Il semblerait donc plus logique que tous ces rapatriés, qui ont cherché du travail dès leur arrivée en métropole et ont tous demandé officiellement la nationalité française, fussent groupés dans des maisons construites en " préfabriqué lourd " dans la banlieue immédiate de Châtellerault, à proximité des usines et des entreprises, qui en emploient déjà un certain nombre et qui sont capables d'absorber également ceux qui sont embauchés à Poitiers.
J'ai exposé le 6 avril 1963 cette solution à Monsieur Abelin, Député-Maire de Châtellerault, qui m'a donné son accord en ce qui concerne les questions intéressant la ville dont il a la charge, et m'a invité à soumettre à votre approbation ce projet de regroupement à Châtellerault de familles actuellement logées à Chauvigny et à la Puye.
En conséquence, j'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir m'accorder une audience , au cours de laquelle je pourrais vous donner valablement toutes indications complémentaires, vous permettant de prendre votre décision en toute connaissance de cause.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, les assurances de mes sentiments hautement déférents.
Bernard Ancien Combattant et FSE de la 479 UFO nous raconte sur Internet
Un jour je fus envoyé à Alger avec une ambulance qui transportait deux faux malades, en réalité des harkis qu’il fallait soustraire aux recherches de l’ALN.
Je n’étais pas très fier de cette mission : ils avaient peut-être accompli de sales besognes…
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Site Jean J Viala 117ème RI <<<< 30 mars 1962 : Mise en place de l'exécutif provisoire, au Rocher Noir, la cité administrative fortifiée à vingt kilomètres d'Alger. Fouchet passe la main à Farés ... Il reste fin mars 40 500 harkis, 18 000 moghzanis, 9 600 GMS, 9 000 auto défense. Le reste a été licencié. 21 000 ont demandé leur réintégration dans la vie civile, avec prime, 15 000 n'ont pas demandé la prime, 1 000 se sont engagés dans l'armée d'active (les célibataires) 2 000 ont signé un contrat civil de 6 mois (en partie dans la force locale)Source : Boualem « Les harkis au service de la France» Editions France Empire,1963)
Cela confirme mon témoignage que << j'avais aider a habiller des harkis en tenues neuves a Tkout vers le 15 avril 1962 dans la force locale>>
Témoignage du 11 aout 2020 <<Heureusement il y avait d'autres attitudes possibles entre obéir et s'insoumettre. En tant qu' officier appelé j'ai pu éviter des conséquences graves. Et quand j'ai appris il y a quelques années qu'aucun des harkis que je commandais, et qui étaient restés en Algérie, n'avait été tué, j'ai compris que c'était une des conséquences positives de mes instructions concernant le comportement des soldats, et qui, pour la plupart, allaient dans le sens d'une future indépendance >>
Ou est-elle aussi cette liste de noms de harkis??, mutés dans la Force Locale ???
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On retrouve des noms de Harkis ?? dans des listes au Journal Officiel de la République Française du 21 septembre 2018
L'armée, elle avait libéré les militaires Musulmants??
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Page 34 et 35 du Livre " L'Algérie sans La France" en 1964
Lieutenant M
" j'étais officier au 23 ème Spahis secteur de Géryville"
..." Dans les sections de réguliers de mon commando, j'ai rengagé les plus jeunes harkis;"
..." Beaucoup de mes réguliers allèrent alors a la force locale"
Ou est-elle aussi cette liste de noms de harkis??, mutés dans la Force Locale ???
François M E Y E R , ancien lieutenant chef de harka, devenu Général ne dit pas un mot sur la Force Locale sur le Web ensuite dont un extrait d'une copie ci dessous
Lieutenant en Algérie, j'ai servi pendant quatre années au 23 ème régiment de spahis en Oranie, de 1958 à 1962, dans une unité où le concours des algériens musulmans était considérable et j'ai commandé successivement deux harkas, en tant que chef de commando du Secteur opérationnel à Géryville, puis à Bou Alam toujours en Sud-Oranais
Ce général avait écris <<Ce qu'ont vécu en 1962 les anciens supplétifs et les anciens engagés, tous soldats de la France, ne doit pas être éternellement caché>>
<<Il est important que l'histoire de cette période soit établie dans toute sa vérité.>>
La Vienne terre d'accueil des Harkis 20/03/2012 05:35
Plus de 4.500 rapatriés d'Algérie sont arrivés dans la Vienne en 1962, l'un des départements qui en a accueilli le plus dans l'ouest de la France (1.300 en Mayenne, par exemple). Une première vague en mai, après la ratification le 8 avril, en France, des accords d'Évian, « 17 familles, soit 90 personnes, en provenance de Tlemcen, arrivent à Poitiers le 12 mai 1962 », écrit la presse locale (*) -Une seconde vague arrive en juillet, « dès lors que des massacres visent tous ceux qui étaient considérés comme des " collaborateurs " par les nationalistes algériens ». De nombreux Harkis et leurs familles qui trouvent refuge dans la Vienne viennent d'Oran, où une fusillade a fait 150 morts le 5 juillet.
Pour assurer l'accueil de ces gens « dont l'immense majorité quitte l'Algérie dans l'urgence, sans moyens et sans objectifs », des comités locaux se mettent en place. A Poitiers, la SNCF et la compagnie des tramways départementaux sont mobilisés, la Croix-Rouge et les associations catholiques volontaires aussi.
« La majeure partie des rapatriés se concentre dans l'arrondissement de Châtellerault […] la ville la plus industrialisée, donc susceptible d'offrir des emplois. » Un certain nombre de ces familles va rester dans le Châtelleraudais, on retrouvera des rapatriés à l'usine Domine de Cenon-sur-Vienne, ou aux Fonderies de Châtellerault. Des ouvriers seront embauchés sur les chantiers de construction « des bâtiments de la plaine d'Ozon, le quartier de Châtellerault appelé à recevoir rapidement des populations rapatriées et immigrées ».
Une partie des rapatriés sera hébergée au camp de la Rye, au Vigeant, qui avait accueilli des réfugiés d'Indochine jusqu'en 1961. « De septembre 1962 à février 1963, la population du camp passe de 756 à 936 résidents […] le camp de la Rye est bien un centre d'hébergement transitoire […] à l'automne 1964, les effectifs ont beaucoup diminué, le camp a joué son rôle, mais deux ans et demi après le cessez-le-feu il reste encore plus de cent personnes qui n'ont pas accompli leur résinsertion dans la société. »
L'histoire du camp harki du Vigeant dans la Vienne
A partir de 1962, e département de la VIenne a accueilli des milliers de harkis fuyant l'Algérie.
Il existait un camp de transit dans le sud du département de la Vienne, il se situait à 4kms du bourg du Vigeant.
Son histoire avec le reportage de Sandrine Leclere et Laurent Gautier...
La force locale Algérienne a été occultée, et les militaires FSE de métropole mutés d'office, ainsi que certains harkis enrôlés dans celle-ci, ont été oubliés
Par le lien -- http://www.ina.fr/audio/PHD94017840 voir, la preuve de la mise sous l'autorité de l'Exécutif provisoire Algérien, la force locale de l'ordre Algérienne
(dont 10% de militaires FSE mutès d'office, par l'armée Française, après le 19 mars 1962 )
Ecouter l'Audio de la 8 minutes a la 11 minutes, ce que vous pouvez voir avec le lien surwww.ina.fr/video/CAF90002960
Christian Fouchet Haut commissaire de France en Algérie a bien dit le 21 Avril 1962
<< La France conformément aux Accords d'Evian, mets sous l'autorité de l'Exécutif Provisoire cette force locale, dont l'Exécutif Provisoire disposera comme elle l'entend >>
- Que pouvait-il se passer pour les harkis, aprés le 19 mars 1962 ?
Au sujet des harkis, certains ont été enrôlés dans la force locale de l'ordre algérienne aprés le 19 mars 1962, je sais j'en ais habillés en tenue toute neuve, pour leur paquetage, c'était début avril 1962.
Pour certains autres, s'il avaient fait attention, a ne pas faire les "fanfarons" et respectés le cessez le feu du 19 mars 1962, au lieu de déserter et partir avec l'OAS, Cela ne serait pas arrivé si pire !
Et Avec les révélations faites a un tribunal, au Procés du Général Salan, 2 mois a peine aprés le 19 mars 1962
- Extrait - Copie de la déposition de M Renucci, à l’audience du 21 mai 1962 au Procès du Général Salan.
M Renucci Général de division de réserve, député qui représentait les Aurés à l’Assemblée nationale Française - "c’est ainsi qu’on a pu recruter, toujours sous les ordres du général Salan, cette Harka qui a eu l’honneur, il y a deux ans, de défiler au 14 juillet à Paris, la seule Harka qui n’a pas eu de déserteurs et qui a, à son tableau de chasse, car c’est un commando de chasse, sept fois son effectif en tués chez les fellaghas".
C'est consigné sur le compte- rendu de ce procès, publié dans un livre "Procés du Général Salan"en 1963 ou 1964)
- Vous avez bien lu ( 7 fois son effectif ) Ils s'étaient 192 dans cette harka, - multiplié par 7 soit ?? 1344 tués......! 1344 musulmans fellaga – leurs « frères »
Il y a le 25 septembre, une jounée nationale pour les Harkis
- à l'issue de celle-ci le 25 septembre 2016
Le Président français, François Hollande, a «reconnu», hier, la responsabilité de la France «dans l’abandon des harkis», ayant combattu avec l’armée française durant la Guerre de Libération nationale.
«Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France», a déclaré le chef de l’Etat français, lors d’une cérémonie officielle d’hommage à Paris.
Selon l’AFP qui a rapporté la déclaration, François Hollande, qui a été applaudi par les représentants des harkis présents dans l’assistance, a soutenu que «la France a manqué à sa promesse, elle a tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises» ??????????
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Benjamin Stora a écris dans "Mémoire" - Publié par l'équipe MonHarki.com le 28 septembre 2016 (extrait)
"" A partir de 1960, la très grande majorité de la population Algérienne, a basculé du côté de l'indépendance, les harkis n'ont pas perçu cela.
Malheureusement en 1962, ils se sont retrouvés du mauvais côté de la barrière
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Bernard Bourdet que nous remercions pour ses témoignages sur Internet, nous raconte - "Un jour je fus envoyé à Alger avec une ambulance qui transportait deux faux malades, en réalité des harkis qu’il fallait soustraire aux recherches de l’ALN. Je n’étais pas très fier de cette mission : ils avaient peut-être accompli de sales besognes…"
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Je rappellerais aussi, au Président de la République Française, que pas une seule famille algérienne musulmane n'était "Algérie Française" dans la période de transition, après le 19 mars 1962 et elles étaient tous Algérie Algérienne, du Gouvernement Provisoire de la Républque Algérienne du Président Ben Khedda avant le 1er juillet 1962
- Et comme, il y a eu des harkis enrôlés dans les forces locales de l'ordre algériennes
Journaux de marche des régiments : Celui de la compagnie du 2ème RIMA basée en Kabylie indique que 14 des harkis sont désignés pour la force locale
- Comme "ceux-ci ont été reconnus ??",
j'ai bon espoir aussi, d'être reconnu un jour pour la mission périlleuse effectuée pour cette période transitoire, au service de la NATION FRANCAISE,
- comme tous les Militaires du contingent mutés d'office dans les forces locales de l'ordre algériennes pour la mission qu'ils ont effectués, a l'issue du cessez le feu du 19 mars 1962
Hollande et les harkis
La déclaration de François Hollande passe mal en Algérie. Voici ce qu’écrit à ce sujet le quotidien El Watandu 26 septembre :
«Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France», a déclaré le chef de l’Etat français, lors d’une cérémonie officielle d’hommage à Paris. Selon l’AFP qui a rapporté la déclaration, François Hollande, qui a été applaudi par les représentants des harkis présents dans l’assistance, a soutenu que «la France a manqué à sa promesse, elle a tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises».(...)
Ce n’est pas la première fois que François Hollande parle des harkis et des pieds noirs. Dans une interview accordée à France Culture en mai dernier, il avait soutenu que «quand on parle du 19 Mars, on sait (que) c’est la fin de la Guerre d’Algérie, mais c’est aussi le début d’un certain nombre de massacres, dont les pieds noirs ou les harkis ont été victimes».
Contacté hier, maître Ali Haroun, qui était à l’époque membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), souligne qu’«en tant qu’Algériens, on n’a pas d’observation à faire sur la manière dont les harkis ont été accueillis en France dans des camps d’internements, ce sont des rapports franco-français». «François Hollande sous-entend que les harkis ont été massacrés, là je dis que jamais l’autorité du FLN, en juin, juillet et août 1962, n’a autorisé ou invité les Algériens ou l’ALN à se venger des harkis. Au contraire», précise Ali Haroun. Selon lui, les responsables de la Wilaya III et ceux de la Wilaya IV avaient demandé de «ne pas toucher aux harkis mais de les ramener aux postes de commandement». «Jamais le FLN ou le GPRA n’ont incité les Algériens à se venger de ceux qui ont aidé le colonisateur», indique encore Ali Haroun, qui souligne que «c’était regrettable, il y a eu des initiatives à l’échelle locale, dans des villages, contre des gens qui ont aidé le colonisateur». «Ces dépassements sont spécifiques aux pays qui ont connu des révolutions», ajoute l’avocat, qui donne l’exemple «des villageois français qui s’en sont pris spontanément aux anciens collaborateurs nazis».
Après la reconnaissance de responsabilité solennelle du président de la république le 25 septembre 2016, l’association harkis et droits de l’Homme a exprimé sa satisfaction pleine et entière.
Ce résultat est le fruit du travail d’associations de harkis qui ont œuvré sans relâche pour atteindre cet objectif. Nous sommes fiers et heureux d’être l’une d’entre elles. Mais ce combat n’aurait sans doute pas abouti sans le soutien et l’engagement de personnalités ou d’associations qui ne sont pas issues du milieu harki et qui ont contribué à ce que, sur la quasi-totalité de l’échiquier politique français, depuis une quinzaine d’années, un consensus ait pu se construire progressivement sur cette question dans le monde politique d’aujourd’hui.
En ce qui nous concerne, nous tenons à remercier tout particulièrement :
Un grand merci à ceux qui, au sein de l’association, nous ont accompagnés pour cet objectif : Stanislas, Mehdi, Ali, Christian, Fatima, Aliette, Dominique, Claire, Farida, Aïcha, Anne, Liliane, Geneviève, Alain, Anne-Lise, Francis, Josette, Jean, Heliette, Patrick, Philippe, Sabrina, Laurence, Ahmed, Fadila, Michel,….
Toutes nos excuses à ceux que nous aurions pu oublier ! Encore merci à tous !
Fatima Benamara, présidente de l’association harkis et droits de l’Homme
Rocher Noir- Bourmerdés et, le témoignage de Christian Fouchet Haut- Commissaire en Algérie de la République Française représentant la Nation Française en Algérie en 1962
Copie extraite du livre Au service du Général De Gaulle - de Christian Fouchet -1971
Algérie 1962 page 131 à191 (Fin des Empires)
- Témoignage de Christian Fouchet Haut-Commissaire en Algérie- mars-juillet 1962
Pendant ces cent cinq jours Algérie 1962
« Le parachutiste français, le plus typé, au visage net et viril, à l’allure martiale dans sa tenue bigarrée, et souvent combattant en Algérie depuis des mois ou même des années, était maintenant affecté au peloton chargé de la sécurité du général commandant supérieur. Il côtoyait le combattant de l’Armée de Libération Nationale algérienne (A.L.N.), venu des maquis du bled, et devenu garde du corps des « chefs historiques » du F.L.N. (Ou des chefs F.L.N. non « historiques » mais non moins importants, car souvent plus au fait que leurs aînés des problèmes de l’administration moderne que le gouvernement algérien indépendant de demain allait avoir à affronter et à résoudre).
Le brillant sujet frais émoulu de l’E.N.A. est maintenant affecté, tout jeune, avec souvent de grosses responsabilités et beaucoup d’initiatives, à des directions où il n’avait jamais envisagé de servir, côtoyait le jeune Algérien, du même âge, dont l’apprentissage s’était fait dans la guerre clandestine ou dans l’action révolutionnaire des maquis et qui se préparait à devenir, presque du jour au lendemain, directeur de Cabinet des ministres. Tout cela avait commencé par se regarder avec curiosité, sinon avec méfiance, puis avait, très vite, fait bon ménage >>
- Un témoignage du plus haut représentant de France en Algérie, pendant la période transitoire, qui ne colle pas avec la date du 2 juillet 1962 fin de la Guerre d'Algérie dans la loi de décembre 1999
En effet, une loi adoptée par le parlement le 1er décembre 1999 ne modifie pas la date du 2 juillet qui était en vigueur depuis 1974 qui désignait la fin du maintien de l'ordre (et non la fin des combats en Algérie).
Pendant cette période transitoire- sauve qui peut pour !!!
Certains Harkis qui ont été rapatriés par avions militaires sur Istres, dont Le Bachaga Boualemancien Vice Président de l'Assemblée Nationale Française, le 18 mai 1962
« L'ancien Vice-Président de l'Assemblée nationale Française, le Bachaga Boualem a écrit, dans un livre avant le 9 septembre 1962 "Mon pays la France" Editons France Empire. Page263 « - Aujourd’hui je veux tourner une page, une page bordée de noir, une page de deuil et ne songer qu’à me battre pour le retour de mes harkis. Le gouvernement avait prévue le rapatriement de 3 000 d’entre eux, j’ai réussi à en faire rapatrier35 000 »
Dans un autre livre, il écrit aussi "" Copie à la page 297 - Dans le livre "l'Algérie sans la France" imprimé en 1964 pour les Editions France -Empire Le Bachaga Boualem, « Le monde arabe s'arme. Il aidera l'Algérie à donner une bonne leçon à la France. Nos armées iront à Poitiers et à notre tour nous occuperons votre pays. Pendant 130 ans au moins... » ( 297est le numéro INSEE de ma commune de Vouneuil sous Biard qui est ratachée à Poitiers )
Les harkis des Aurés, eux, n'ont pas tous été oubliés ?
Les officiers de mon régiment, avaient eu une très bonne idée (courrier reçu de mon ancien Capitaine de Tifelfel en novembre 1992) qui avait la prévision de faire la mème réunion avec les anciens militaires, Anciens Combattants FSE de cette période !
En juin dernier (1992) l'amicale (des anciens officiers du 4ème BCP des Aurés) avait organisé une réunion avec les harkis qui se sont repliés en France. Cela s'est passé près de Tours et Il y a eu près de 200 personnes
تابعوا قناة الشروق الإخبارية على الترددات التالية : NileSat 12418 H SR:27500 | Hotbird 11623 V SR:27500 أو عبر…
youtube.com Pour la première fois, les médias algériens parlent des harkis sans les insulter !
A l'occasion de mon passage en Algérie, j'ai été invité en direct sur Echorouk TV.chaine privée à forte audience) et sur Radio Annaba (chaine publique régionale)
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Capture sur le Web sur la période transitoire un mois et demi après les Accords D'Evian
(Mon Père ) Robert Buron qui été à la signature des accords d'Evian
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Extrait d'un autre témoignage pour cette période transitoire
(Nous avons failli aller au clash, quant ils ont hissé le futur drapeau algérien au mât des couleurs et que j’ai ordonné de les descendre, l’Algérie étant toujours française tant que le vote n’a pas eu lieu.
La pression devenant de plus en plus forte et après de difficiles négociations, j’ai transigé et obtenu que les deux couleurs soient levées en même temps. (je sais, ce n’est pas très glorieux mais que faire d’autre devant 35 français de souche algérienne très excités).
Extrait d'un article de la LDH sur Internet le13 décembre 2015 sur les harkis
Cette date du 12 mai a l’inconvénient de renvoyer à la seule responsabilité d’hommes comme Pierre Mesmer, Christian Fouchet ou Louis Joxe, qui avaient par ailleurs le mérite de rechercher une solution politique au drame algérien, et elle laisse de côté celle d’hommes et de forces qui n’ont cessé de préparer, de prolonger et d’utiliser ce drame. Celle, notamment, de Raoul Salan, chef d’état major de l’armée en 1957 et 1958, qui a poussé à l’enrôlement massif de harkis, puis comme chef de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) en 1961 et 1962, qui a combattu les efforts pour une transition pacifique vers l’indépendance de l’Algérie, au risque d’accentuer gravement leur mise en danger en entravant l’intégration de certains d’entre eux dans la « force locale ». La LDH estime que cette question, longtemps instrumentalisée par les jusqu’au-boutistes de l’Algérie française, doit échapper clairement à leur discours idéologique pour devenir un objet d’histoire
Et d'autres infos parus sur le site Harkis Dordogne.
LES PORTE-DRAPEAUX
Il y a peu, je relisais l’article de Dalida Ben-Brahim sur le drapeau, paru sur le site Harkis Dordogne.
Cela m’a mené à la féliciter personnellement.
Dalida m’a alors rappelé que son père, le lieutenant Youssef BEN-BRAHIM était le porte-drapeau du Commando Georges.
Lieutenant Youssef Ben-Brahim
C’est avec le plus grand plaisir que je rappelle succinctement le parcours de son père.
Qui est-il ? ...Il était l’adjoint du capitaine Georges Grillot, chef du commando Georges…
…le 28 septembre 1959, ce « chef sensationnel » (Bigeard) est cité une première fois à l'ordre de l'Armée, décoré par le général de Gaulle.
Il obtient la médaille militaire le 1er septembre 1960.
Blessé grièvement le 24 janvier 1961 d'un coup de hache, ce père de huit enfants, titulaire de dix titres de guerre, de la croix de la valeur militaire, est fait chevalier de la Légion d'honneur sur son lit d'hôpital…
Rapatrié en France ; il rejoint Sireuil (Dordogne)
Le FLN tentera à trois reprises de l'assassiner. Ben-Brahim survivra, en éliminant neuf de ses agresseurs...Il fut finalement assassiné en 1968.
Ce cri du cœur, cette révolte m’ont profondément touché, vu mes origines et l’attachement viscéral à ma terre natale abandonnée à jamais; l’Algérie.
Notons que l'armée de terre a donné le 18 juin 2010 le nom de "Lieutenant Youssef ben Brahim" à la nouvelle promotion d'officiers formés à l’école d'application de l’infanterie de Montpellier « la Mecque des fantassins ».
Cela m’a rappelé aussitôt le prix payé par de nombreux Français Musulmans pour leur attachement à notre drapeau.
C’est quoi un drapeau, notre drapeau : C’est la France, le respect de ses valeurs, l’esprit de sacrifice…
Le 23 /12/2015 16h 30 Il y a 39 minutes - Noter que 25.000 hommes de la Force locale se sont ralliés avec armes et bagages à l'ALN début juillet 1962 ... l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins, et le site http://www.harkisdordogne.com/
D'autres harkis étaient dèjà dans la Vienne 86, au mois de Mai 1962, on peut lire dans la presse régional "plus de cent harkis et leurs familles ont été acheminés a Loudun "ferme de Saint Cassien " grace au colonel Lallemand et a Chauvigny grace au Général Demotte Robert (a "la Brelaissière") ( Source - Presse Régionale)
L’arrivée des rapatriés de la guerre d’Algérie dans le département de la Vienne (1962-1964)
Au moins deux exemples sont connus dans le département de la Vienne: En mai 1962 un groupe d'une vingtaine de personnes arrive dans la propriété d'un officier à Saint Cassien près de Loudun; Toujours en Mai, le préfet signale au ministre de l'intérieur l'arrivée de 17 familles de harkis en provenance de Tlemcem, et hébergés dans la propriété d'un officier près de Chauvigny. C'est d'ailleurs une aide d'urgence accordée par la Préfecture qui a réglé la facture de 130 francs présentée par la Compagnie des Rapides du Poitou pour le transport de Poitiers à Chauvigny de ces 17 Familles le 12 mai 1962
( Commentaire de l'Auteur de ce Site)
<< Si la guerre n'était pas finie le 19 Mars, selon le dire de certains nostagistes de l'Algérie Française>>>>, <<<nous avons la preuve de la "Desertions massives" des membres de l'armée Française en Algérie avant le 1er juillet 1962 >>
Selon les témoins, rien n’aurait été organisé au départ d’Algérie pour le transport des harkis. Ils partent par leurs propres moyens et empruntent en général des cargos de marchandises.
Les harkis de Châtellerault relatent leur regroupement à Oran du 29 mars au 9 mai 1962, leur embarquement pour Marseille à bord d’un cargo, la naissance d’un bébé durant la traversée, et leur transfert dans le département de la Vienne le 12 mai " comité départemental d’accueil pour les rapatriés d’Algérie".
Par Christine Hincke
Publié le 19/03/2013 | 15:54, mis à jour le 19/03/2013 | 17:20
A partir de mai 1962, 4500 rapatriés d'Algérie arrivent dans la Vienne, c'est le département de l'Ouest qui en a accueilli le plus.
Beaucoup d'entre eux s'installent dans le Châtellerauldais, la ville la plus industrielle du département mais une partie est dirigée vers le camp de la Rye au Vigeant.
Jusqu'en 1961, cette ancienne base militaire a servie pour accueillir des réfugiés venus tout d'abord d'Indochine puis de Hongrie. A partir de 1962, des familles entières fuyant l'Algérie vont être hébergées dans ce camp.
Officiellement, il ne s'agit que d'un "camp de transit et de reclassement", le temps que les chefs de famille trouvent un emploi. Un centre de formation dans le bâtiment destiné aux harkis y sera d'ailleurs installé. Certaines familles y sont cependant restées plus longtemps comme en témoigne le petit cimetière construit dans l'enceinte du centre.
Le département de la Vienne a décidé de faire détruire les bâtiments aujourd'hui complètement abandonnés et délabrés, seul le cimetière de six tombes sera préservé.
Sandrine Leclère et Laurent Gautier nous évoque le souvenir de ce camp de la Rye. En compagnie de la présidente de l'association harkis et droits de l'homme, ils sont allés à la rencontre des gens de la commune qui y ont travaillé autrefois et ont retrouvé des images d'archives montrant la vie quotidienne dans ce centre entre 1962 et 1964.
Leur reportage en vidéo
Liste des intervenants dans le reportage: -Fatima Besnaci-Lancou
Présidente de l'association harkis et droits de l'homme -Roger Alaphilippe
Ancien responsable logistique du camp Le Vigeant-La Rye -Jean-Luc Gillard, historien
co-auteur "la Vienne, terre d'accueil des harkis" -Serge Lebon
ancien instituteur du camp Le Vigeant-La Rye -Christine Sirot Maire du Vigeant (86)
Harkis de Picardie. Picardie, 71 443 vues Ajoutée le 4 juin 2012
1962, année de la fin de la guerre d'Algérie, les harkis débarquent en France dans l'urgence...
Dans la Somme, les premiers arrivés descendent en gare d'Amiens le 14 mars 1962
sans rien connaitre de la Picardie... 1600 supplétifs de l'armée française et leurs familles ont ainsi été rapatriés dans le département au fil de cette année.. Un exil qui s'est bien souvent fait dans la douleur.... Une plaie qui n'est aujourd'hui, 50 ans après pas vraiment refermée.. Reportage France 3 Picardie, Sabine et Bernard Godard. Montage Nicolas Duchet
Cette banderolle ne corespond pas a la réalité evoquée et transcrite,dans les articles précédents
Bernard nous raconte sur Internet
Un jour je fus envoyé à Alger avec une ambulance qui transportait deux faux malades, en réalité des harkis qu’il fallait soustraire aux recherches de l’ALN.
Je n’étais pas très fier de cette mission : ils avaient peut-être accompli de sales besognes…
Autre Témoignage Le 13 avril 1962, le colonel André vient au poste 807. Il fait mettre les harkis en cercle autour de lui, et leur propose le choix: ou de rentrer dans leur village, ou de partir en France avec l'armée. Il insiste sur cette deuxième option. Mais la majorité décide de sortir -c'est-à-dire de quitter la harka - suivant leur formule. Les plus influents de la harka, dont le prestigieux Sergent Bachaga, persuadent leurs camarades qu'il n'y a aucun risque, certains affirment même que c'est grâce aux harkis que l'Algérie est indépendante. Les armes sont enchaînées, et les harkis regagnent, en civil, leurs villages, Ils perçoivent leurs primes de recasement et de licenciement, de 700 à 1000 francs selon le grade et l'ancienneté de service.
Quatre harkis seulement demandent à rester, deux reviendront sur leur décision, provoquant ainsi la colère du lieutenant de Tirailleurs. L'un d'eux, Ali Zeghmouri est égorgé par un membre du FLN quand il rentre au village.Avant qu'ils soient définitivement démobilisés, le colonel André vient à Beni Dracene avec des camions et propose de les emmener avec leurs femmes et leurs enfants. Cette démarche n'a pas de succès. Quelques jours plus tard, des moussebelines venus de Kerrata viennent à la SAS de Beni Dracene et s'emparent du stock de médicaments, qu'ils chargent sur des mulets, Le lieutenant SAS se lance à leur poursuite et récupère la moitié du chargement sur la piste de Beni Messali.
Le 25 Juin 1962, muté à Setif, le colonel André tente une derniére fois de décider les harkis des Beni Dracene à quitter leur village. Le récit qui suit résume les témoignages d'une dizaine de survivants, recueillis à Dreux en 1992. Il sera suivi de témoignages personnels, dont certains ont été recueillis au lendemain du rapatriement.
Ce souvenir arrive au moment où le président Français parle de massacres qu'auraient perpétrés l'ALN sur les harkis et les pieds noirs après le cessez le feu. Mais il oublie les massacres que l'armée coloniale à perpétré contre les Algériens depuis l'occupation. Je ne donne pour preuve que le bombardement au napalm d'un groupe de moudjahidin , dont je faisais partie, un jour du mois d'août 1960 . Trois d'entre eux furent brûlés par cette arme chimique, interdit d'utilisation par la convention de Genève. Le président Français oublie également d'autres massacres comis par l'OAS après le cessez le feu contre tous les Algériens , y compris les pieds noirs qui ne n'étaient pas pour l'Algérie Française. Sachant que cette organisation terroriste est composée de pieds noirs et de militaires Francais dont des officiers supérieurs. En ce qui concerne les harkis, je suis témoin devant Dieu, que l'ALN , du moins dans la zone où j ' exerçais, les à au contraire, protégé contre certains cas isolés voulant se venger sur ceux qui leur ont fait du mal pendant la guerre. Enfin, pour plus de détails, il y a lieu de voir mes témoignages auxquels se réfère ce souvenir
Commentaire d'un ancien sur le Web Quelques moments forts, avec l’indépendance qui nous clouera durant 3 jours dans le camp, retranchés à IGHZER-AMOKRANE, sans ravitaillement, alors que l’armée algérienne manifestait sa joie en tirant dans tous les sens. Le convoyage des familles de harkis dans les gorges de KERRATA, à grande vitesse.
Les familles avaient été chargées à Constantine ; les enfants en bas âge étaient revêtus d’un sparadrap sur la bouche, les empêchant de pleurer. Les camions bâchés hermétiquement, il s’agissait officiellement d’un convoi de munitions.
Avec les GMC cela allait, mais avec les SIMCA, nettement plus rapides, nos AM avaient du mal à suivre ; dans la tourelle, il fallait s’accrocher ! Les fellaghas disposaient des barrages ici ou là, avec des bidons dont l’espacement ne permettait pas à un camion de passer. Pour empêcher tout contrôle, il fallait forcer le barrage car il n’était pas question de s’arrêter. Arrivées au port de Bougie et toujours sous notre protection, ces familles, la peur au ventre, pouvaient enfin respirer, pris en main par les officiers de la Royale
"Le 1er juillet à 22 h, la totalité de la 470 UFO déserte avec armes et bagages et disparaît. Le 3 juillet, le personnel européen de la 468 et de la 469 sont repliés sur la CCAS du régiment, mais ce n'est que le 9 juillet que l'encadrement européen de la 470 est récupéré. Mais le JMO ne dit pas qu'il manque 2 soldats européens
Article concernant aussi le rappatriément des civils et des harkis, évoqué sur le Web dans la Biographie d'un responsable national des anciens combattants
Journal Officiel Decret du 31 decembre 2012 - Chevalier de la légion d'Honneur au titre des Anciens Combattants Monsieur M. Buisset (Jean-Claude, René), président national d'une union d'anciens combattants ; 53 ans de services.
Jean-Claude Buisset - Président national de l'UF et Président de l'UFIF né le 11 novembre 1940 à Jeumont (59), il s’engage très jeune dans la vie associative. A 17 ans il assure déjà les fonctions de Président d’une association de jeunes de la ville d’Athis-Mons.En 1960, il est appelé sous les drapeaux et rejoint le 93ème régiment d’infanterie au camp de Frileuse durant quatre mois. Le 14 janvier 1961, il embarque à Marseille et rejoint le 2ème bataillon du 22ème régiment d’infanterie en Algérie à Montenotte, près de Ténès où il est nommé sous-officier et
occupe successivement les fonctions d’adjoint, puis d’officier transmissions du bataillon
- Et enfin adjoint au commandant du bataillon de marche du 22ème RI, envoyé sur Alger courant février 1962. Il a notamment participé à l’évacuation d’Algérie de civils et harkis menacés Fin octobre 1962, il regagne ses foyers en Métropole
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Témoignage d'un Militaire instituteur qui est retourné en 1988 en Algérie où, il avait enseigné . "Les harkis restant de la SAS de Sahari s’en sont bien tirés (sauf un), ils sont devenus Moudjahidin, ils nous l’ont confirmé en 1988. Ils avaient vécu avec la présence militaire française tout en souhaitant la libération par le FLN "
Un article de Adlène Meddi publié dans El Watan du 27 mars 2015, à la suite de la publication du livre de Pierre DAUM "Le dernier Tabou" "Les Harkis restés en Algérie après l’indépendance" (Extrait)
[Harkis retrouves) Or ,a chaque fois, à la fin de l'entretien, je demandais à mon interlocuteur s'il connaissait d'autres harkis restés dans son village. A chaque fois, la réponse était :"Mais oui, j'en connais plein"
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Pour lire la suite - voir L'Interview réalisée par Mohamed El-Ghazi en entier
Le "Dernier Tabou" Les harkis restés en Algérie après l'indépendance
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Merci pour le document sonore où on entend un harki racontant sa vie en arabe, avec traduction en Français.
On apprend qu'il a été dans la Force Locale, ce qui étonne………(Pas moi)
En fait, en lisant le livre de Pierre DAUM, je vois qu'entre le Cessez Le Feu et l'Indépendance, de nombreux supplétifs musulmans ( harkis-mokhaznis-GAD..) ont été dans la Force Locale.On en apprend tous les jours
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Les voix de Madjid Aribi et Hamid Benmansour, ils sont Harkis et vivent en Algérie depuis l’indépendance !
Leurs témoignages sont inédits et font tomber le dernier tabou, celui selon lequel les Harkis auraient été, soit massacrés par les Algériens, soit sauvés par la France à la fin de la guerre en 1962. ( Ils parlent de la force locale, de la période de trois mois avant la l'indépendance)
Pour la première fois, vous allez entendre les témoignages de Harkis restés en Algérie, où nous les avons rencontrés, suite à l’enquête historique de notre invité Pierre Daum.
Il est le premier journaliste à avoir recueilli la parole des Harkis restés en Algérie dans son livre «Le dernier tabou » paru aux éditions Actes Sud.
Un reportage de Zahra Chenaoui.
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Les harkis pendant la période transitoire de la force locale en Algérie
Source : Conseil Economique et Social
Loi du 26 / 12 / 1961 - Texte fondateur pour tenter de résoudre les difficultés des rapatriés et des harkis
Décret 61 / 281 du 30 Mars 1961 relatif aux services accomplis dans les formations supplétives en Algérie et dans les départements des Oasis et des Saoura
Décret 61 / 1196 du 31 octobre 1961 édictant les dispositions en faveur des personnels servant dans les harkas en Algérie
Décret 61 /1201 du 6 novembre 1961 portant réglementation applicable aux personnels des harkas en Algérie
Décret 62/ 318 du 20 Mars 1962 fixant les dispositions applicables aux personnels servant dans les harkas en Algérie
Entre - la loi du 26 décembre 1961 et une des dernières -la loi « Mekachera » du 23 février 2005 il a été dénombré,........21 lois par le Conseil Economique et Social saisi par le Premier ministre par lettre du 30 juillet 2007.
5 févr. 2011 - Loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens membres des formations ... Les modalités de versement de cette allocation sont fixées par décret, en tant que de besoin. .... Discussion et adoption le 17 mai 1994.
Décret n°94-648 du 22 juillet 1994 portant application de la loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie
"""Le 8 Mai 1994, j'avais envoyé un courrier complet au Ministère de la Défense concernant les militaires du contingent qui avaient été mutés d'office dans les formations algériennes des unités de la force locale algérienne,et qui concernait plus spécialement la 434 UFO dont les soldats FSE avaient été fait prisonnier.
Je viens de constater que le rapport de cet événement, que j'avais fourni pour témoignage, a servi ( a cet époque en faveur des militaires Musulmans ??) pour élaboré cette loi ?
( en oubliant les militaires Français de Métropole, qui avaient été capturés, par ceux-ci)
""" "" j'avais reçu une réponse le 27 juin 1994 et ce n'est qu'en 1995 après rappel, que j'avais reçu confirmation de ma présence dans les forces locales algériennes
" Monsieur Philippe Mestre, Ministre des anciens combattants et victimes de guerre a bien reçu la lettre par laquelle vous vous plaignez, notamment du fait que les services que vous avez effectués en Algérie après le 19 mars 1962 ne soient pas mentionnés sur votre livret militaire le 19 juin 1995
Décret n°97-677 du 31 mai 1997 modifiant le décret n° 94-648 du 22 juillet 1994 portant application de la loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés ...
18 mai 2005 - Vu le décret n° 94-648 du 22 juillet 1994 modifié portant application de la loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens membres ...
16 mai 1997 - Vu le décret n° 62-261 du 10 mai 1962 relatif aux mesures prises pour ... Vu la loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens ...
Textes publiés entre décembre 1961 et novembre 1964 (du plus récent au plus ancien)
Décret n° 64-1141 du 16 novembre 1964 portant application de l'article 7 de la loi de finances rectificative pour 1963 (n° 63-1293 du 21 décembre 1963
JO 18-11-1964 p. 10322-10323(Dispositions applicables à certains personnels des entreprises de transport)
Décret n° 64-1139 du 16 novembre 1964 portant application de l'article 7 de la loi de finances rectificative pour 1963 (n° 63-1293 du 21 décembre 1963)
JO 18-11-1964 p. 10326(Dispositions applicables aux salariés agricoles)
Décret n° 64-855 du 20 août 1964 relatif à la procédure d'attribution des subventions pour rachat des cotisations d'assurance vieillesse par les rapatriés
JO 23-08-1964 p. 7734-7735(Remplacement de l'art. 4 du décret n° 63-96 du 8 février 1963 relatif à l'aide accordée aux rapatriés bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961 en matière de rachat de cotisations d'assurance vieillesse)
Loi de finances rectificative pour 1963 (n° 63-1293 du 21 décembre 1963)
JO 24-12-1963 p. 11596(Art. 7 : Obligation, pour les institutions gérant des régimes complémentaires et la Caisse nationale des barreaux français, d'avancer, sous certaines conditions, des allocations de retraite aux personnes rapatriées d'Algérie)
Décret n° 63-1036 du 15 octobre 1963 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
Décret n° 63-221 du 2 mars 1963 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
JO 03-03-1963 p. 2149-2150(Remplacement des art. 9, 12, 16, 17, 24, 27 et 45 et rétablissement de l'art. 32)
Décret n° 63-96 du 8 février 1963 relatif à l'aide accordée aux rapatriés bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961 en matière de rachat de cotisations d'assurance vieillesse
JO 09-02-1963 p. 1379(Abrogation de l'arrêté du 10 mars 1962 relatif à l'attribution de prêts et subventions pour le rachat de cotisations d'assurance vieillesse aux travailleurs non salariés bénéficiaires de la loi n° 60-768 du 30 juillet 1960 et de l'arrêté du 10 mars 1962 relatif à l'attribution de prêts et subventions pour le rachat des cotisations d'assurance vieillesse aux travailleurs salariés d'outre-mer)
Décret n° 63-54 du 28 janvier 1963 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
JO 29-01-1963 p. 987-988(Insertion de l'art. 17 bis et modification de l'art. 49)
Décret n° 62-1489 du 27 novembre 1962 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
JO 08-12-1962 p. 12047-12048(Modification des art. 30 et 47 et abrogation de l'art. 32)
Décret n° 62-1444 du 27 novembre 1962 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
Décret n° 62-1049 du 4 septembre 1962 portant règlement d'administration publique pour l'application à certains étrangers de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
Décret n° 62-1012 du 27 août 1962 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
JO 29-08-1962 p. 8478-8479(Remplacement des art. 18 à 34 [par les art. 18, 19, 19 bis, 20 à 22, 22 bis et 23 à 34 nouveaux] et modification de l'art. 47)
Décret n° 62-978 du 18 août 1962 complétant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
JO 21-08-1962 p. 8268-8269(Insertion de l'art. 43 bis)
Arrêté du 8 août 1962 portant application du décret n° 62-938 du 8 août 1962 relatif à l'hébergement collectif des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
Décret n° 62-609 du 29 mai 1962 modifiant et complétant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
JO 30-05-1962 p. 5251-5252(Modification des art. 7, 9 et 10 et remplacement des art. 8, 11 et 14)
Décret n° 62-365 du 2 avril 1965 relatif à l'extension aux Français rentrant d'Algérie et du Sahara des mesures prises en application de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961
Décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961 relative à l'accueil et à la réinstallation des Français d'outre-mer
Décret n° 2014-1698 du 29 décembre 2014portant modification de divers décrets relatifs à certaines allocations et aides en faveur des anciens membres des formations supplétives, des rapatriés et de leurs familles
Et on lit toujours sur des articles de la Guerre d'Algérie, et, dans une multitude de livres sur les harkis, beaucoup de commentaires que l'armée Française n'a rien fait pour ses harkis ?
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Le Gouvernement s’apprête, dans le cadre de la loi de finances pour 2014, à supprimer l’Agence nationale pour l’indemnisation des Français d’outre-mer (ANIFOM). Cette structure, devenue aujourd’hui inutile, a malgré tout été maintenue en dépit du bon sens, pour des raisons politiques. Elle a surtout coûté cher aux contribuables et aurait dû être supprimée depuis belle lurette.
L’ANIFOM a été créée en 1970, sous forme d’un établissement public administratif, pour indemniser et calmer ainsi les rapatriés des anciennes colonies, traumatisés par la décolonisation et contraints d’abandonner leurs biens.
Aujourd’hui, l’agence ne compte que 4 agents pour un budget de fonctionnement de 400 000 € alors qu’en 1978, elle comptait 1 200 agents (147 agents en 1991 et 68 agents en 2001).
En l’absence de chiffres officiels sur toute la période 1970-2013, et compte tenu de l’évolution de ses effectifs, l’ANIFOM a coûté au budget de l’Etat près de 21 millions d’euros en 50 ans d’existence, sans compter les budgets de fonctionnement des différents ministères et des diverses structures chargés de mettre en œuvre la politiques en faveur des rapatriés.
Ces 21 millions d’euros n’auraient-ils pas mieux été utilisés s’ils avaient été distribués sous forme d’aides aux harkis ? Combien de subventions à l’acquisition de logements, combien de bourses, combien d’aides à l’emploi auraient été attribuées avec ces 21 millions d’euros ?
En 50 ans, le contribuable français a donc déboursé près de 21 millions d’euros juste pour assurer le fonctionnement d’une structure qui a cessé d’être utile depuis longtemps et dont les missions auraient pu être exercées par des organismes existants (ministère de l’économie et des finances, ministère des anciens combattants, ministère des affaires sociales, archives nationales…).
Aujourd’hui, l’Etat semble avoir compris, mais un peu tard, qu’il fallait simplifier l’administration et faire des économies. Ainsi, le directeur général de l’ANIFOM expliquait sans rire que la suppression de l’agence « a pour objectif de rendre plus efficace la gestion des différents organismes chargés des rapatriés et anciens combattants harkis ». Il ajoutait même que « les missions et les actions continueront avec une meilleure réactivité des services et un raccourcissement des circuits complexes (…) autour de l’idée d’un guichet unique ». Bel aveu sur l’échec de la politique en faveur des harkis, sur la complexité de l’organisation administrative, et accessoirement sur le gaspillage des deniers publics !
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- Que pouvait-il se passer pour les harkis, aprés le 19 mars 1962 ?
Avec les révélations faites a un tribunal, au Procés du Général Salan, 2 mois a peine aprés le 19 mars 1962
- Copie de la déposition de M Renucci, à l’audience du 21mai 1962 au Procès du Général Salan.
M Renucci Général de division de réserve, député qui représentait les Aurés à l’Assemblée nationale - "c’est ainsi qu’on a pu recruter, toujours sous les ordres du général Salan, cette Harka qui a eu l’honneur, il y a deux ans, de défiler au 14 juillet à Paris, la seule Harka qui n’a pas eu de déserteurs et qui a, à son tableau de chasse, car c’est un commando de chasse, sept fois son effectif en tuéschez les fellaghas". Les événements se passent et brusquement l’inflexion de la politique se produit. Nous en sommes bouleversés, nous, les autochtones, si j’ose dire, mais nous continuons à faire confiance à la France et à son gouvernement. Finalement, nous nous apercevons que la décision est prise et que nous devons renoncer à ce qui fut notre idéal d’Algérie française. Le drame commence à se jouer. Il y a des résistances, il y a des déconvenues et brusquement on voit coiffer tout cela du sigle d’O.A.S. Pour rappeler la réflexion de M. Farès, président de l’Exécutif provisoire, l’O.A.S. n’existe pas, c’est faux. L’O.A.S. c’est nous tous dans un sursaut de révolte et peut-être de terreur, aussi. Pourquoi ne pas le dire ?
Nous avons peur, nous sommes tous des morts en sursis, tous tant que nous sommes, y compris bien entendu tous les Musulmans qui nous ont fait confiance. Je vais vous en donner une preuve. La Harka dont je viens de vous parler, composée de 192 homme il y a douze jours* prenait le maquis parce qu’ils veulent resté Français. J’ai transmis au gouvernement l’original de la lettre du chef de la Harka qui demande purement et simplement de venir en France pour rester Français.
*Donc le 9 mai 1962 La Harka composée de 192 homme prenait le maquis ( Si ce n'était pas des désertions ? - C'était quoi ??
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- Que pouvait faire l'armée Française pour le groupe de harkis évoqué dans le témoignage ci-joint?
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Que pouvait faire l'armée Française - au vu duTémoignage d'un appelé du contingent - que nous avons recueilli dernièrement sur Internet
<< Mon premier travail a été, avec Pierre, un autre appelé, de recenser la population d’une partie reculée d’un douar, le Dehaguena. Un groupe de harkis était sensé assurer notre protection. En réalité ils s’éloignaient de nous pour fouiller les mechtas et piller les maigres jardins. Le jour où l’on est venu nous dire qu’ils avaient violé une femme devant son mari, nous avons refusé qu’ils nous accompagnent. Cette expérience a influencé mon opinion sur les harkis que je voyais comme des traîtres à la cause de leur peuple. Cependant notre interprète était un brave homme qui s’était engagé pour faire vivre sa famille. Je m’efforçais alors de ne pas généraliser >>.
- Un autre témoignage << ( D’autant plus qu’il y avait parmi nous, un sergent-chef harki nommé ...., chargé du renseignement en se mêlant à la population, individu odieux par ses méthodes et ses exactions nombreuses… et on ne pouvait pas demander à la population de ces douars de séparer le bon grain de l’ivraie ! Il a été assassiné au moment de l’indépendance et je ne le regrette pas ! ) >>
- C'est également à Blondan qu'opérait le commando de chasse du 25e BCA, constitué d'appelés, de harkis et de ralliés. Des membres de cette unité de choc se faisaient une gloire de se vanter de leurs sinistres exploits. Lorsqu'ils " sortaient " en opération, ils devenaient une véritable meute sans foi ni loi.
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Moi, en tant que planton du Capitaine, dans l'unité 434 de la force locale, j'avais reçu l'ordre d'aller aider mon camarade Jean-Claude Boucher militaire FSE du magasin d'habillement a habiller des harkis pour cette force locale en complétant, ou, en leurs donnant le paquetage complet en neuf dès notre arrivé a Tkout (15 Avril 1962? )
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Un autre témoignage sur les DCD Algériens pendant cette période, où bien sûr des anciens harkis se sont trouvés embarqués.
A l’indépendance BOGHARI / Ksar el Boukhari est le théâtre de violents accrochages militaires inter-algériens entre les troupes du MNA et celles de l'ALN qui occasionnent 600 morts les 30 aout et premier septembre 1962
On peut même lire aussi sur la force locale algérienne, - un témoignage du Lieutenant Rabah Khélif ""qui commandait une unité française ?"" qui a été repris X fois ensuite,
- Et on peut lire aussi sur Internet d'autres témoignages disant pas la même chose, comme ci- dessous qui n'a pas été repris
TEMOIGNAGE du Lieutenant Rabah KHELIF Commandant la 4ème compagnie du 30ème Bataillon de Chasseurs Portés
ACTION EXCEPTIONNELLE D'UNE UNITE MILITAIRE FRANCAISE à ORAN le 5 juillet 1962
Des ordres écrits, qu'ils avaient du signer, leur enjoignant de ne pas bouger de leur cantonnement, avait été donné aux officiers qui commandaient les 12 000 soldats, gendarmes et C.R .S. répartis dans chaque quartier de la ville d'ORAN. Le Lieutenant KHELIF et sa compagnie étaient stationnés dans le secteur d'ORAN ce 5 juillet 1962.
En fait sa compagnie, ce n'était que l'unité 430 des forces locales de l'ordre Algériennes, et ce lieutenant était sous l'autorité de L'Exécutif provisoire Algérien, depuis avril 1962
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Témoignage de Rabah Klélif a Mohand Hamoumou ( Source Internet)
Rabah Khélif qui a été le représentant des Harkis en France, était donc dans une unité de la Force locale Algériennne jusqu'au 5 juillet 1962
Et qu'a fait l'armée Française ? et que faisait l'armée Française, pour "protéger" ses véritables militaires de souche européenne FSE, le 1er novembre 1956*, le 4 février 1958*², 26 Janvier 1961, le 17 mars1962, le 30 avril 1962,
et, surtout ensuite, qu'a fait l'armée Française, pour retirer comme convenu dans les accords d'Evian, les militaires français de métropole, qui avaient été mutés d'office dans la Force locale de l'ordre algérienne aprés le 19 mars 1962.
* Le 1er novembre 1956 Rien n'a été vraiment fait pour retrouver les 20 militaires FSE +(20 FSNA) fait prisonnier et disparus des Abdellys
*² Le 4 Février 1958 les 33 militaires du poste d'El Haourane furent attaqués, et les 17militaires FSE y trouvèrent la mort ou furent emmmenés comme prisonniers
Voir sur le Web ; 1962, fin de la guerre d’Algérie
Le Lot et Garonne à l’heure des Accords d’Evian
Conseil Général du Lot et Garonne
Tout est bien renseigné en particulier et contrairement a ce qu'il est écrit ça et là ailleurs, sur le bon accueil des harkis ! Mais ...Pas un mot sur la Force Locale ?-
-- Il en a été de même pour le département de la Dordogne
Les harkis ont toujours été rétribués, sur des crédits d'un ministère civil
Des Harkis fictifs et des Harkis réguliers
Un Extrait du journal Officiel de la République Fra nçaise, a connaître sur la force locale Algérienne.
Assemblée NATIONALE - Séance du 30 Novembre 1961 page 5158
M Emile-Pierre Halbout - Le problème est important et j'estime en cette matière, qu'il ne faut pas toujours innover
M.le Ministre d'Etat vient d'indiquer que cette force allait être rétribué par un ministère civil.Mais les Harkis, qui sont des militaires, sont dèjà rétribués, depuis toujours sur des crédits d'un ministère civil. ( voir fin de la page , un nouveau élement sur Harki, retrouvé sur Internet par hasard, le 14 janvier 2014) le harki fictif
Confirmation - Dans le Livre de Eric Kocher-Marboeuf Le Patricien et le Général. Jean-Marcel Jeanneney et Charles de Gaulle 1958-1969. Volume I
"Toutefois le général Valentin, ancien membre de l’état-major du général de Brébisson, insiste aussi sur le fait qu’on avait eu tendance, durant les opérations, à gonfler le nombre de harkis, car les unités percevaient de l’argent pour les rémunérer et cela leur permettaient d’améliorer l’ordinaire. Cela lui donne à penser que le nombre de harkis pouvant être pourchassés était plus faible qu’on l’a longtemps cru"
Confirmation - aussi par un militaire du contingent sur un site Internet, ou, il raconte son service militaire, en tant que responsable du foyer de son régiment en 1961
Copies extraites; "J'essaie de défendre les intérêts de l'argent qui m'est confié - et qui appartient à la troupe -, contre les envies de tout le monde. Mais ce n'est vraiment pas facile de débloquer des crédits - qui nous appartiennent tout de même -, pour améliorer quelques locaux, même ceux du foyer. Mon magasinier et son chien se gèlent la nuit, car ils couchent sous une alvéole, pratiquement à ciel ouvert !
Il y a une caisse noire au bataillon - qui fonctionne sur les soldes des harkis fictifs :on en a 30, et on nous en paye 80-, et qui ne sert qu'aux locaux officiers. C'est d'une injustice criante" " C'est lui ( un de ses camarades) qui va mener à bien la fermeture du plafond de notre bureau-magasin, car, construite en été, notre boutique n'a pas de toit, sinon celui du barrage, 10 m au-dessus, et à l'air libre". " Le commandant m'a refusé l'autorisation de dépenser 30.000 F. sur les fonds du foyer pour acheter de l'isorel et des chevrons, alors que lui se fait construire, sur les fonds harkis, une villa d'un million.Alors, nous sommes devenus voleurs, et tous les matériaux qui traînent dans le camp ( ceux de la chapelle, aussi ! ), nous les ramassons. D'ici quelques semaines, cela va devenir un petit bijou, où il fera bon travailler. " "Je ne suis pas surpris du récit de cet internaute car jamais il n'a changé dans ses sections. Le coup de la caisse noire, il nous l'a fait le 1er Juillet 62 et ce qui est plus grave, c'est qu'il a mis nos vies en danger. C'est lui-même qui m'a dit avoir une caisse noire
Copie extraite sur Internet , Hommage à François Meyer Site AJIR
Le Général François Meyer fait indiscutablement partie de ces "Justes", auxquels AJIR veut rendre hommage . "Justes" qu’il conviendrait d’honorer au plan national comme l’ont été récemment les Français qui ont protégé et caché des juifs pendant la seconde guerre mondiale. En 1961, il est clair que de Gaulle veut "larguer" l’Algérie.François Meyer mesure tous les jours sur le terrain les conséquences dramatiques de ce virage politique.Le commando griffon est dissous. Les nombreux musulmans fidéles à la France se sentent abandonnés. Les harkis sont désemparés. Le FLN qui a été complétement défait sur le terrain remporte une grande victoire politique.
Les solutions proposées aux harkis sont lamentables : engagement dans l’armée pour certains célibataires, abandon à leur sort avec une modique prime, enrôlemement dans une force locale sous contrôle FLN !
Copie Internet - L'Armée française recruta également environ 3 000 anciens éléments duFLNet de l'ALNdont certains formèrent le célèbreCommando Georges du lieutenant Georges Grillot. La plupart d'entre eux furent victimes de représailles à partir de 1962
Commentaire de l'auteur de ces lignes - Ne vous en déplaise Mon Général........ Si la proposition de l'enrôlement des Harkis dans la Force locale, était lamentable, la mutation des Militaires Français de Métropole dans cette force locale Algérienne, sans leur demander leur avis, par des officiers de l'armée Française comme vous, ne l'était pas moins ?
Et la mutation des militaires FSE dans la force locale, personne en a parler
Car on ne fait que de dire,d’écrire, et de parler maintenant des disparus aprés le 19 mars 1962 (militaires et civils) que rien n'a été fait pour les harkis!….. et…. pourtant...?
Loi du 26 / 12 / 1961 - Texte fondateur pour tenter de résoudre les difficultés des rapatriés et des harkis
Décret 61 / 281 du 30 Mars 1961 relatif aux services accomplis dans les formations supplétives en Algérie et dans les départements des Oasis et des Saoura
Décret 61 / 1196 du 31 octobre 1961 édictant les dispositions en faveur des personnels servant dans les harkas en Algérie
Décret 61 /1201 du 6 novembre 1961 portant réglementation applicable aux personnels des harkas en Algérie
Décret 62/ 318 du 20 Mars 1962 fixant les dispositions applicables aux personnels servant dans les harkas en Algérie
Entre - la loi du 26 décembre 1961 et une des dernières -la loi « Mekachera » du 23 février 2005
il a été dénombré,........21 lois par le Conseil Economique et Social saisi par le Premier ministre par lettre du 30 juillet 2007.
Communiqué de Presse ( 4 juillet 2014)
Le Président de la République a reçu le vendredi 4 juillet, les membres du « G12 harki », structure de concertation et de dialogue entre le monde harki et le Gouvernement.
Le Président de la République a réaffirmé la dette morale de la France envers les harkis. Il y a cinquante ans, la France a abandonné ses propres soldats, ceux qui lui avaient fait confiance, ceux qui s'étaient placés sous sa protection, ceux qui l'avaient choisie et qui l'avaient servie. Ensuite les harkis et leur famille ont été accueillis et traités de manière souvent indigne sur le sol français. Il a fallu attendre 1974 pour que ces derniers soient reconnus comme anciens combattants.
Le Président de la République a ensuite tenu à rappeler les progrès inédits accomplis pour la reconnaissance et la réparation dues par la France aux harkis et à leurs familles. La loi de programmation militaire 2014-2019 qui facilite l’accès aux emplois réservés pour les enfants de harkis ainsi que le décret du 7 septembre 2013 qui fixe les bases de la politique d’aide à l’insertion professionnelle en sont les exemples.
Cet effort doit se poursuivre. C’est pourquoi, le Président de la République a demandé au secrétaire d’Etat chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire d’établir un plan d’action détaillé avec les ministères concernés qui sera présenté par le Gouvernement lors de la cérémonie nationale en hommage aux harkis du 25 septembre 2014. Ce plan, comportera trois volets :
- L’approfondissement du travail sur la mémoire des harkis dans la République, son entretien et sa transmission
- Le renforcement des relations entre l’Etat et le monde harki au niveau national comme au niveau local
- L’amélioration des aides existantes pour qu’elles répondent mieux aux besoins des harkis et de leurs descendants
Et, aucunes reconnaissances de la Nation Françaises, pour les Militaires Français européens mutés dans les Forces Locales Algériennes, pendant la période transitoire !
Renseignements complémentaires mis en pages le 10 Mai 2014, concernant un Officier Musulman, responsable d'une unité de la Force Locale qui a été Membre du Conseil économique et social(2005 à 2007)
Aziz Méliani Officier Musulman de l’armée française en Algérie 1959-1962, avait été rappatrié d'Allemagne en 1962, et, avait été désigné pour commander une unité de la force locale de l’ordre algérienne dans le secteur d’Orléansville (entretien téléphonique 2013)
( .En .....mai ou ...juin...... celui-ci - au capitaine de l'ALN d'Orléanville - "je vous laisse l'unitée, mais permettez.... a mes hommes.....les européens de rentrer dans leurs unités". - " ils ont montés dans des camions et ils sont partis". " Moi j'ai eu trés peur d'y rester"
( Mais nous ne savons pas laquelle unité ?) Il n'a pas voulu répondre aux Mails envoyés ensuite !
Source l’Histoire N° 140 Entretien réalisé par Daniel Bermond Janvier 1991 avec le Colonel Aziz Méliani ( secrétaire général du conseil national des français Musulmans) Officier de l’armée française en Algérie 1959-1962 celui-ci a raconter
Copie « J’ai choisi la France » « Choix définitif par l’assassinat de son père Bachaga le 31 Mars 1959 » « Je croyais et j’ai longtemps cru à l’émancipation de l’Algérie en association avec la France. A l’appui de cette conviction je vous rappellerais que les accords d’Evian prévoyaient l’encadrement de la future armée Algérienne par des officiers français Musulmans.
« J’ai été moi-même désigné pour cette tâche »
Source Internet
Aziz Meliani a exercer à partir de 1987 diverses fonctions exécutives, représentatives ou de réflexion dans le domaine de la Défense nationale, des anciens combattants et des rapatriés.
« J’avais surtout vécu en Allemagne et j’ignorais la façon dont les harkis avaient été cantonnés dans des réserves d’Indiens… Ça m’a rendu malade. J’ai voulu me battre pour la reconnaissance de cette composante de la France. »
Ancien président de la mission nationale de réflexion sur les Harkis
Au commando " Georges " de Saïda, les 250 anciens fellouzes ont de quoi s' inquiéter, et l' un d'eux, le 6 août 1961, déclare ceci à monsieur Messmer, ministre de la Défense, en visite en Algérie: " Avec vous tant que vous combattez le FLN, peut-être contre vous si vous nous trahissez. "
Entre-temps, en dépit des ordres écrits que j' ai reçus, je n' ai pas désarmé mes harkis qui étaient voués au massacre, et qui, non sans difficultés, pourront être rapatriés clandestinement en France, avec leurs familles.
Enfin, en mars 1962 à Évian, au titre d' " accords " qui n' en auront que le nom, la France s' engage à livrer l' Algérie et le Sahara au GPRA, décision qui sera accompagnée d' une nouvelle libération de 8 000 fellagas.
Ces " accords " reposaient sur deux piliers: ? 1er pilier: du cessez-le-feu à l' indépendance, la gouvernance du pays et la conduite du maintien de l' ordre par un Exécutif provisoire, mis en place à Rocher-Noir, près d' Alger. ? 2e pilier: la transmission du pouvoir au GPRA. le 2 juillet 1962, date arrêtée pour le jour de l' indépendance.
Pour ce qui est de l' Exécutif provisoire, cet organisme devait disposer, dans l' exercice de ses attributions, de trois organes principaux: ? De la police algérienne. ? D' une Force locale de 40 000 hommes à base de cadres français et d' appelés autochtones sous les drapeaux. ? Et enfin d' un corps de police de plusieurs milliers d' ATO (auxiliaires temporaires occasionnels).
Extraits : - La deuxième catégorie de crédits auxquels je veux faire allusion concerne la création de la force locale algérienne, que nous voyons apparaître pour la première fois dans un document budgétaire. Cette force locale est qualifiée telle à deux points de vue. D'abord, quant à son recrutement, elle comportera exclusivement, selon ce qu'on nous dit aujourd'hui, des G . M. S. —groupes mobiles . de sécurité — déjà constitués, des maghzens de S . A. S. et, surtout — c'est le gros noyau — des harkis.
- Elle est également locale quant à son financement. Pour la première fois, nous voyons une force militaire importante financée exclusivement par le budget des services civils algériens. C'est l'une de ses originalités, et il est bon de le marquer dans un débat budgétaire. L'effectif initial est fixé, sur la base des évaluations qui nous sont soumises aujourd'hui, à trente mille ou trente-cinq mille hommes . Mais il est bien clair que cet effectif doit normalement être augmenté, atteindre un chiffre beaucoup plus élevé, et je crois qu'il est particulièrement indiqué de demander ici à M. le ministre d'Etat chargé des affaires algériennes à quel effectif il entend voir portée cette force locale, lorsque celle-ci sera complètement constituée. Les crédits qui nous sont demandés, au demeurant, ne concernent pas les soldes, pour la simple raison que le personnel affecté à la force locale est déjà sur pied, en service, et qu'on ne recrute pas de personnel r niveau pour constituer la dite force.
- Ces crédits sont relativement modestes Ils s'élèvent à 12.958.000 nouveaux francs et ne concernent que l'achat ou la mise en place du matériel de transport et de transmission, tout simplement parce que les unités de harki n'en sont pas dotées et que, pour remplir les missions nouvelles qui leur seront confiées dans le cadre de la force locale, ces unités auront absolument besoin de ces moyens de transport et de ces moyens de transmission. Il va de soi qu'aucune observation particulière n ' a été soulevée sur le plan de la technique militaire et de la technique financière concernant cette force locale . Mais il n'est pas douteux, ainsi que je l'ai dit en commission des finances en qualité de rapporteur, que d'aucuns y verront - et je ne crois pas qu'ils se tromperont lourdement — l'amorce de la création d'une armée algérienne.
Voir l' Article paru dans la Revue historique des armées, n°229, 2002. Concept d’emploi et évolution statutaire des supplétifs durant la guerre d’Algérie
Christophe CAZORLA
Après une trop longue période d’oubli, la mémoire des harkis connaît depuis peu une «sur commémoration »qui entraîne une confusion entre ces supplétifs et les troupes régulières de tirailleurs algériens et de spahis. Hors leurs origines, leur tradition, leur mode de recrutement sont différents, comme le montre cet article qui présente les diverses catégories de supplétifs et l’évolution du concept d’emploi, tout en donnant les raisons de la croissance des effectifs avant le drame de 1962.
Voir suite compléte et bien détaillée dans "Revue historique des armées N°229 Année 2002
" L’incorporation de ces effectifs doit permettre à terme la formation d’une future force locale" Titulaire d’une maîtrise d’histoire sociale et officier de réserve spécialiste d’état-major, le lieutenant Christophe CAZORLA est affecté à la division études-documentation électronique du Service historique de l’armée de Terre comme officier rédacteur et chargé de la chronique internet-intranet de la RHA depuis l’année 2000
" Mais ces harkis avait un statut particulier. Ils étaient considérés comme de simples supplétifs et non comme des militaires à part entière. En règle générale, ils ne résidaient pas dans le camp mais aux abords immédiats, en famille. Ils n'étaient appelés que pour les opérations et éventuellement pour les convois. Au moins dans la 1ère compagnie, le statut était tout autre. Certainement par nécessité car, sans eux, il n'y avait plus d'armée. Ils étaient incorporés dans les sections, vivaient dans le camp et respectaient les ordres. Ils étaient à disposition permanente du commandement. En apparence de simples soldats.
Pourtant, ils avaient un régime spécial. Ils étaient payés, à BOU ZÉROU à mon époque, autant que je m'en souvienne, un peu plus de 180 NF (le Nouveau Franc avait cours légal depuis le 1/01/1960) brut par mois, soit un peu plus de 160 NF net.
En effet ils devaient payer la maigre pitance que l'armée leur livrait et la préparer. Ils disposaient pour cela d'un cuisinier harki. Les recettes variaient en fonction de ce qui était disponible. Mais le mode de cuisson était invariable. Dans un grand chaudron, il mélangeait tout ce dont il disposait et le faisait cuire au maximum. Le pain était aussi fourni en quantité raisonnable. Ce n'était pas gastronomique mais suffisant et pas cher. Ils étaient avantagés par rapport à la population car eux avait de quoi manger et, en plus, de nourrir leur famille. Pour compenser ce service, les harkis originaires des différents douars du secteur, sauf de BÉNI ALI, avaient droit à de petits congés réguliers et rémunérés avec délais de route. Pour une large part, les harkis étaient d'anciens fellaghas qui s'étaient ralliés, mais sans arme… ou faits prisonniers et « retournés ». Mais la tâche était aisée parce qu'ils avaient été enrôlés de force par le FNL et qu'il était difficile de le refuser. Tout réfractaire était égorgé sur le champ. En outre, les autochtones étaient des Berbères qui exécraient les Arabes qu'ils considéraient comme des envahisseurs les ayant repoussés sur les djebels. J'y reviendrai.
Il existait aussi une race particulière de harkis qui étaient appelés « harkis fictifs ».
Ils figuraient tous sur les états de paie des unités utilisatrices mais ne leur appartenaient pas tous. Ils étaient « rattachés », si on peut parler ainsi, à chaque niveau : bataillon, secteur et certainement au-dessus. A la compagnie, nous avons décidé d'avoir le(s) nôtre(s) aussi. Le recrutement était simple, quand un harki démissionnait ou malheureusement se faisait tuer, il n'était pas rayé des contrôles. Seulement déclaré comme tel. Sauf bien sûr celui que nous souhaitions conserver pour nous. Ce que chaque échelon devait faire également. Lors de la paye, le secrétaire conservait les fonds qui étaient rétrocédés sauf ceux que nous conservions. Le secrétaire signait l'état de la paie d'une empreinte légèrement « tournée » après avoir enduit son index d'un peu de terre. J'ai moi-même participé à ce genre de signature car j'aime rendre service. A la compagnie, cet effectif tournait autour de 4/ 6 personnes dont 1 ou rarement 2 pour nous. C'était d'autant plus facile que, bien évidemment, nous ne risquions aucun contrôle.
Mais à un moment ou à un autre un harki fictif disparaissait et nous n'avions pas forcément la relève. Le nôtre pouvait alors changer de niveau. Je ne sais ce que devenaient ces fonds "
Confirmation - Dans le Livre de Eric Kocher-Marboeuf Le Patricien et le Général. Jean-Marcel Jeanneney et Charles de Gaulle 1958-1969. Volume I
"Toutefois le général Valentin, ancien membre de l’état-major du général de Brébisson, insiste aussi sur le fait qu’on avait eu tendance, durant les opérations, à gonfler le nombre de harkis, car les unités percevaient de l’argent pour les rémunérer et cela leur permettaient d’améliorer l’ordinaire. Cela lui donne à penser que le nombre de harkis pouvant être pourchassés était plus faible qu’on l’a longtemps cru"
Page 34 et 35 du Livre " L'Algérie sans La France" en 1964
Lieutenant M
" j'étais officier au 23 ème Spahis secteur de Géryville"
..." Dans les sections de réguliers de mon commando, jai rengagé les plus jeunes harkis;"
..." Beaucoup de mes réguliers allèrent alors a la force locale"
Aucun mot sur la force locale de cet officier dans cet article ci dessous copié derniérement sur le Web
LE DRAME DES HARKIS EN 1962
Général François M E Y E R , ancien lieutenant chef de harka.
Lieutenant en Algérie, j'ai servi pendant quatre années au 23 ème régiment de spahis en Oranie, de 1958 à 1962, dans une unité où le concours des algériens musulmans était considérable et j'ai commandé successivement deux harkas, en tant que chef de commando du Secteur opérationnel à Géryville, puis à Bou Alam toujours en Sud-Oranais. Je crois avoir connu une guerre dont la réalité a échappé à de nombreux Français, la guerre civile entre les Algériens au moment de la décolonisation.
Je précise que je n'avais jamais promis à mes soldats que la France resterait en Algérie, et que j'ai seulement écouté avec eux les allocutions du Général de Gaulle, ainsi que les nombreux discours des autorités civiles et militaires, qui nous fixaient bien suffisamment les objectifs politiques de nos combats. J'ai simplement promis à mes harkis que je resterais avec eux jusqu'au "dénouement", et prolongé en conséquence mon séjour. Mon adjoint, le sous-lieutenant d'Agescy a fait de même.
Au milieu des combattants musulmans, j'ai donc vécu la dissolution des harkas, c'est-à-dire leur désarmement et leur démobilisation. Avec les spahis de mon commando, militaires engagés, qui avaient refusé la rupture de leurs contrats, et donc le désarmement, j'ai pu assurer la protection des familles des anciens supplétifs en attente de départ pour la France, les aider dans les formalités administratives qu'ils devaient accomplir, et témoigner de ce` que ces anciens soldats étaient réellement menacés dans leur vie, puisque c'était à cette condition seulement que les autorités militaires avaient reçu l'ordre de prendre en compte les demandes de transfert en métropole.
J'ai participé à l'organisation d'un premier convoi vers la France le 13 juin qui est arrivé au camp du Larzac le 16, et j'ai moi-même accompagné un deuxième et dernier convoi le 9 juillet, qui est arrivé au camp de Sissonne le 16 juillet 1962.
Ce qu'ont vécu en 1962 les anciens supplétifs et les anciens engagés, tous soldats de la France, ne doit pas être éternellement caché. Il est important que l'histoire de cette période soit établie dans toute sa vérité. Aujourd'hui, les revendications des fils et des filles de harkis sont d'abord des exigences de considération et de dignité. Il n'y aura pas pour eux de paix sociale tant que l'opinion publique restera dans l'ignorance de ce qui s'est passé. Trop de Français, moins d'ailleurs par parti pris que par méconnaissance, les appellent encore "fils de traîtres", car jamais la reconnaissance de la France ne leur a été manifestée de façon claire, officielle, éclatante.
C'est un devoir de vérité et de réhabilitation sans équivoque que la France doit s'imposer. Les historiens et les chercheurs ont ici un travail important à mener.
Aujourd'hui par exemple, on continue d'écrire ou de dire que les propositions faites aux supplétifs en 1962 organisaient "leur libre choix" ou que les transferts en France réalisés dans le cadre d'initiatives individuelles étaient couverts par les Autorités. Ce n'est pas la vérité. En prenant connaissance de ce qui s'est réellement passé, des directives qui ont été effectivement données, ou des modalités de leur application sur place, on portera j'en suis sûr le jugement qui convient.
Mais d'abord, je voudrais faire quatre remarques qui me paraissent importantes
1 ) - Les harkis n'étaient pas des combattants "politiquement infantiles", comme on l'a écrit , bien que ce soit là une simplification qui puisse arranger parfois. Il s'agissait souvent de gens qui avaient été menacés par les agents du FLN, de gens qui avaient refusé de collaborer avec eux ou qui avaient vu certains de leurs proches égorgés, d'hommes issus de ce milieu des anciens combattants où le sentiment d’attachement à la France était toujours fort, d'hommes scandalisés par les violences aveugles de la "révolution". Dans le Géryvillois par exemple, la grande famille des Amara a rejoint le camp des forces de l'ordre en raison de l'assassinat en 1958 d'Hadj Kacimi Mohamed, proche parent, mahlem (savant) de la mosquée de Géryville. (et d'ailleurs partisan de l'indépendance; mais sans la violence). Dans l'Algérie que j'ai connue, ce sont en fait les exécutions de notables, d'hommes d'influence ou d'anciens combattants, qui ont fourni aux harkas leur plus sûr recrutement.
Les harkis, c'étaient également des "ralliés" , et j'ai connu ces anciens djounouds et ces responsables politiques du FLN de la région de Bou Alam, qui avaient rejoint le poste des spahis pendant l'été de 1960. Ils avaient aussitôt recruté eux-mêmes des combattants dans les tribus, puis au cours d'une cérémonie présidée par le Sous-Préfet de Géryville, des armes leur avaient été confiées. Ils avaient abandonné la révolution à la suite des discours qui promettaient la libre autodétermination et la "paix des braves", ils s'étaient décidés après les défaites des katibas de l'ALN dans le Sud, et ils fuyaient également les purges internes et les exécutions sommaires que le FLN en difficulté pratiquait alors sans discernement. C'est la volonté de faire reculer le FLN qui les animait, et la résolution de rendre ainsi possible cette Algérie nouvelle dont de Gaulle, alors, montrait le chemin.
2 ) - Les harkis n'étaient pas non plus des "engagés pour la gamelle" En rejoignant un poste militaire, ils abandonnaient au FLN leurs biens, maison, jardin, troupeau ...et ne dédaignaient évidemment pas l'indemnité mensuelle qu'ils percevaient. Celle-ci était en réalité assez modeste. Ils prenaient alors part à la lutte pour protéger famille et village. Hommes de l'Algérie rurale, ils étaient presque tous illettrés, mais comme tous les combattants des djebels, ils s'informaient en écoutant la radio. Dans les accrochages, j'ai souvent remarqué que la récupération des postes de radio suscitait autant d'intérêt au moins que celle des armes Ils avaient entendu et retenaient les paroles du "Premier des Français", au fil de ses discours ou de ses conférences de presse Je ne les rappellerai pas ... mais quand même ! - "Venez à la France, elle ne vous trahira pas ! " - "Qui peut croire que la France en viendrait à traiter avec les seuls insurgés. Aucune tendance ne sera exclue du débat..." - "Le sort des Algériens appartient aux Algériens, non point comme le leur imposeraient le couteau et la mitraillette, mais suivant la volonté qu'ils exprimeraient librement. La France assurera la liberté de leur choix." - "Je m'adresse à l'armée ...votre mission ne comporte ni équivoque ni interprétation : vous
avez à liquider la Force rebelle qui veut chasser la France de l'Algérie et faire régner sur ce pays sa dictature de misère et de stérilité. Tout en menant l'action des armes, vous avez à contribuer à la transformation morale et matérielle des populations musulmanes pour les amener à la France par le coeur et par la raison..."
En Islam, le poids de la parole donnée est manifeste - peut-être plus qu'en occident - Les harkis étaient des gens simples, et pendant longtemps, ils n'ont pas flairé le double langage.
3 ) - Ils n'ignoraient pas, dès 1961, que des envoyés du gouvernement rencontraient le FLN, et que, à terme, des concessions allaient être faites. Mais ils croyaient que les unités resteraient assez longtemps pour assurer le retour à la vie normale, et que au pire, tout retour en arrière étant impossible pour eux, ils pourraient choisir de suivre l'armée pour rester sous sa protection.
Dans le Géryvillois, cette inquiétude avait fait l'objet de plusieurs messages du colonel commandant le 23 ème Spahis, ainsi que du commandant du Secteur opérationnel. Il faut d'ailleurs rappeler la note que le Commandant en Chef avait envoyée jusqu'au niveau des Sous-Quartiers (compagnies) au début de 1961.
Note de Service N°35/EMI/P.H. du 5 janvier 1961 (extraits )
"Les F.S.N.A. engagés dans la lutte armée contre la rébellion ... s'interrogent avec anxiété sur leur avenir... Seule une action vigoureuse conduite par les cadres à tous les échelons fera disparaître de leur esprit l'idée que les événements actuels vont aboutir à de sanglantes représailles... II faut être animé de la certitude que l'Armée restera en mesure de faire face à ses engagements, au-delà du référendum de l'autodétermination, quel qu'en soit le résultat. ( En cas de sécession, le partage assurerait à l'Armée la possibilité de faire face à ses engagements.) L'armée assurera par sa présence le retour à la vie normale de ceux qui combattent à ses côtés et de leurs familles. Ceux-ci auront la possibilité de rester Français, et la France leur fera la place à laquelle leurs activités au service du pays leur donne plein droit. Sur ce point d'ailleurs, la politique gouvernementale n'a jamais changé...
Le Général Commandant en Chef ....Signé : CREPIN
4 ) - Enfin dans le Géryvillois, en 1962, c'était toujours la guerre, de même que dans les djebels des Ksours, les massifs montagneux et les zones frontières. En septembre 1961, une Directive du général Ailleret, Commandant en Chef, prescrivait même d'y intensifier l'activité opérationnelle pour compenser l'allégement du dispositif et le départ pour la France de certaines divisions. Les katibas, considérablement réduites, avaient reçu l'ordre de montrer aux populations que la France n'avait pas encore gagné la partie. Elles se regroupaient parfois et menaient d'ailleurs courageusement une guerre d'embuscades. Avec mon commando et la harka, notre dernière opération a eu lieu le 13 mars, sur ordre du Secteur opérationnel de Géryville. Nous avons accroché notre adversaire et détruit le poste de commandement de la Mintaqua 53, celle du Sud-Oranais.
Les harkis ne jouaient pas le double jeu, comme l'ont parfois écrit ceux qui les dédaignaient. Souvent en tête, puisqu'ils connaissaient bien le terrain et les habitudes des djounouds, ils étaient particulièrement efficaces et fidèles, et avaient peu à peu pris conscience de leur rôle. A partir de 1957, le taux mensuel des désertions de supplétifs n’excèdera jamais 1 ou 2 pour mille, ce qui est insignifiant dans une guerre civile. A Bou Alam au sein de la dernière harka que j'ai commandée, et qui avait été constituée dès 1956, on ne déplorera pas une seule désertion de harki avant le 6 mars 1962. S’ils avaient été engagés par force, ils auraient pu en mainte occasion déserter.
On connaît les propos du colonel Buis : "Les harkis, de près ou de loin, étaient mêlés à la rebellion... on pouvait penser qu'ils ne courraient pas un grand danger au moment de l'indépendance..."
J'avoue trouver plus proche de la réalité le jugement du général Ailleret, Commandant en Chef, qui, arrivant du Commandement des Armes Spéciales, n'avait pas d'opinion préconçue, mais qui était certain que "Ces forces supplétives, extrêmement utiles dans les opérations... auraient à subir le contrecoup d'une haine féroce.".
DÉMOBILISATION ET DÉSARMEMENT DES HARKIS EN 1962 - LE TRANSFERT EN FRANCE ?
J'évoquerai d'abord le 19 mars et le choc psychologique que les accords d' Evian ont provoqué chez les supplétifs, puis ensuite, les mesures qui leur ont été proposées.
En début d'année 1962, devant l'inquiétude des combattants musulmans, le Commandement Supérieur en Algérie avait demandé au Ministre des Armées de les rassurer quant à la volonté de la France de ne pas les abandonner. ,
Message du 14 février 1962 N°0452/CSFA/EMI/MOR
A votre dernier passage, vous avez bien voulu annoncer votre intention de diffuser une note rassurant les FSNA ... sur la volonté de la France de ne les abandonner en aucune circonstance ...vous demande s'il vous serait possible faire sortir note maintenant.
Signé: AILLERET
Le 8 mars 1962, le Ministre répond par un communiqué adressé aux commandants de régiment, suivi en particulier par une annexe qui annonce les mesures qui vont être proposées aux différentes catégories de combattants musulmans.
Communiqué du Ministre des Armées à Messieurs les Chefs de Corps, le 8 mars 1962.(extraits)
Les négociations conduites avec le FLN ...aboutiront, sans doute, au fait que de l'autodétermination naîtra une Algérie nouvelle ... qui demeurera liée à la France par des accords d'association étroite et garantira aux nationaux comme aux intérêts français... les droits et les libertés indispensables...
Après le référendum d'autodétermination, que l'on peut espérer intervenir après une période de quelques mois, commencera une période probatoire d'une durée de trois ans, qui offrira aux Français d'Algérie, comme aux musulmans attachés à la France, un délai suffisant pour choisir le pays de leur installation définitive ainsi que leur nationalité...
Il est hautement souhaitable que la majorité des Algériens décident de continuer à vivre, dans leur pays natal... Signé : Pierre MESSMER.
Ce communiqué ne répondait cependant pas à l'attente principale des supplétifs, à savoir le maintien de la présence de l'armée pour permettre le retour au calme. De plus, en ce qui nous concernait à Bou Alam, il arrivait bien tard, puisque dès le 6 mars au soir, plusieurs des principaux ralliés de 1960 venaient de déserter en emportant toutes les armes de leur poste de garde.
Le colonel commandant le 23 ème Spahis était passé faire sa visite d'adieux car il rentrait en France. Le Commandant du Secteur opérationnel et le Sous-Préfet de 1960 avaient été remplacés depuis bien longtemps déjà. Enfin dans l'après-midi du 6 mars, le capitaine chef de la S.A.S. de Bou Alam avait retiré à ses moghaznis leurs munitions. Sur ordre de la sous-préfecture, sa hiérarchie, il ne leur avait laissé que cinq cartouches par arme.
Les moghaznis's'étaient aussitôt précipités au village harki en leur montrant leurs cartouchières vides. Trois des harkis ralliés avaient décidé de partir le soir même, "la France nous abandonne, nous serons massacrés, les lieutenants n'y pourront rien ! ". Ils me laissèrent un message : "...nous avons vu que vous déménagez en abandonnant vos amis ...votre politique nous a trompés ...salutations respectueuses..." Les trois ralliés, gradés de la harka, désertèrent accompagnés par trois jeunes harkis. A l'exception d'un sous-officier qui bénéficiant de` complicités, parviendra à s'enfuir et à nous rejoindre, tous seront exécutés par L'ALN, certains de façon sauvage.
Malgré la courageuse conduite au feu de cette harka lors de l'accrochage du 13 mars, elle sera dissoute le 16 mars par le colonel commandant le Secteur opérationnel, au motif de cette désertion.
Le 19 mars, à l'annonce du "cessez le feu", puis surtout, en prenant connaissance des accords signés à Evian, c'est la consternation. Dans son allocution, le Général de Gaulle n'a pas dit un mot de cette présence de l'armée pour permette l'instauration d'une "période prolongée d'apaisement." .Par contre, la veille, les harkis ont entendu Ben Khedda annoncer " la grande victoire du peuple Algérien. L'énorme potentiel militaire de la France sera évacué... L'ALN restera intacte et gardera ses armes..."
Dans les jours qui suivent, nous apprenons les dispositions prévues : certes le principe de "non représailles" est inscrit dans l'accord, mais les harkis n'y croient guère. D'autant plus que les combattants du FLN faits prisonniers vont être libérés dans les vingt jours. L'armée qui l'emportait partout s'en va donc. Ce n'est pas la générosité mais la faiblesse de la France qui éclate. Abandonné ce discours de l'autodétermination... ! qui prévoyait la consultation quatre ans après le retour effectif de la paix et s'il n'y avait pas plus de 200 morts par attentats dans l'année ! En terre d'Islam où la parole donnée a tant d'importance, et où la Force est un don de Dieu, cet accord provoque ici la stupeur, l'amertume, sinon le déshonneur pour ceux qui ont fait confiance aux "roumis".
Ils connaissent maintenant les mesures qui leur sont proposées.
Une note du Commandement en Algérie confirme le 26 mars ( N° 1103 /CSFA/EMI/1/EFF ) le communiqué du ministre du 8 mars. En réalité, ces mesures ne sont pas aussi généreuses qu'il peut paraître. En quoi consistent-elles ?
"L'engagement dans les armées"
Les harkis pourront s'engager dans les armées s'ils sont reconnus aptes (selon les conditions habituelles d'aptitude physique, d'âge et d'état sanitaire):
Certes, mais en Islam où l'on se marie tôt, beaucoup de jeunes hommes ont déjà charge de famille. Or s'engager dans l'armée, c'est suivre son régiment dans ses garnisons, la famille restant au pays.
C'est d'ailleurs pour défendre sur place famille et village que pour la plupart, ils ont pris les armes.
Partir, c'est laisser femme et enfant aux vengeances probables du FLN. Seuls quelques jeunes célibataires vont donc pouvoir bénéficier de cette mesure.
Pour l'ensemble des harkis, ils seront mille. Dans mon unité, les jeunes harkis célibataires s'étaient en réalité déjà engagés en janvier et février 1962, au titre du 23 ème régiment de Spahis. Un dépassement du taux général des FSNA dans
les armées avait d'ailleurs été autorisé dès 1961.
"Un contrat de réflexion de six mois, non renouvelable, comme personnel civil, sans arme" C'est en fait, pour ceux qui choisiraient cette mesure, repousser de six mois la plongée dans l'Algérie du FLN, tout en allant vivre désarmé au milieu d'une population maintenant fortement structurée par le parti, unique et victorieux.
Il faut savoir que la willaya V, comme les autres, avait averti : " Tous ceux qui après le 1" avril porteront encore l'uniforme des colonialistes, ou logeront près des postes militaires signeront d'eux-mêmes leur arrêt de mort."
Personnellement, je n'ai pas connu de supplétifs qui aient fait ce choix au moment de leur désarmement . Sur l'ensemble des harkis, on évalue cependant leur nombre à deux mille. " Le transfert en France." "Il ne saurait être question de refuser une telle demande si elle est manifestement justifiée par les menaces..."
Communiqué du Ministre des Armées, (annexe 2) 8 mars 1962. La Note du Commandement du 26 mars qui vient confirmer ce communiqué dit à ce sujet :
"Ceux qui choisiraient cette voie devront faire l'objet de la constitution d'un dossier prévu dans une note à paraître incessamment... " (elle paraîtra le 11 avril ).
Au moment de sa démobilisation, aucun supplétif ne pourra donc faire ce choix autrement qu'en se faisant seulement inscrire sur une liste, si l'on veut bien, puis en retournant attendre, sans arme, dans un village maintenant sous le contrôle des policiers du FLN. A cette disposition ne correspondait en fait aucune mesure pratique organisée, regroupement, prise en charge matérielle, protection des familles ou transport... Ce n'était qu'une promesse, après beaucoup d'autres ...Les unités qui se regroupaient et se repliaient ne pouvaient pas, non plus, prendre l'initiative d'emmener avec elles des familles de supplétifs. Pour toute l'Algérie, 1.500 demandes de rapatriement de harkis, seulement, auraient été transmises
Avant le premier avril, de nombreux moghaznis de la tribu des Rézeigats ont demandé en ma présence de partir pour la France. Le Commandement local leur a signifié d'attendre dans leurs douars. Plusieurs ont été enlevés et assassinés le 17 avril, en compagnie du Maire de Bou Alam
" Le licenciement avec prime " aura donc été pour la grande majorité la seule solution.
Mais celle-ci les livrait du jour au lendemain à l'appareil du FLN qui dès le cessez le feu, avait pris en main la population. Celle ci d'ailleurs adhérait maintenant avec enthousiasme aux consignes et aux mots d'ordre, la France ayant manifestement perdu tout prestige. Il devenait alors difficile aux anciens harkis d'échapper à la surveillance de leurs voisins, ainsi d'ailleurs que de se tenir informés de l'évolution des mesures éventuelles concernant le rapatriement.
Un tract de lEtat-Major accompagnait la note de commandement du 26 mars. Il informait directement les supplétifs des propositions qui leur étaient faites. ( voir en annexe )" ainsi, disait-il, vous n'aborderez pas la vie civile comme l'enfant nouveau né aborde la vie ." ! ( Les rédacteurs de l'état-major aimaient aussi faire de l'humour.)
- 21.000 harkis ont été licenciés avec prime.( Selon Maurice Faivre ils n'auraient touché, pour la moitié d'entre eux, que 370 F) , et 15.000 sont rentrés chez eux sans demander de prime.
Pour ce qui est des supplétifs de Bou Alam, où je me trouvais alors, ils sont effectivement partis, pour la moitié, sans prendre ce qu'ils appelaient avec dédain " l'argent de la France ". Il est vrai que cette prime devait être aussitôt reversée au FLN.
Deux mots enfin pour ce qui a concerné les engagés, tirailleurs, spahis etc.. . qui une fois démobilisés, viendront parfois rejoindre le courant des anciens soldats musulmans menacés et candidats au rapatriement. Le communiqué du 8 mars du Ministre des Armées indiquait à leur sujet
" Nous leur offrirons la possibilité de dénoncer leur contrat à des conditions encourageant leur départ anticipé ... toutefois cette dénonciation ne pourra intervenir que d'un commun accord ... II faudra les inviter à rechercher le recasement en Algérie plutôt qu'à demander l'installation en Métropole."
On estime que dans les unités de Tirailleurs, en particulier, 70 % des engagés ont choisi la dénonciation de leur contrat.
Voilà donc comment les harkis ont " préféré rentrer chez eux " , en croyant aux accords d`Evian, comme on le dit parfois maintenant. En fait, ils n'allaient guère d'autre choix, et ils ont même dû se décider rapidement, pratiquement dans les dix jours, souvent avant le premier avril, et chaque jour d'indécision était lourd de conséquences pour eux, - sans savoir dans quelle mesure l'armée resterait, ou non, pour garantir une certaine sécurité, - sans savoir non plus s'ils pourraient réellement partir en France:
Quelles seraient en effet les conditions exigées par ces "dossiers à établir", et dont on ne connaissait pas la nature ? - Enfin, souvent ils ont dû faire leur choix seuls , sans conseils, leurs cadres n'étant généralement plus ceux qui les avaient menés hier dans les combats ....
Pour eux, la véritable alternative consistait, soit à retourner dans leur douar ou leur bourgade, et se noyer dans la masse en tentant de se faire oublier, ce qui était peu probable , soit de se hâter de déserter en emportant des armes, s'il en était encore temps... on a vu que c'était aussi prendre un risque "majeur".
- Une fiche du Cabinet du Ministre des Armées fait le point sur ce sujet le 29 juin 1962
( IR 336/8) Il restait environ 40.500 harkis le 19 mars ..-21.000 ont été licenciés avec prime, - 15.000 sont rentrés chez eux sans prime, - 1.000 ont souscrit un engagement dans l'armée, - 2.000 ont pris un contrat civil de six mois, - 1.500 ont fait une demande de rapatriement. Ces chiffres sont des ordres de grandeur qui paraissent fiables.
LES PREMIÈRES MESURES DE PROTECTION
Ce n'est que le 11 avril que deux directives vont venir organiser la protection des anciens supplétifs, qui pour leur part, ont donc rejoint maintenant douars et bourgades, et ... ne peuvent plus être informés librement
- Une lettre du Ministre d'Etat Louis Joxe, au Haut Commissaire en Algérie ( N° 443/API/POL ) relative au rapatriement éventuel des Français Musulmans engagés aux côtés des Forces de l'ordre, qui prescrit "le recensement des personnes à rapatrier, et leur regroupement en Algérie, dans des lieux où leur protection puisse être efficacement assurée ."Pour ce qui est du transfert en France, la lettre précise : "Les problèmes d'hébergement et de recasement font l'objet d'études poursuivies par une Commission interministérielle..." et elle ajoute :"il importe maintenant que soient prises sans retard en Algérie même, les dispositions permettant de connaître le plus exactement possible les données du problème... "
- Une Note du Commandement Supérieur en Algérie à tous les Corps d'Armée ( N°1013/CSFA/EMI/MOR ) relative au " recasement " en France, qui indique les mesures à prendre :" Après recensement, vérifier que les personnes considérées sont bien aptes physiquement et moralement à s'installer en Métropole - les regrouper dans un camp par Secteur, qui sera gardé - assurer leur subsistance et les mettre en mesure de s'adapter à la vie en Métropole." "Tous les chefs de famille seront considérés comme harkis sous contrat transitoire de six mois et payés comme tels... "
La note précise aussi : " Les modalités de transfert en France de ces personnes font actuellement l'objet d'études..."
Ainsi à partir de la mi avril, les anciens supplétifs menacés vont pouvoir être protégés - s'ils parviennent à gagner les postes militaires avec femme et enfants. Certes ils n'ont toujours pas l'assurance de pouvoir partir pour la France, mais ils peuvent être recueillis et pris en charge par les armées. Dès le 15 mars, le Ministre avait bien prescrit de " préparer " en Algérie des centres d'accueil, mais aucun hébergement réel ni prise en charge n'avait pu être encore effectué, faute de décision en ce sens. Par ailleurs, la Commission interministérielle dont il est question, présidée par Monsieur Massenet, s'était réunie le 22 mars et le 10 avril pour étudier le rapatriement ; ses conclusions , favorables à d'importants transferts, seront soumises au gouvernement le 19 avril et - aux dires de Monsieur Massenet - seront rejetées par le Ministre d'Etat, Louis Joxe ,{ Aix / MA / 155 )
Commence alors pour tous ces anciens militaires ou supplétifs et leurs familles, une longue attente dans l'espoir d'un transfert en France, elle va durer encore deux mois. Sur place, mon commando avait été dissous et transformé en unité régulière du 23ème régiment de Spahis.
Après avoir donné un congé de réflexion facultatif de 8 jours à mes anciens supplétifs, j'avais rejoint le poste d'Aïn el Orak à quelque trente kilomètres de Géryville, en attente d'un départ pour la France..
Ayant conservé notre armement, nous assurons alors la sauvegarde des familles qui viennent nous demander protection. Il s'agit en quelque sorte du camp de regroupement gardé prévu par la note du 11 avril. Certaines familles restées en attente près du quartier militaire de Géryville seront soumises à de fortes pressions de la part de parents diligentés souvent par le F.L.N., pour tenter de les faire renoncer à leurs projets de rapatriement. Ces pressions vont parfois jusqu'à l'enlèvement des enfants.
Pendant ce temps, dans le "bled" et dans les villages, le F.L.N. a envahi la vie locale.
Partout des groupes armés sont apparus, et des exécutions sommaires, parfois collectives, ont lieu.
Ainsi je découvrirai trois charniers d'anciens harkis et moghaznis de Bou Alam, massacrés par l'A.L.N., à Aïn Korima ( 17 avril ), dans le djebel Alouat ( 23 avril ), et Sidi Slimane ( 26 avril ) soit les corps de 22 anciens supplétifs et celui du Maire de Bou
Alam. Deux rapports de Gendarmerie pourront être établis. Des exécutions individuelles auront également lieu, en particulier celles de plusieurs anciens djounouds ralliés en 1960.
On pourra dire aujourd'hui que les candidats au départ pour la France n'étaient pas très nombreux... mais dans les conditions d'accès qui leur étaient faites, cela n'était guère étonnant. Désabusés, certains ont peu à peu cédé aux assurances du F.L.N....
En fait, les supplétifs ne commenceront à croire à leur transfert en France que lorsqu'ils verront partir les premiers convois, c'est à dire au milieu du mois de juin.
Au début du mois de mai, les conclusions de la commission Massenet ayant été rejetées, les transferts en France ne sont toujours pas organisés. Il n'est pas alors étonnant que certains cadres, officiers des S.A.S. en particulier, aient pris l'initiative de la protection de leurs anciens subordonnés et de leur mise à l'abri en France.
On connaît la réaction du Ministre d'Etat, Louis Joxe le 12 mai : ( extraits ) - N° 1676 - à Haut Commissaire de la République en Algérie - 12 mai 1962.
" Les renseignements qui me parviennent sur les rapatriements prématurés de supplétifs indiquent l'existence de véritables réseaux tissés sur l'Algérie et la Métropole dont la partie algérienne a souvent pour origine un chef de S.A.S.... Vous voudrez bien faire rechercher, tant dans l'armée que dans l'administration les promoteurs et les complices de ces entreprises et faire prendre les sanctions appropriées:
Les supplétifs débarqués en Métropole en dehors du Plan Général de Rapatriement seront en principe renvoyés en Algérie ...
Je n'ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de la sédition comme un refus d'assurer l'avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles. Il conviendra donc d'éviter de donner la moindre publicité à cette mesure... »
signé : Louis Joxe
Pierre Messmer, dans "Les Blancs s'en vont", nous dit que ce message a soulevé, à l'époque, " une juste indignation". En réalité il n'a été connu par l'opinion qu'à partir de sa publication dans la presse, le 23 mai . Les rapatriements de supplétifs par le Plan Général n'avaient toujours pas commencé, seul l'accueil des européens était organisé. On connaît la Note N° 1601/CM par laquelle le chef du cabinet militaire du Haut Commissaire à Rocher Noir, le colonel Buis, transmit la directive de Louis Joxe à l'Inspecteur Général des Affaires Algériennes. II indiquait notamment :
" Le transfert en métropole de Français musulmans effectivement menacés dans leur vie et dans leurs biens s'effectuera sous la forme d'une opération préparée et planifiée. J'ai en conséquence l'honneur de vous demander de bien vouloir prescrire à tous les cadres placés sous vos ordres de s'abstenir de toute initiative isolée...II vous appartiendra seulement d'instruire les demandes émanant des personnels demandant à se réfugier en métropole, et de me transmettre vos propositions, qui seront présentées au secrétariat d'Etat aux Rapatriés. "Du coté des armées, on connaît sans doute le message N° 1334, MA/CAB/DIR du 12 mai, adressé par le Ministre des Armées au Commandant Supérieur, à Reghaia en Algérie : ( extraits )
"Il me revient que plusieurs groupes d'anciens harkis seraient récemment arrivés en Métropole. Renseignements recoupés tendent à prouver que ces arrivées inopinées sont dues à des initiatives individuelles certains officiers S.A.S. - De telles initiatives représentent infractions caractérisées aux instructions que je vous ai adressées...
Je vous prie d'effectuer sans délai enquête en vue déterminer départ d'Algérie de ces groupes incontrôlés et sanctionner officiers qui pourraient en être à l'origine. En veillant application stricte instructions qui ont fait l'objet votre note de service N°
1013/CSFA/EMI/MOR du 11 avril, informer vos subordonnés que, à compter du 20 mai, seront refoulés sur Algérie tous anciens supplétifs qui arriveraient en métropole sans autorisation de ma part, accordée après consultation départements ministériels intéressés... "
Signé : P. Messmer.
Le 13 mai, le Commandant Supérieur informe donc les différents Commandants de Corps d'Armée par le Message suivant : ( extraits )
" Note de service N° 1013 EMI/MOR a fixé conditions dans lesquelles les FSNA supplétifs et civils engagés aux cotés forces armées et dont la vie serait en danger pour ce motif, doivent être regroupés avant transfert en Métropole --Vous demande veiller stricte application de ces instructions. En particulier :
- Personnes à transférer doivent être limitées à celles réellement menacées.
- Transport et installation ne seront exécutés que sur ordre et suivant modalités à fixer par départements ministériels compétents -Ministre des Armées a décidé à ce sujet refouler sur Algérie tous supplétifs et civils pris en charge par Armées, mis en route sans son autorisation..." Signé : Colonel Valentin, Chef d'Etat-Major
Dans ce message de commandement en "clair", les enquêtes ne sont pas évoquées. Il est vrai qu'elles concernent la Sécurité Militaire.
Ainsi toutes les initiatives individuelles de transferts en France sont bien interdites. En France, le Ministre de l'Intérieur insiste " ...des groupes de harkis arrivent ou s'apprêtent à rentrer en Métropole dans des conditions assez anarchiques ...Il me paraît même probable que dans certains cas, des harkis ont été incités à franchir la Méditerranée sans qu'ils aient été précisément menacés. Il y a là un danger certain..." (lettre du 15 mai à Ministre des Armées ) ' .Les autorités semblent surtout penser à se protéger de l'O.A.S. et considèrent les anciens supplétifs comme dangereux et indésirables.
LE PLAN GÉNÉRAL DE RAPATRIEMENT
Les anciens supplétifs n'ont pas de famille en France. Pour que leur rapatriement puisse avoir lieu, il faudrait que leur accueil en Métropole soit organisé, sinon également leur installation.
Depuis sa séance du 28 avril, le Comité des Affaires Algériennes a décidé la mise en place en Algérie d'une antenne du Secrétariat d'Etat aux Rapatriés, de même qu'à Marseille l'ouverture d'un centre de transit, et par ailleurs, l'affectation d'un budget afférent aux activités du rapatriement. II ne manque plus que l'ouverture de camps d'accueil pour que le Plan Général de Rapatriement puisse fonctionner. Ce n'est que le 17 mai (lettre N° 14162 -MA/CC ) que le Ministre des Armées accepte de mettre provisoirement des camps à la disposition du Secrétariat d'Etat aux Rapatriés. Dans ce cadre, c'est le 26 mai qu'il ouvre le camp du Larzac, et décide la prise en charge par les armées, du rapatriement des anciens supplétifs. - II mettra également le 29 juin le camp de Bourg Lastic à disposition.
Le Chef d'Etat Major du Ministre des Armées donne donc des ordres ( Note N° 1034 -EMIA/ORG du 26 mai ) relatifs à " la constitution et l'encadrement des détachements de supplétifs à rapatrier – le transport entre l'Algérie et le camp du Larzac - le fonctionnement du camp , commandement, installation, hygiène, et entretien." Signé : Général d'armée aérienne Martin
L'action sociale des armées mettra également en place un soutien matériel et psychologique. Compte tenu des délais nécessaires à l'organisation de l' accueil, ce ne sont que les 12 et 13 juin qu'embarqueront les premiers convois de supplétifs rapatriés, ils arriveront au camp du Larzac le 16 juin, soit trois mois après le cessez le feu et le désarmement des unités..
Dans le Géryvillois, le premier convoi se formera au poste d'Aïn el Orak le 12 juin au soir. Certains candidats au départ rejoindront de façon dramatique . le Maréchal des logis chef Amara M'Hamed par exemple, qui sera pris pour cible en ville par des agents du F.L.N., et ne pourra gagner le convoi que grâce à l'aide d'un officier S.A.S. qui le recueillera dans sa voiture .... Dans la nuit, les familles brûlent tout ce qu'elles ne peuvent emporter... puis à cinq heures du matin, le 13 juin, le convoi escorté par des blindés du 23ème Spahis fait route vers Oran. Tous arriveront en fin de journée au port et embarqueront aussitôt.
. Pour ce qui concerne mes anciens supplétifs, un deuxième et dernier convoi partira le 9 juillet, pour Marseille et le camp de Sissonne , dans l'Aisne. Le sous-lieutenant d'Agescy et moi-même l'accompagnons. A Saint Denis du Sig, à notre passage, il nous faudra forcer un barrage de l'ALN et l'escorte blindée détachée par le 23 ème Spahis sera utile ...Au dernier moment, une dizaine de spahis célibataires, profondément ébranlés par les débordements frénétiques et les défilés de l'ALN le jour de l'indépendance, se détourneront d'une France vaincue, et choisiront de rester en Algérie. II faut aussi rappeler que ce n'était jamais facile, pour un ancien militaire, de gagner la France avec sa famille. Il lui fallait d'abord échapper à la surveillance de ses voisins, et rejoindre un poste de l'armée, malgré les contrôles FLN, Il lui fallait apporter aussi la preuve de ce qu'il était "particulièrement menacé", puis satisfaire à diverses formalités administratives et médicales, enfin être agréé et inscrit sur une liste soumise à la décision du Délégué en Algérie du Secrétaire d'Etat aux Rapatriés. On est loin de la déclaration officielle sur la liberté du passage en Métropole. II lui fallait ensuite attendre, sans véritable certitude quant à son départ, et tout en étant toujours soumis aux pressions de l'environnement. Le Haut Commissaire estimait à sept mille le nombre des demandes de rapatriements déposées avant le 1°` mai . Quinze jours plus tard, elles ne seront plus que cinq mille.
II faut également savoir que dès le 21 juin , soit huit jours après le départ pour la France des premiers convois, le Comité des Affaires Algériennes décidait que "l'intervention d'initiative ne devra être envisagée pour assurer la protection de nos Forces et celle de nos nationaux que dans les cas de légitime défense ou d'attaque caractérisée. "( F 60- MA 1373 ) Il n'est donc plus question de voler au secours d'anciens supplétifs menacés . Toutefois sur place, le Général Fourquet, Commandant en Chef jusqu'au 23 juillet, ne reviendra par sur ses directives antérieures qui disaient: " Les secours seront apportés d'initiative et sur le champ ...par les personnes ou les groupes de militaires se trouvant sur les lieux."
Une déclaration est quand même assez significative, c'est celle de Louis Joxe à l'Assemblée Nationale le 28 juin "Les officiers qui veulent ramener leurs hommes font preuve d'un condamnable instinct de propriétaire, exercé sur des personnes dont ils violent la liberté de choix afin de constituer en France des groupements subversifs."De plus, dés le 19 juillet, le Ministre des Armées demande au Ministre d'Etat l'arrêt de l'accueil des anciens supplétifs dans les camps militaires. ( Lettre N° 195886 MA CC/ 19 juil 1962
Les capacités du deuxième camp ouvert, Bourg Lastic, se trouvent pratiquement épuisées. Le nombre des ex-supplétifs, familles comprises, s'élève à 11.486 personnes, 5.894 au Larzac et 5.592 à Bourg Lastic, soit peut-être 3 à 4.000 supplétifs seulement.
" ... les moyens mis en oeuvre , tant au point de vue du personnel, que des locaux et du matériel ... représentent pour les armées une somme de charges et d'efforts considérables, qu'il est malaisé de maintenir et qu'il ne peut être question d'accroître.
L'armée est ainsi arrivée à la limite du concours qu'elle peut accorder... et si de nouveaux supplétifs devaient arriver en Métropole, elle ne serait plus en mesure d'en assurer l'accueil, même à titre provisoire
... C'est dans ce sens que je me permets de vous demander une intervention rapide et ferme, de votre part, auprès de notre Représentant en Algérie ." Signé : P. Messmer
Or à partir du 5 juillet les massacres organisés ont débuté dans toutes les régions d'Algérie. Les archives le montrent abondamment. Le Commandant Supérieur en Algérie en rend compte les 6, 19, et 24 juillet. La presse également le relate "A partir du 10 juillet, tous les anciens harkis, moghaznis et autres partisans armées ou non de la France ont été arrêtés en masse, en Oranie en particulier." ( Le Figaro, 28 juillet.)
Pourtant le Ministre ajoute, dans sa correspondance à Louis Joxe : " Il semble d'ailleurs que, les intéressés ayant eu le temps et la possibilité d'apprécier les conditions de leur reconversion en Algérie, les options pour la Métropole qui pourraient aujourd'hui se manifester , ne devraient être le fait que de quelques rares individus, pourvu que soit vérifiée soigneusement la justification du départ sollicité et que soient déjouées toutes manoeuvres , inconscientes ou mal intentionnées, pour maintenir le courant des départs."
Quatre jours plus tard, le 23 juillet, le Ministre d'Etat Louis Joxe, écrit alors à notre Ambassadeur Jeanneney, Haut Représentant de la République en Algérie au sujet de " l'envoi en France des supplétifs musulmans " :
« ...Je vous serais obligé de me tenir étroitement informé des demandes de migration de musulmans qui vous seraient présentées et de ne mettre personne en route avant d’avoir reçu les directives du Ministre des Armées ou de moi-même."
Signé : Louis Joxe
Le rapatriement des anciens supplétifs est donc pour le moins suspendu. N'y avait-il réellement plus de place en France, dans les camps, les Écoles militaires et les Centre Mobilisateurs pour accueillir des militaires rapatriés ?
Sur place en Algérie, la situation des anciens supplétifs ne s'améliore évidemment pas.. Le Général de Brébisson nouveau Commandant Supérieur, adresse au Ministre des Armées le message suivant ( N° 1820/ CSFAFA/EMI/MOR du 4 août)
" Epuration menée par les populations et l'ALN envers ex-supplétifs se poursuit avec une violence accrue. De ce fait 2.300 personnes ont demandé asile et ont été recueillies... Situation pitoyable anciens compagnons d'armes menacés émeut à juste titre cadres et troupes...Honneur vous demander instamment autoriser embarquement vers Métropole ex-supplétifs menacés, tant que pouvoir central algérien se révélera incapable faire cesser violences à leur égard..."
Le Directeur de Cabinet du Ministre répond le 6 août ( N° 04433 MA/CM ),
" En raison sujétions nées du retour des unités d'Algérie et de l'accueil des réfugiés, les possibilités d'accueil de nos camps sont provisoirement épuisées ... prendre les dispositions nécessaires pour assurer localement sécurité et hébergement ex-supplétifs menacés..." Le Général de Brébisson insiste, par Message N° 1858 /CSFAFA/EMI/MOR du 11 août :" Du fait poursuite épuration violente, nombre de personnes recueillies en accroissement quotidien... Cette situation devient de plus en plus préoccupante... Honneur renouveler demande autorisation embarquer vers Métropole ex-supplétifs menacés..."
On ignore s'il y a eu réponse du Ministre des Armées, mais le 24 août, le Général Commandant Supérieur en Algérie adresse à ses subordonnés la Note suivante ( N° 1920 /CSFAFA/ EMI/MOR )
" Le Général Commandant Supérieur a entrepris de nombreuses démarches pour obtenir le transfert en France des harkis ... actuellement en danger.
-La principale difficulté qui s'oppose à ce transfert est l'impossibilité de donner du travail en France aux ex-harkis et moghaznis rassemblés dans les camps. Toutes les tentatives faites ont été extrêmement décevantes ... il semble que la plupart des Algériens ainsi déplacés hors de leur pays soient inadaptables...
-Il est possible que les efforts faits par l'Ambassade et le Commandement pour obtenir le transport en France des quelque 4.000 personnes actuellement dans les camps et les unités d'Algérie aboutissent à bref délai ...On peut penser qu'après cet afflux, il n'y aura plus que des cas isolés...
- Une fois opéré, s'il est décidé, le transfert de ces 4.000 Algériens, le Gouvernement ne sera plus en mesure d'absorber en France d'autres réfugiés de cette catégorie ...Il est donc essentiel d'orienter les Commandants de Divisions... de façon qu'ils préparent leurs cadres à cesser de donner asile à des Algériens, sauf dans des cas très exceptionnels...
-Enfin il y a lieu de ne procéder en aucun cas à des opérations de recherche dans les douars de harkis ou de leurs familles. Signé : Le Général Commandant Supérieur P.O. Le Colonel Valentin, Chef d'Etat Major.
Les anciens harkis, moghaznis et spahis que nous avons ramenés les 13 juin et 9 juillet étaient un peu plus de trois cents personnes. Ils ont quitté les camps d'accueil dès le mois d'octobre 1962, et les derniers au début de 1963. Grâce au concours de Maires efficaces et au dévouement de quelques amis, ces semi-nomades de l'Atlas saharien ont été établis dans des hameaux de Lozère, et ont aussitôt travaillé soit à la construction du barrage EDF de Villefort, soit sur divers chantiers locaux, et par la suite, aux mines d'Alès, ou en usine chez Michelin ou Perrier, etc ... Ceci sans compétences particulières de notre part ni concours financier significatif. Chacun de nous poursuivant par ailleurs ses activités professionnelles. Ces "Algériens" Français ont trouvé de la sorte ce palier d'intégration qui leur était sans doute nécessaire, avant de se disperser dans plusieurs villes de France. Etaient-ils vraiment inadaptables ?
Nous étions allés au camp du Larzac au mois d'août de 1962. Les propositions d'emploi qui étaient faites alors aux anciens supplétifs ne comportaient pas, le plus souvent, l'accompagnement des familles. Or dans la situation dramatique qui était la leur, aucune famille ne voulait se séparer.
Les transferts officiels d'anciens supplétifs en France reprendront toutefois à partir du 19 septembre à la suite d'une Note du Premier Ministre au Ministre des Armées .
" A la suite des demandes qui ont été présentées par le Général Commandant Supérieur en Algérie, ainsi que par notre Ambassadeur, j'estime nécessaire d'assurer le transfert en France des anciens supplétifs qui sont actuellement en Algérie, et qui sont venus chercher refuge auprès des Forces Françaises , sous la menace des représailles de leurs compatriotes..." Signé G. Pompidou
Les anciens supplétifs seront donc à nouveau dirigés vers les camps d'accueil en France.
D'autre part, en raison des rigueurs de l'hiver qui approche, les rapatriés des camps du Larzac et de Bourg Lastic seront transférés sur les camps de Rivesaltes et de Saint Maurice de l'Ardoise.
Un message du Cabinet du Ministre des Armées, adressé au Commandement en Algérie, ( N° 5945 / MA/CM) en date du 23 octobre précisera encore : " Transfert reliquat musulmans regroupés sous protection armée sera effectué à partir 10 novembre... Capacités absorption camps devant être atteintes après transfert ces personnels estimés à 6.500, aucune promesse transfert en métropole ne devra plus être faite à musulmans qui demanderont protection armée française. "
Malgré tout, quelques transferts auront encore lieu ... et on estime en général que vingt mille personnes, supplétifs et familles, auront été rapatriées en 1962, près de quinze mille en 1963, et cinq mille en 1964-66, y compris les prisonniers libérés à la demande du Gouvernement. Il faut ajouter 3.200 engagés démobilisés au camp de Sissonne, soit environ 10.000 personnes, familles comprises. Si l'on évalue, comme plusieurs historiens, à près de 40.000 , le nombre de ceux qui sont arrivés en France sans aide officielle, c'est environ 90.000 Français musulmans d'Algérie qui ont été rapatriés à la fin de la guerre d'Algérie, soit peut-être 15 à 20.000 anciens supplétifs ou engagés, au maximum.
Quelques autres ont semble-t-il survécu, en particulier ils furent engagés dans l'armée algérienne lors des affrontements avec le Maroc, peu en revinrent. (souvenirs de Meyer).
" On a créé une force locale .On voulait que toutes les unités de tirailleurs y aillent. J’ai refusé de me mettre aux ordres du gouvernement Algérien.. Des tirailleurs ont dû accepter.."
Le Colonel Jean Richarté était Aspirant en 1962 et était sous les ordres du Colonel Christian Latournerie qui été Lieutenant
Témoignage du sergent-chef Panteix dans le même site
Avril -mai 1962 : Nous rendons leur liberté à nos tirailleurs. Après paiement d’un pécule équivalent à un mois de salaire multiplié par le nombre d’année de eervice pour les plus jeunes. Ou l’attribution d’une retraite proportionnelle à partir de 13 ans de service ( ?) pour les anciens. A ma surprise, contrairement à la Tunisie, il n’y a pas eu de demande pour continuer à servir la France.
Le capitaine Ducrettet va me demander si je suis d’accord pour les accompagner, avec lui, à la gare. Pas de problème. Gros pincement au cœur.
(Copie extraite de la page 83 du livre) « La guerre d’Algérie »
Editions Librio et le Monde 2003 (Anne Tristan 21/10/1991) Diffusion France et Etranger : Flammarion
« A la tête de la préfecture de police parisienne depuis mars 1958, Maurice Papon applique à Paris les méthodes de l’armée en Algérie. Il a instauré dans les banlieues des répliques des SAS, ces unités militaires prétendument chargées de protéger les populations.
Il a installé les harkis dans la capitale. Débarqués d’Algérie, ces « volontaires » interpellent et torturent pour le compte de la police française.
Copie extraite du livre du Genéral Robert Gaget Commando GeorgesRenseignements et combats Editions Grancher mai 2000 Général Georges Grillot Capitaine en Algérie
Il est dommage que l’on ne puisse pas fairel’appel, et les témoignages manquent pour y suppléer Il y a sans doute eu moins de morts que l’on dit ; le F.L.N ayant surtout fait payer les chefs et les « traîtres »
- Quoi qu’il en soit il n’est pas question de rejeter toute la responsabilité sur les dirigeants du F.L.N et sur ses tueurs
Les vrais responsables, c’est Nous!
- Nous ! qui avons attendu le 21 mars pour offrir a nos harkis une intégration dans l’Armée Française.
- Nous ! qui leur avons proposé une prime de « licenciement » comme de simple employés que l’on congédie pour incapacité ou difficultés économiques
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En décembre 1961, le général de brigade Cazelles, commandant la zone Sud oranais et la 13e Division d’infanterie transmet une proposition au général Cantarel, commandant la région territoriale et le corps d’armée d’Oran, pour que le Commando Georges soit intégré – excepté 10 de ses membres sans que la raison soit donnée – à la force locale du secteur de Saïda qui devait compter deux unités de sécurité de 130 hommes chacune. Mais dans une lettre qu’il adresse le 20 décembre 1961 au général Cantarel, le général de corps d’armée Ailleret précise : « Actuellement, il n’est pas question de transférer cette excellente unité à une force civile. »
Le 31 décembre 1961, le colonel Maire, commandant le secteur de Saida, écrit au général Cazelles que, en attendant, les membres du Commando Georges ont signé un engagement de trois mois au titre harki. Ils se sont « résignés » à accepter cette proposition « sous la réserve formelle qu’à échéance de ce contrat, on leur proposerait un statut [offrant] des garanties positives de stabilité (contrat à long terme) et de sécurité, notamment de leur famille, soit dans le cadre des Forces nationales, soit dans le cadre des forces algériennes »
. Finalement, une note de service du général Cazelles en date du 7 avril 1962 ordonne la dissolution du commando 133 (Georges) à compter du 15 avril 1962. En fait, elle n’intervient qu’au mois de mai, alors que le commandement des Forces françaises en Algérie a décidé la dissolution de tous les commandos de chasse : les commandos 131 (Noire), 132 (Olifant), Cobra, transformé en 5e compagnie du 1/8e régiment d’infanterie.
Vers l’indépendance de l’Algérie :tensions et règlements de compte
En mars 1962, les tensions politiques de l’Algérie, sur le point de devenir indépendante, pénètrent de manière plus incisive le Commando. Le doute commence à toucher certains de ses membres en même temps que les dissensions se font plus criantes. Ils se sentent perdus, ne sachant plus à qui se fier, tiraillés entre un nouveau régime algérien, qui promet la réconciliation et le pardon, et une France représentée par leurs officiers, qui proposent des engagements dans l’armée. Choix difficile quand il est question de quitter sa terre natale.
Par un décret du 20 mars 1962, soit deux jours après les accords d’Évian, les supplétifs musulmans d’Algérie se voient proposer, selon leur statut, la démobilisation avec pécule, un engagement soit dans la force locale, soit dans l’armée ou même dans les Centres d’aide administrative qui remplacent les Sections administratives spécialisées (SAS). Georges Grillot avait espoir que son Commando puisse être intégré dans la force locale de Saïda. Mais cela n’eut jamais lieu
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Plus de 30.000 anciens combattants « français musulmans » en Algérie.
Publié le 13/12/2012 par 7our
Le voile se lève doucement sur le tabou des harkis qui vivent toujours en Algérie. C’est une information du Blog Secret Défense du journaliste Jean-Dominique Merchet de la revue Marianne qui l’annonce dans un article intitulé « Exclusif : des milliers d’Algériens demandent à la France leur retraite du combattant… d’Algérie« , près de 30.000 algériens ont demandé à bénéficier de la carte d’ancien combattant aux services de l’ambassade de France à Alger. Il indique que « entre 2007 et 2010, 16.564 cartes du combattants ont ainsi été attribuées par la France à des Algériens, puis 6821 en 2011 et sans doute autant cette année. Soit environ 30.000. » carte_du_combattant-8ebb5JD Merchet ajoute « Et l’on découvre (..) que des milliers d’anciens soldats de l’armée française qui ont combattu le FLN en Algérie y vivaient toujours… Ils réclament aujourd’hui leur droit à la France, dont l’administration est un peu dépassée par l’ampleur de l’affaire. »
Essayons d’y voir plus clair. Tous ceux qui demandent la carte d’ancien combattant ne sont pas des « harkis « , ainsi certains font les démarches au titre de la guerre d’Indochine. Et d’autre part, comme le terme harkis a une connotation péjorative en Algérie et a été galvaudé par différentes utilisations politiciennes en France, il faut rappeler que cela recouvre différentes catégories de combattants musulmans -volontaires ou non- de l’Algérie Française, il y avait des appelés du service obligatoire, des milices paramilitaires ayant des allégeances tribales, des enrôlés de force dans des unités coloniales, des individus qui se sont engagés pour des raisons économiques ou par vengeance suite à des actes de persécutions, etc… comme indiqué dans un article précédent, aucune étude scientifique du dossier ne semble avoir été faite sur les 50 ans de l’Algérie indépendante. D’où le choix fait dans cet article d’utiliser de préférence la dénomination d’anciens combattants français musulmans.
Le nombre d’ayant droits est le double des 30.000 annoncés ci-dessus, il est donné par le site du service des Anciens Combattants de l’ambassade de France en Algérie. Les différentes pensions militaires « concernent aujourd’hui plus de 60 000 personnes en Algérie (anciens combattants ou veuves titulaires d’une pension de réversion) et représentent un coût total annuel de 6,8 milliards de dinars environ. »
Trois types d’indemnités sont ainsi versés aux anciens combattants et aux ayant-droits :
« la retraite du combattant, versée à tous les titulaires de la carte du combattant. Son montant est de 666,76 euros par an (ou 66 600 dinars en Algérie) pour tous les anciens combattants français et algériens. »
« les pensions militaires de retraite – versées aux militaires engagés pour une durée minimum de 15 ans ou à leur veuves – sont, depuis le 1er janvier 2011, identiques quelque soit la nationalité des bénéficiaires. Leur montant varie selon les parcours individuels mais est aujourd’hui au minimum de 45000 dinars/mois pour les anciens militaires et de 20000 dinars/mois pour les veuves. »
« les pensions militaires d’invalidité qui compensent les séquelles de blessures ou de maladies contractées en service, sont strictement les mêmes pour les anciens militaires algériens et français depuis le 1er janvier 2007. Leur montant varie selon la gravité des infirmités. »
Le service de l’ambassade de France reconnait un délai de 12 à 14 mois dans le traitement d’une demande de carte du combattant, et il n’est pas rare que des demandeurs très âgés décèdent avant la fin de la procédure. Le surcroît de demandes fait suite à l’application de l’alignement des différentes pensions militaires des étrangers sur celles versées aux français.
Enfin, pour mettre tous ces éléments dans leur contexte, l’indemnité annuelle de « 666,76 euros par an » correspond à moins de 4 mois du salaire mensuel minimal [le Salaire national minimum garanti (SNMG) est de 18.000 dinars depuis le 02 janvier 2012]. Mais cela reste tout de même un montant appréciable pour des personnes âgées ayant souvent des pensions de retraite d’un montant ridicule.
Et pour couper l’herbe sous le pied de ceux qui vont couiner comme à leur habitude, le « coût total annuel de 6,8 milliards de dinars » du service des anciens combattants musulmans français est pour partie couvert par les ressources locales en dinars générées par le service des visas. En 2011, il y a eu 227.201 demandes exprimées pour une taxe individuelle de 6.150 dinars pour un visa de court séjour, et 9.900 dinars pour un visa de long séjour. Cela est loin d’être négligeable au final.
Pour terminer, la présence de dizaines de milliers d’ayant-droits en Algérie ne surprendra que ceux qui ont été trompés par le mythe mensonger du massacre de 150.000 harkis au lendemain de l’indépendance. Depuis 50 ans, la mort naturelle a emporté une partie des harkis qui sont restés après l’indépendance, sans oublier ceux qui n’ont pas pu faire de demande de pension française faute d’avoir gardé les documents requis, et ceux qui n’ont pas souhaité déposer leur dossier pour une raison ou une autre
Camp de Rivesaltes, camp de Saint-Maurice l’Ardoise.
L’Accueil et le reclassement des Harkis en France (1962-1964)
Par Abderahmen Moumen« Le XXe siècle a été le siècle des camps. C'est même au tournant de ce siècle que furent érigés les premiers. Le système se développa ensuite sur tous les continents et dans tous les régimes. » [1]. C’est ainsi que Denis Peschanski introduit sa thèse publiée sur la France des camps, essentiellement focalisée sur la période de la Seconde Guerre mondiale. Les camps, dans des fonctions tout autant diverses mais dans la continuité de cette longue histoire de l’internement en période de conflit, réapparaissent avec la guerre d’indépendance algérienne à l’endroit des militants et combattants nationalistes algériens, partisans français de l’indépendance et activistes de l’OAS [2], et enfin, dans le contexte des migrations politiques de l’Algérie post-indépendance, en direction des anciens supplétifs et leurs familles. La proclamation des Accords d’Evian le 19 mars 1962 constitue ainsi le prélude du passage dans des espaces de confinement d’une partie de ces familles qui réussissent à se réfugier en France.
Le Gouvernement sollicite le ministère des Armées pour aménager des camps militaires en camps de transit et de reclassement pour quelques milliers de personnes sur le territoire métropolitain. Les prévisions des pouvoirs publics envisageaient ainsi le règlement de cette question en un été, avec le « transfert » de peu de « réfugiés musulmans » au reclassement rapide. Le camp du Larzac (Aveyron) ouvre ainsi ses portes le 15 juin 1962 (jusqu’au 15 octobre), mais devant l’afflux de réfugiés, un deuxième camp est ouvert à Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme, 24 juin – 25 septembre). Très rapidement, c’est plus de 10.000 réfugiés qui sont regroupés dans ces camps [3].
La fermeture rapide de ces camps ne se déroule cependant pas selon les prévisions du secrétariat d’Etat aux Rapatriés du fait des flux de réfugiés continuels, et surtout des lenteurs dans le reclassement du fait du problème de sécurité des anciens supplétifs menacés par des membres du FLN, des réticences des employeurs ou de certains syndicats, des difficultés de logement, et de l’afflux massif des « rapatriés européens d’Algérie » mettant au second plan celui des « rapatriés musulmans »…
Ainsi, ne pouvant maintenir des milliers de familles sous l’hiver rigoureux de l’Auvergne ou de l’Aveyron, les camps du Larzac et de Bourg-Lastic ferment leurs portes durant les mois de septembre et octobre 1962. Les familles sont finalement transférées à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales, septembre 1962 – 31 décembre 1964) et Saint-Maurice l’Ardoise (Gard, 29 octobre 1962 – 1er décembre 1963) [4] dans un contexte d’urgence, de méfiance et d’interrogations sur le devenir de ces « réfugiés musulmans ».
Une ouverture entre urgence et méfiance
Les camps de Saint-Maurice l’Ardoise et de Rivesaltes font partie du domaine militaire, mis à la disposition du ministère de l’Intérieur. Outre leur usage militaire, ils ont déjà été utilisés soit pour l’internement de populations durant la Seconde Guerre mondiale (Espagnols, juifs, Tziganes à Rivesaltes par exemple) soit pour l’assignation à résidence durant la guerre d’indépendance algérienne (militants nationalistes algériens voire membres de l’OAS à Saint-Maurice l’Ardoise). Face aux réticences préalables du ministère des Armées à prêter une partie de son domaine militaire au secrétariat aux Rapatriés, les mesures d’urgence ne sont pas prises dans l’immédiat pour accueillir ces milliers de réfugiés. Ainsi, les unités du Génie, qui devaient préparer le camp de Rivesaltes et surtout la construction de baraquements, n’y sont envoyées qu’après la fin de leurs manœuvres soit le 15 octobre, bien après les premières arrivées… C’est ainsi sous les tentes que les familles doivent affronter l’hiver et les bourrasques de la Tramontane. Une véritable ville de près de 10.000 personnes pousse en quelques jours à proximité de Perpignan, devenant la deuxième « ville » du département. Le 23 octobre 1962, le camp de Rivesaltes compte ainsi 9.620 personnes dont 4.660 enfants, avec une moyenne de 45 naissances par mois, 1.910 femmes et 3.050 hommes.
Quant au camp de Saint-Maurice l’Ardoise, ouvert le 29 octobre 1962, il occupe une superficie d’une quinzaine d’hectares, entourés par des fils de fer barbelés. Prévu à l’origine pour 400 personnes, il en accueille vite plus de 5.000. On y construit à la hâte cinq groupes de bâtiments, d’un total d’une quarantaine, numérotés de un à cinq, auxquels s’ajoutent des baraques en préfabriqué et des tentes de l’armée. Le 24 novembre 1962, on y compte 4.868 personnes et l’effectif maximum est atteint le 5 janvier 1963 avec 5 542 personnes (2 246 hommes dont 1 306 célibataires et 940 mariés, 1 082 femmes dont 137 célibataires et 945 mariées, 2 214 enfants dont 1 178 garçons et 1 036 filles) [5]. Face à cet afflux, le château Lascours est d’ailleurs réquisitionné pour les familles de réfugiés.
Si l’arrivée tumultueuse de ces milliers de familles attirait la compassion pour certains, les harkis du camp de Rivesaltes furent l’objet d’une véritable campagne de presse hostile avec Le Travailleur catalan, journal du parti communiste local, entre septembre et novembre 1962. Un billet régulier dénonce l’installation d’un camp de transit à Rivesaltes qualifié de « dépotoir » et désignent les anciens supplétifs comme des « mercenaires », des « hommes à tout faire », voire des « racailles ». Les titres des articles sont éloquents : 22 septembre 1962 : « Rivesaltes à l’heure des harkis », 29 septembre : « Pas de villages de toile à Rivesaltes » ; 13 octobre : « Rivesaltes. Que compte faire le conseil municipal pour nous débarrasser des harkis » ; 3 novembre : « Rivesaltes aura-t-elle une municipalité harki ? ».
La méfiance vis-à-vis de cette population sera d’ailleurs de mise surtout bien entendu lors de l’installation des camps, une méfiance qui s’amenuise au fil du temps cependant. Il nous faut rappeler un contexte particulier où les anciens supplétifs sont aussi menacés sur le territoire français par des militants du FLN. La Fédération de France du FLN surveille, fiche, renseigne toute arrivée d’Algériens inconnus, à la recherche d’anciens supplétifs. En même temps que soumis à une protection particulière, les anciens supplétifs sont suspectés d’une possible collusion voire récupération de la part de l’OAS qui poursuit ses attentats en France, afin d’assassiner ceux qui ont « liquidés » l’Algérie française, De Gaulle en tête. Ainsi, les anciens supplétifs se retrouvent dans une situation paradoxale où les pouvoirs publics les surveillent par méfiance et les protège en même temps. Par une note de Pierre Messmer, ministre des Armées, datée du 27 octobre 1962, précisant que « les agglomérations de musulmans que constituent les camps peuvent donner lieu à des incidents ou manifestations susceptibles de troubler l’ordre public » [6], le renforcement des unités de gendarmerie devient effectif à proximité des camps de Saint-Maurice l’Ardoise et Rivesaltes.
Les familles sont ainsi soumises à une stricte discipline surtout après la manifestation devant la mairie de Rivesaltes par des anciens supplétifs souhaitant voter et les craintes des autorités préfectorales, comme celui des Pyrénées-Orientales qui précise que « c’est avec inquiétude que l’on est en droit de se demander la résistance que pourrait opposer le détachement en face d’un mouvement concerté de supplétifs musulmans qui, souvent oisifs, rôdent à travers le camp de Rivesaltes et sont susceptibles de se renseigner sur le contenu du dépôt militaire » [7]. Georges Pompidou exige ainsi du ministre des Armées que« le camp doit être soumis à une discipline qu rend indispensable la proximité de Perpignan où des incidents se sont déjà produits. Les méthodes qui sont suivies à Saint-Maurice l’Ardoise et qui donnent des résultats satisfaisants me paraissent devoir être reprises à Rivesaltes. Il y a de l’intérêt même des réfugiés qui sont d’ailleurs habitués à une organisation de type militaire comportant un encadrement solide. Pour éviter le retour des difficultés qu’ont entraînées les déplacements à Perpignan, il conviendra de soumettre les allées et venues à une certaine surveillance, les sorties du camp ne doivent être autorisées que pour des motifs sérieux » [8].
Une situation humanitaire dramatique
L’impréparation des autorités civiles et militaires, malgré la constitution de compagnies de camp comme unité support à sa gestion, entraînent des difficultés pour désemplir rapidement les camps. Ainsi, des infrastructures d’accueil quasiment inexistantes ajoutées à un afflux massif des familles d’anciens supplétifs aboutit à une situation humanitaire dramatique dès l’ouverture des camps jusqu’au premier trimestre 1963, où les conditions de vie s’amélioreront progressivement. Ceci entraîne l’interdiction du camp à tout civil non autorisé et particulièrement aux journalistes afin de ne pas médiatiser cette situation tragique et éviter une exploitation politicienne [9]. Une délégation du Conseil économique et sociale est d’ailleurs empêchée d’effectuer, en janvier 1963, une visite dans les camps de harkis. Les divers rapports qui se succèdent durant cette période des premiers mois de la transplantation sont unanimes dans ce constat d’un drame humain en cours.
« Rivesaltes est à l’image du monde où nous vivons, violent et inhumain »
Le rapport de la tournée de l’inspecteur SFIM (service pour les Français musulmans et d’Indochine, pendant « indigènes » ou non-européens du service des rapatriés) au camp de Rivesaltes en octobre 1962 est révélateur d’une situation non maîtrisée où rien n’a été fait pour préparer l’arrivée des familles [10].
« Le 15 octobre 1962, il pleuvait sur la région de Perpignan. Tous les harkis, 9.000, sont sous des tentes, le camp est boueux, l’eau coule sous les tentes. Une certaine amélioration de l’installation sanitaire a été effectuée mais les douches ne marchent pas encore, faute de personnels compétents pour les faire fonctionner. L’antenne du ministère des Rapatriés installée dans une baraque a procédé à l’aménagement de celle-ci de façon à la rendre presque confortable, le personnel de l’antenne est actuellement suffisant en nombre et en qualité pour faire tout le travail qui lui est confié. Organisation du camp militaire : pas de commandement ( …) Aucune autorité n’est chargée de coordonner leurs différentes activités. Le colonel Foque, commandant le groupe de subdivision de Perpignan, supervise tout cela de très loin. Une compagnie de Génie vient d’arriver. Il ne semble pas que des ordres aient été donnés pour faire commencer les travaux de restauration de baraques réservées aux harkis. Il semble qu’ils en sont encore à effectuer des devis ; le colonel Foque n’a pas pu me donner de chiffres précis sur l’estimation de la restauration des baraques destinées à l’hébergement et des baraques destinées aux classes. (…) Il est impossible que cette situation soit maintenue plus longtemps, les familles de harkis avec leurs jeunes enfants ne peuvent absolument pas restées plus longtemps dans des tentes dont la protection contre la pluie et surtout le vent sont très illusoires. Les baraques destinées aux harkis sont en très mauvais état, toitures laissant passer l’eau et surtout murs effondrés. Il importe que les travaux de restauration soient entrepris immédiatement ; les questions de devis ne pouvant humainement retarder l’installation des familles dans des bâtiments durs. Les bâtiments réservés aux harkis semblent insuffisants les îlots E B F de 77 baraques chacun, ne pourront loger tout le monde. Sans attendre la mise en état de toutes les baraques, il faut commencer à loger les familles au fur et à mesure que les bâtiments seront prêts. Aucune action de promotion sociale ne pourrait être effectués efficacement dans les conditions de vie actuelle des harkis » [11].
Le général d’Armée Olié résume lui aussi lors de la réunion du 19 novembre 1962 au Conseil nationale des musulmans français (CNMF) la situation difficile au camp de Rivesaltes après sa visite. « L’administration française, civile et militaire, doit se reconvertir pour devenir rapide, souple, humaine et efficace, dans un monde en mutation rapide, dur, que menace une « déshumanisation ». Rivesaltes est à l’image du monde où nous vivons, violent et inhumain. Ce spectacle ne provoque pas l’indignation qu’il mériterait, tant l’idée d’un monde concentrationnaire est passée dans les normes. En résumé, Rivesaltes n’aurait jamais dû exister. Cette situation est indigne de la France ; pitoyable : des êtres sont malheureux de notre fait. Malgré les efforts déjà accomplis, ils vivent dans des conditions matérielles navrantes, aggravées par l’oisiveté. L’exploitation possible de cette situation à des fins politiques ou de scandale y présente de plus un danger ».
Il décrit ainsi leurs conditions de vie. « Il faut loger ces malheureux qui sont actuellement sous des tentes sans chauffage ni électricité, dans des bâtiments en dur, éclairés et chauffés. Hygiène : les installations sanitaires sont très insuffisantes. Il faut des WC, des douches, des salles de petits soins, un personnel médical plus nombreux (il y a une naissance par jour). La nourriture paraît suffisante. Des vêtements sont fournis par le ministère des Rapatriés et des œuvres privées. La scolarisation des 2.057 enfants de 6 à 14 ans doit commencer ces jours-ci ; elle est prise en charge partie par l’armée, partie par l’académie. Les cours techniques ou de promotion sociale sont également sur le point de commencer (…) L’état d’esprit n’est pour le moment pas bon : inquiétude devant un avenir incertain, jointe à une certaine versatilité ethnique, promesses imprudentes non tenues. Les esprits sont ainsi prêts à accueillir n’importe quelle excitation venue de l’extérieur. Il faut évidemment vider le camp »[12]. Même s’il reconnaît que ce n’est guère possible avant un laps de temps assez long. Il conclue en expliquant que « ce douloureux problème est pour nous essentiel, capital, transcendant, parce qu’il s’agit de l’honneur national, d’une obligation de solidarité humaine, d’un témoignage de fidélité envers notre civilisation ».
Saint-Maurice l’Ardoise. « Tentes et baraques voguent sur une mer de boue »
A Saint-Maurice l’Ardoise, les témoignages vont aussi dans le même sens. La description la plus parlante en est donnée par un rapport du docteur Andrée Heurtematte, médecin-chef au service de médecine infantile de l’hôpital Sainte-Marthe d’Avignon [13]. Dans une lettre adressée le 26 janvier 1963 au député-maire d’Avignon et au préfet de Vaucluse, elle alerte sur la situation médicale et sanitaire déplorable des réfugiés de Saint-Maurice l’Ardoise et Lascours et de ceux reçus à l’hôpital de Sainte-Marthe d’Avignon [14]. Elle avait déjà tenté d’informer plusieurs personnalités importantes « des conditions déplorables dans lesquelles étaient tenus les harkis et leurs familles concentrés au camp de l’Ardoise et au camp de Lascours », mais l’une lui avait répondu qu’elle ne pouvait pas faire grand chose et une autre que la question ne l’intéressait pas… Elle s’est donc tournée vers le préfet : « Comme je sais que vous êtes sensible à ce qui se passe dans notre région, je me permets donc de vous signaler ces faits qui ne peuvent laisser personne indifférente ».
Elle tient ses renseignements, en particulier, d’un médecin du camp qui y fait son service militaire, dont elle préserve l’anonymat, et qui, indigné de la manière dont procèdent ses collègues les médecins militaires, lui a exposé dans le détail les conditions de vie des réfugiés. Saint-Maurice l’Ardoise et Château Lascours abritent alors environ 6 000 personnes, dont beaucoup de familles nombreuses, qui logent dans des tentes et des baraquements : « Les baraquements sont abominables, sales et froids. Tentes et baraques voguent sur une mer de boue quand il pleut ou à la fonte de la neige ». Nous sommes alors en plein hiver 1962-1963, avec un froid rigoureux, et le problème le plus délicat est celui du chauffage. La vie sous les tentes est par ailleurs préférée, car il est plus facile d’obtenir une chaleur suffisante. Dans les baraquements, la plupart utilisent des poêles dont ils font sortir le tuyau en cassant le carreau d’une fenêtre. La nourriture est insuffisante et préparée dans des conditions très défectueuses et la ration des enfants de moins de 2 ans ne comporte qu’une boite de lait tous les deux jours.
Depuis l’arrivée des premiers réfugiés jusqu’au mois de janvier 1963, les conditions des soins au camp sont jugées affreuses : aucune installation prévue pour les consultations des médecins ni d’infirmerie organisée. La responsabilité médicale incombe à un médecin capitaine de carrière « absolument nul, anéanti par son chef hiérarchique, le commandant du camp. Le travail était donc fait par les médecins du contingent qui se promenaient avec une bougie pour examiner les gorges et qui étaient considérés comme des fous quand ils émettaient la prétention de déshabiller un malade ».La visite, publique, se passe au milieu de la tente ou de la baraque. En ce qui concerne le matériel médical, un seul thermomètre est disponible. Les véhicules, camionnettes, ambulances, sont anachroniques. « Un détail pittoresque : il y a une seule roue de secours bien usagée pour deux ambulances, lorsque les ambulances se croisent, celui qui va vers l’extérieur récupère la roue ».Les médecins, ne pouvant faire d’opérations médicales, ils doivent se battre pour obtenir le transfert de malades dans les hôpitaux de Nîmes et d’Avignon,« le commandant ne voulant pas nous encombrer », contribuant ainsi à de nombreux décès. Certains enfants sont arrivés mourants et sont morts en raison des lenteurs administratives, de papiers qui n’étaient pas en règle et pour lesquels des heures décisives ont été perdues.
Cette situation provoque un vaste scandale. D’autres personnalités sont alertées sur les conditions de vie à Saint-Maurice l’Ardoise et Lascours. Ainsi, le chef de cabinet du premier ministre Georges Pompidou visite le camp pour débloquer des crédits d’urgence. Le 13 janvier 1963, une délégation du Secours Catholique, arrive aussi, cependant, « le commandant aurait déclaré que tout allait pour le mieux et qu’il n’avait besoin de rien ». Au début du mois de janvier 1963 également, un médecin colonel, supérieur hiérarchique du médecin capitaine, est dépêché sur place : « c’était un homme de valeur qui a redonné le moral aux médecins du contingent »[15]. Il trouve, dans le camp même, tout un matériel en parfait état et inutilisé : des thermomètres, des seringues, des aiguilles. En peu de jours, il édifie un groupe de consultations, une maternité (le rythme des naissances est de trois à quatre par jours), et des locaux d’infirmerie pour les adultes et pour les enfants. Il fait venir du personnel. Il ne reste que quinze jours, mais jette les bases de l’organisation du service de santé, dont s’occupe désormais une responsable féminine, avec l’aide d’équipes médico-sociales. Jusqu’au 1er décembre 1963, date de fermeture du camp de transit, ce service effectuera 2 000 hospitalisations, 8 000 vaccinations, 3 200 radios, 255 naissances et traitera 1 025 cas de maladies contagieuses.
Le médecin-chef Heurtematte s’alarme aussi de la situation médicale et sanitaire des anciens supplétifs et membres de leur famille hospitalisés à l’hôpital Sainte-Marthe d’Avignon dont la majorité provient du camp de Saint-Maurice l’Ardoise. Ainsi, à la date du 26 janvier 1963, le service de médecine infantile accueille 26 enfants à Sainte-Marthe et 16 autres au centre de convalescence de Gadagne. Dans le service de médecine infantile, 72 enfants ont été reçus entre décembre 1962 et janvier 1963, dont beaucoup nécessitaient des soins d’urgence, voire une intervention médicale. « La plus mauvaise semaine se situe entre Noël et le Jour de l’An où jusqu’à 9 enfants ont été reçus à la fois en une journée, la moyenne des entrants, les autres jours de cette semaine, tournant autour de trois »[16]. L’état sanitaire de ces enfants était accablant.
L’hôpital a enregistré malheureusement six décès. Certains enfants, arrivés trop tardivement, n’ont pu être sauvés malgré les tentatives de réanimation. « Un enfant est mort pratiquement à l’arrivée en le posant sur la table, deux enfants sont arrivés agonisantset sont morts dans les deux heures » [17]. Faute de place, le service de maternité doit placer deux enfants par lit, d’autres étant même couchés dans des corbeilles à pharmacie.
C’est pour jeter un cri d’alarme que ce médecin-chef décide d’envoyer son rapport au député-maire et au préfet : « Je pense traduire l’opinion générale de tous ceux qui ont été au contact de ces enfants et de leur famille, en vous disant que nous avons été profondément scandalisés de voir, à notre époque et dans notre pays, apparaître de telles situations. Il m’a semblé que la meilleure chose à faire était de vous en avertir ».
Des organismes de secours comme la Cimade, le Secours catholique et la Croix-Rouge, interviennent d’ailleurs pour aider ces familles démunies ne possédant que peu d’effets personnels. Le Secours catholique fournit ainsi un camion de cinq tonnes de vêtements au camp de Rivesaltes [18]. La construction de baraquements en dur jusqu’au premier semestre 1963 résout finalement le problème le plus inquiétant : le logement. Ce qui permet à l’autorité militaire, avec l’accord du ministère des Armées, d’ouvrir le camp à la presse à partir du 15 mars [19]. Ainsi journaux nationaux et locaux effectuent des articles voire enquêtes pour montrer l’oeuvre effectuée par l’armée et le gouvernement en faveur du reclassement des familles d’anciens supplétifs. Même la célèbre émission de télévision Cinq colonnes à la une est de la partie.
Du reclassement des harkis
à la question des «irrécupérables »
De la difficulté du reclassement
Pour vider rapidement les camps, les débats agitent les différents ministères en charge des harkis. Il avait ainsi été proposé de répartir autoritairement les familles d’anciens supplétifs selon le nombre de départements. Le général de corps d’armée Houssay, commandant la 9e région militaire constate que le reclassement est trop lent et difficile [20] : depuis le 1er octobre 1962, sur 18.000 anciens supplétifs reçus dans les deux camps de la région militaire, 4.300 ont été recasés (dont 2/3 étaient des célibataires, des jeunes ou des éléments ayant déjà acquis une spécialité, la préformation professionnelle qui ne permet qu’un maximum de 2.000 recasés dans 6 mois, les chantiers de forestage avec un maximum de 3.000 ex-harkis, un millier de transférés à Bias en provenance de Rivesaltes et Saint-Maurice). Il demande ainsi au ministère des Armées que « si aucune solution valable ne se présentait avant la fin de 1963, il serait préférable de disséminer les harkis par départements plutôt que de conserver dans un camp 6.000 ex-harkis et leurs familles pendant un temps indéterminé et certainement long ». Contredisant les experts,l’agriculture n’offre que peu de débouchés (méfiance des agriculteurs, problèmes du logement des familles, les camps sont éloignés des zones industrielles, le logement de famille est concurrencé par les migrants individuels venant d’Algérie, l’implantation dans des villages abandonnés a échoué car les familles sont ensuite « abandonnées »).
Pierre Messmer, ministre des Armées, devant la crainte de l’arrivée de près de 10.000 personnes d’Algérie veut la fermeture des camps par le ministère des Rapatriés et dénonce cet « univers concentrationnaire », souhaitant par là-même récupérer les domaines militaires et ne plus être en charge de camps qui pèsent sur le budget de l’Armée. « Les camps ne constituent pas une formule d’avenir. Leur organisation, fut-elle sans reproche, ils restent marqués de la tare de tout « univers concentrationnaire ». Non seulement le système favorise le développement des épidémies, comme celle de Saint-Maurice l’Ardoise, mais il contribue à la démoralisation d’hommes, qui y perdront leur raison d’être. En outre, sur le plan politique, il offre une cible facile à l’opposition. Le séjour dans les camps ne se justifie que dans la mesure où il permet de donner à ceux qui en sont capables des rudiments de formation professionnelle »[21]. Il préconise de recaser 110 personnes par départements sur 10.000 par une administration centrale, soit moins de 40 emplois, mois de 40 logements à trouver par département.
La dissémination dans les départements ne sera finalement pas une décision prise par le ministère des Rapatriés, préférant en cela la transition des hameaux forestiers considérés comme « un reclassement collectif (…) pour donner le temps à ces familles musulmanes de s’adapter peu à peu à la vie rurale française avant d’être précipitées dans un secteur industriel » [22].
A la fin de l’année 1965, selon un rapport gouvernemental sur les reclassements professionnels, sur les 13.001 chefs de familles reclassés (représentant 41.342 personnes dont près de 22.000 personnes pour le seul camp de Rivesaltes) 7.053 l’ont été dans le secteur industriel (54,2%), 2.189 dans les chantiers forestiers (16,8%), 2.125 dans des professions diverses (16,2%) et seulement 1.634 dans le secteur agricole (12,6%). De Rivesaltes à Saint-Maurice l’Ardoise, la question des « irrécupérables »
Le camp de transit de Saint-Maurice l’Ardoise ferme officiellement ses portes le 1er décembre 1963 [23], les familles qui continuent à venir d’Algérie transitent toutes désormais par le château de Lascours –jusqu’au 1er juillet 1970- avant d’être dispersées. Quand au camp de Rivesaltes, il se vide progressivement de ses habitants tout au long de l’année 1964. François Missoffe, ministre des Rapatriés, avait demandé en mai 1964 cependant qu’une « attitude libérale » soit maintenue pour certains cas sociaux, se préoccupant de regrouper « les déchets existant dans ce camp et dont le reclassement s’avèrera impossible », ainsi que des familles libérées d’Algérie et transférées en France [24]. L’ancien supplétif « inclassable » est d’ailleurs clairement définit : « un ancien supplétif possédant la nationalité française, inadapté et inadaptable sans que son instabilité atteigne le seuil pathologique »[25].
En mai 1964, les services du SFIM estiment ainsi à environ 1.000 personnes difficilement reclassables : 60 célibataires, 100 chefs de famille (25 cas médico-sociaux, 50 vieillards, 25 inadaptés), 80 veuves [26]. Suite à une autre visite au camp le 21 mai 1964, 460 familles dont 217 constituent des incasables et 243 à reclasser sont comptabilisées. Il est précisé qu’il serait difficile de conserver la structure du camp car même avec un aménagement cela « ne supprimerait pas les conditions inhumaines de vie qui existent réellement dans l’ensemble du camp de Rivesaltes et qui limitent forcément la durée d’un hébergement » [27].
A la date du 8-9 juillet 1964, le camp de Rivesaltes compte finalement 228 familles regroupant 935 personnes considérés comme incasables : chefs de famille hommes de plus de 55 ans, chefs de famille femmes, inaptes physiques, tuberculeux [28]. Dans ce rapport, 168 familles groupant 781 personnes (dont 19 familles soit 55 personnes pourraient être reclassés sous réserve d’un examen médical d’aptitude) sont considérées comme retenues pour le camp de Saint-Maurice l’Ardoise, qui devient, comme le camp de Bias, une « cité d’accueil » ou « camp d’hébergement » pour des familles « inclassables » ou « incasables », des vieillards et handicapés qualifiés d’« irrécupérables ». Néanmoins, le problème réside dans le fait « qu’il est difficile de recenser la population incasable qui continue à entrer et à sortir du camp ». Certains considérés comme incasables en avril ont été reclassés, des familles de Bias sont renvoyées à Rivesaltes. Certaines familles sont recasées pour vivre hors des camps dans des logements à faibles loyers.
En septembre et octobre 1964, les départs des dernières familles de harkis reclassables s’effectuent [29]. Au 1er novembre, ne reste globalement que les incasables : 32 familles (hommes de plus de 55 ans) soit 170 personnes ; 64 familles (chefs de famille femmes) soit 244 personnes ; 45 familles dont le chef est inapte physique soit 183 personnes ; 32 familles (tuberculeux) soit 170 personnes. Soit un total de 173 familles groupant 767 personnes. Le 16 décembre 1964, un détachement de 206 ex-supplétifs et familles quitte le camp à destination de Saint-Maurice l’Ardoise. C’est le commencement pour ces familles d’une vie en vase clos. A la fin de l’année 1964, la « cité d’accueil » de Saint-Maurice l’Ardoise rassemble 420 enfants sur un total de 674 personnes, dont 88 hommes et 166 femmes, provenant presque toutes de Rivesaltes, qui ferme ses portes le 31 décembre 1964.
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C’est ainsi près de 30.000 personnes qui ont finalement transitées par Rivesaltes et Saint-Maurice l’Ardoise, sur un total d’environ 42.000 personnes passées par un camp de transit entre 1962 et 1965. Néanmoins, la fermeture de ces deux camps de transit ne signifie en rien la fin du système de relégation spatiale mis en place à destination d’une partie, certes minoritaire, mais non moins importante de l’ensemble du groupe social « harkis ». Avec deux cités d’accueil, 42 cités urbaines et 75 hameaux forestiers, ces nouveaux espaces constituent le prolongement postcolonial de cette France des camps. Les révoltes de 1975 dans les espaces de regroupement réservés aux familles d’anciens supplétifs aboutissent à la fermeture et à la destruction du camp de Saint-Maurice l’Ardoise en 1976 et à la lente résorption des cités urbaines et hameaux forestiers, et ce, parfois, jusqu’aux années 1990. Tous ces lieux, et avec une particulière acuité les camps de Rivesaltes et Saint-Maurice l’Ardoise, constituent de nos jours des référents importants dans la mémoire collective du groupe social harkis.
Première parution : Abderahmen Moumen, « Camp de Rivesaltes, camp de Saint-Maurice l’Ardoise. L’Accueil et le reclassement des harkis en France (1962-1964) », Les Temps modernes, n° 666, novembre-décembre 2011, pp.105-119.
Notes
[1] Denis Peschanski, Les Camps d’internement en France (1938-1946), Doctorat d’État sous la direction. d’Antoine Prost, Université Panthéon-Sorbonne, 3 volumes, 948p., 2000. Publiée sous le titre, La France des camps : l’internement, 1938-1946, Gallimard, 2002, 456p.
[2] Sylvie Thénault (sd), « L’internement en France pendant la guerre d’Algérie », in Matériaux pour l’histoire de notre temps, BDIC, n°92, octobre-décembre 2008, 75p.
[3] A la date du 19 juillet 1962, 11.486 personnes sont hébergées dans ces deux camps : 5.894 au Larzac et 5.592 à Bourg-Lastic.
[4] Les civils non-supplétifs sont envoyés au camp de La Rye-Le Vigeant, dans le département de la Vienne. Enfin, en 1963, le camp de Bias (Lot-et-Garonne, janvier 1963 – 1964) ouvre ses portes pour accueillir les anciens supplétifs célibataires, en formation professionnelle puis ceux difficilement reclassables.
[5] Archives départementales du Gard (AD30) CA 1559. Cabinet du Préfet.
[6] Service historique de la Défense (SHD) 1 R 336/8. Note n°42955/MA/CM du 27 octobre 1962. .
[7] Centre des archives contemporaines (CAC) 19910467/8. Courrier du préfet des Pyrénées-Orientales aux ministres des Armées, de l’Intérieur, chargé des Rapatriés, le 13 novembre 1962.
[8] CAC 19920149/1. Courrier du 8 décembre 1962.
[9] La presse est interdite de séjour dans les camps par Matignon, le ministère des Armées donne ainsi ces instructions aux deux commandants du camp par l’intermédiaire du Général commandant la région de Marseille de n’admettre aucun journaliste.
[10] CAC 19920149/1. Compte-rendu de la tournée au camp de Rivesaltes, SFIM, 16 octobre 1962.
[11] CAC 19920149/1. Compte-rendu de la tournée au camp de Rivesaltes, SFIM, 16 octobre 1962.
[12] CIMADE, 3D19/6. CNMF, réunion du 19 novembre 1962.
[13] Il est intéressant de noter que les premières études sur les « harkis » ont été menées par des médecins ou des psychiatres.
[14]Archives départementales du Vaucluse (AD84) 176 W 594.
[15]ADV 176 W 594.
[16]ADV 176 W 594.
[17]ADV 176 W 594.
[18] CIMADE, 3D19/6, CNMF, réunion du 19 novembre 1962.
[19] Cette interdiction est levée en principe le 15 février à Rivesaltes, le 1er mars à Saint-Maurice.
[20] CAC 19920149/5. Général Houssay au ministre des Armées, 8 février 1963.
[21] CAC 19920149/5. Ministre des Armées au ministre des Rapatriés, 2 mars 1963.
[22] CAC 19920149/5. Ministre des rapatriés au ministre des Armées, 14 mars 1963.
[23] SHD 13 T 239. Au 12 novembre 1963, du camp de Saint-Maurice l’Ardoise, 800 personnes doivent rejoindre des chantiers de forestage, 100 transférés à Bias, 160 regroupés au centre artisanal de Lodève et 130 n’ont aucun emploi prévu.
[24] SHD 19 T 257/2. Ministre des Rapatriés au ministre des Armées, 15 mai 1964.
[25] CAC 19920149/1. Service de reclassement des Français musulmans, 26 mai 1965.
[26] CAC 19920149/2. Note au préfet Pérony, 8 mai 1964.
[27] CAC 19970146/6.
[28] CAC 19920149/2. SRFIM, Recensement des incasables au camp de Rivesaltes, 8-9 juillet 1964.
[29] CAC 19920149/2. SRFIM, Note à l’attention du préfet Perony, 30 septembre 1964.
Merci, de votre visite.
Commentaires (3)
1.zeghmouri25/01/2023
petit recapitulatif ,moi qui a connu la souffrance de mes parents je ne veut plus mettre ce mot harki que la france a coller sur notre dos, retenais bien ceci.Nos vieux qui ne sont plus de ce monde,
je le repeterai toujours aussi fort , ces vieux ont etait des rescapés par le courage de quelques militaires francais, ont doit les compter sur les doigt des deux mains qui ont desobei aux pouvoir politique de la france pour les sauver et les sortir de l algerie car leur destin aurrait pu etre tragique comme ces centaines de milliers qui sont rester la bas torturer et tuer emprisonner etc.
aujourd huiJ ai honte de voir certains descendant de ces vieux ou ceux qui sont encore vivant manger ds les assiettes politicienne de ce prendre en photo avec des hommes politiques ou president francais et aussi de rentrer ds les rangs polititienne francaise pour acceder a un poste et trahir ainsi la cause de nos vieux cela je ne retiendrai pas mes mots ce sont des sous hommes car la france n a jamais respecter nos vieux, les camps les barbeler etc ou certain bebe sont mort , la perte de leur maison de leur terre, de leur honneur. Ils n ont pas pu voir leur parents mourir la bas et ils n ont jamais pu faire leur deuil ces pauvres vieux n avait qu une chose en tete faire survivre leur familles ds des travaux les plus penibles qu il soit.
je crache a la geule de ceux qui ont vendu leur ame aux diable en mangeant avec ces politiques qui eux meme sont les descendant de la politique gauliste ainsi que toutes les formation politique de l epoque.
ils ont meme forcer nos parents a nous mettre des prenoms francais comme lapartheid les assistances sociale de l epoque jouer le jeu de la politique en forcant nos mere et pere a nous mettre de forces des prenoms francais en leur disant que sinons ils leur couperai les petites aides sociales de l epoque qui les aider à survivre comme le dit ma mere ils m ont forcer a te mettre un prenom francais. jusqu a maintnant tous ceci est rester en travers de ma gorge je n ai jamais voter ou pris de carte d electeur et ds ma tombe je n aurrai jamais a me reprocher d avoir trahit nos vieux lisez bien ceci les vendu et les soumis salemalikoum a ceux qui comprennent mon degout de tous cela!
yvon marie noel priouLe 06/03/2023
Bonjour je viens de voir ton long témoignage et je t'en remercie que je vais rajoutais dans la page sans mettre de noms
2.Force locale03/05/2019
Yvan Priou / j'ai lu hier , une partie de votre blog avec vos témoignages. . . .je ne connaissais pas ces forces locales . . ..
C'est effarant cet aveuglément des politiques de cet année 62 . . et cet abandon ou presque des quelques appelés mutés de force , dans ces unités de force locale . . .
Et surtout le black-out total des médias français en 1962 et les années après l'indépendance .
Commentaires (3)
1. zeghmouri 25/01/2023
petit recapitulatif ,moi qui a connu la souffrance de mes parents je ne veut plus mettre ce mot harki que la france a coller sur notre dos, retenais bien ceci.Nos vieux qui ne sont plus de ce monde,
je le repeterai toujours aussi fort , ces vieux ont etait des rescapés par le courage de quelques militaires francais, ont doit les compter sur les doigt des deux mains qui ont desobei aux pouvoir politique de la france pour les sauver et les sortir de l algerie car leur destin aurrait pu etre tragique comme ces centaines de milliers qui sont rester la bas torturer et tuer emprisonner etc.
aujourd huiJ ai honte de voir certains descendant de ces vieux ou ceux qui sont encore vivant manger ds les assiettes politicienne de ce prendre en photo avec des hommes politiques ou president francais et aussi de rentrer ds les rangs polititienne francaise pour acceder a un poste et trahir ainsi la cause de nos vieux cela je ne retiendrai pas mes mots ce sont des sous hommes car la france n a jamais respecter nos vieux, les camps les barbeler etc ou certain bebe sont mort , la perte de leur maison de leur terre, de leur honneur. Ils n ont pas pu voir leur parents mourir la bas et ils n ont jamais pu faire leur deuil ces pauvres vieux n avait qu une chose en tete faire survivre leur familles ds des travaux les plus penibles qu il soit.
je crache a la geule de ceux qui ont vendu leur ame aux diable en mangeant avec ces politiques qui eux meme sont les descendant de la politique gauliste ainsi que toutes les formation politique de l epoque.
ils ont meme forcer nos parents a nous mettre des prenoms francais comme lapartheid les assistances sociale de l epoque jouer le jeu de la politique en forcant nos mere et pere a nous mettre de forces des prenoms francais en leur disant que sinons ils leur couperai les petites aides sociales de l epoque qui les aider à survivre comme le dit ma mere ils m ont forcer a te mettre un prenom francais. jusqu a maintnant tous ceci est rester en travers de ma gorge je n ai jamais voter ou pris de carte d electeur et ds ma tombe je n aurrai jamais a me reprocher d avoir trahit nos vieux lisez bien ceci les vendu et les soumis salemalikoum a ceux qui comprennent mon degout de tous cela!
yvon marie noel priou Le 06/03/2023
Bonjour je viens de voir ton long témoignage et je t'en remercie que je vais rajoutais dans la page sans mettre de noms
2. Force locale 03/05/2019
Yvan Priou / j'ai lu hier , une partie de votre blog avec vos témoignages. . . .je ne connaissais pas ces forces locales . . ..
C'est effarant cet aveuglément des politiques de cet année 62 . . et cet abandon ou presque des quelques appelés mutés de force , dans ces unités de force locale . . .
Et surtout le black-out total des médias français en 1962 et les années après l'indépendance .