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SFJA 1958-1962

Service de formation de la jeunesse Algérienne SFJA

<<J’ai même été décoré de la croix de la valeur militaire sans avoir porté d’arme ni fait la guerre !>>

Guerre

Nouveau article du mardi 15 mars 2022

Deux ans au service de formation des jeunes en Algérie

Par le commissaire colonel (CR) François Couant (ECA 54)

Fin juin 1960, je découvre ma nouvelle affectation, le service de formation des jeunes en Algérie. C’est un poste « hors cadre » à la délégation du ministère de l’Algérie à Alger. Je quitte le commissariat des bases de Creil où j'étais adjoint au chef de service et chef des bureaux.

Je suis volontaire. Depuis mon premier séjour à la sortie de l’E.C.A., de septembre 1956 à novembre 1958, à Constantine au GALA n°1, groupe d’aviation légère d’appui sur T6 et ensuite à Bône au groupe de bombardement 1/91 Gascogne-B.26, je suis très intéressé par l’évolution de l’Algérie.

DR Frenchwings

 

A Alger, je retrouve beaucoup d’anciens de l’E.C.A. officiers des détails : Collobert, Teyssèdre, Grout de Beaufort et Duplessis -Kergomard ; et bien sûr mes collègues qui ont choisi les SAS et l’Algérie : Jourdren, Fropo, Abolivier.

 

Le service de formation des jeunes en Algérie (S.F.J.A.) fut créé en 1958 après l’action révolutionnaire du comité de salut public à Alger le 15 mai 1958, l’effacement du gouvernement à Paris et l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle.

Cette création du service résultait du constat que les opérations de maintien de l’ordre ne suffiraient pas à rétablir le calme et la paix. Il fallait aussi mener une action psychologique sur l’ensemble de la population algérienne par l’adoption d’une nouvelle politique. Dans ce cadre, il était nécessaire de s’intéresser à la jeunesse algérienne, de l’aider à grandir, de lui faire ressentir que la France était sa patrie, son avenir, et la détourner du « mirage de l’indépendance », comme il se disait à l’époque. Le S.F.J.A. allait donc prendre en charge les jeunes ayant dépassé l’âge de la scolarité obligatoire, et n’étant pas encore entrés dans la vie active.

Vaste programme ! C’étaient des milliers de jeunes qui étaient concernés…

Bien entendu, aucune administration civile n’était en mesure d’assumer cette énorme tâche. Seule l’armée pouvait agir. Un officier général fut nommé directeur du service : le général Gribius, en 1958-1959, et le général Dunoyer de Segonzac, en 1959-1961.

Le S.F.J.A. était rattaché directement au ministère de l’Algérie dont les services se situaient au G.G, l’immeuble de l’ancien « gouvernement général » sur la place rendue célèbre par le « Je vous ai compris ! » du général de Gaulle.

La direction du service de formation des jeunes en Algérie était installée dans une propriété dans les hauts d’Alger, la villa Oued El Kilaï. Celle-ci, dans un très beau parc, présente une magnifique villa mauresque et ses dépendances. 

Le personnel de la direction comprend des militaires des trois armes : officiers d’active, sous-officiers d’active, jeunes officiers affectés, et hommes du rang appelés. Parmi ces militaires appelés, on trouve beaucoup de sursitaires ayant effectué des études longues et de haut niveau, comme Sciences Po ou Normale supérieure.

Le service compte quelques civils contractuels venus de métropole : la secrétaire personnelle du directeur notamment, des spécialistes de l’enseignement ou des activités de jeunes (1); mais l’essentiel de l’effectif du personnel civil est constitué par une vingtaine d’employés recrutés sur place sous contrat. Ce sont des « algériens de souche » pour les trois-quarts, et des « pieds-noirs »(2) pour un quart. Ils occupent des emplois administratifs en tant que secrétaires, dactylographes ou comptables. Tous ces employés civils s’entendent apparemment très bien. Le directeur du personnel civil est un « pied-noir », ancien avocat.

L’organisation du service

 

A Alger, la direction du service : sous les ordres du général, directeur, un adjoint colonel ancien et chef d’état-major, un Bureau des personnels, un Bureau des études et programmes (rédaction des ouvrages d’enseignement et des programmes d’instruction, suivi des programmes, visite et inspection des centres de formation en Algérie et en métropole), une «Intendance » (un intendant, réserviste servant par contrats de 6 mois renouvelables, assisté par un officier d’intendance (commandant) chef d’un bureau administratif, et un commissaire de l’air moi-même.

 

Proche du bureau des études et programmes de la direction : l’école des cadres de Guyotville, dans la banlieue d’Alger, qui accueille les officiers appelés à leur affectation dans le service pour une formation adaptée.

Les bureaux départementaux : Dans chaque préfecture, le S.F.J.A. est présent par un bureau dirigé par un officier supérieur ou un capitaine ancien assisté d’une petite équipe administrative et de soutien (secrétaire, comptable, chauffeur) ;

Les centres de formation de jeunes (C.F.J) : ces centres de formation sont rattachés à des unités militaires qui assurent leur soutien et leur protection. Ils sont dirigés par un officier appelé, affecté dans le service, lui-même assisté par des moniteurs formés dans nos centres C.E.M.J.A.

Les activités consistent en l’étude du français et de métiers, dans la mesure où il a été possible de trouver des spécialistes compétents dans l’unité support. Les élèves de C.F.J. sont internes, logés, nourris et habillés.

Les foyers de jeunes et foyers sportifs : ils sont rattachés aux S.A.S. (sections administratives spécialisées (3). Ils regroupent les enfants, filles et garçons séparés. Dans la journée, un goûter très apprécié est servi aux enfants, et c’est sans doute souvent le seul repas pour nombre d’entre eux. A cet effet, une allocation est servie aux S.A.S. par les bureaux départementaux du Service, en fonction de la fréquentation des foyers concernés. Les foyers sont animés par des moniteurs et monitrices de notre service, mais aussi par des militaires appartenant à la S.A.S. et éventuellement aux unités militaires du secteur.

Dans ces foyers, on apprend le français, l’hygiène, la couture et les soins aux bébés pour les filles, ainsi que des rudiments de métiers. On y pratique aussi le sport.

Fin 1960, l’arrivée du commissaire colonel Cognault et l’évolution du service

 

L’intendant quitte le service car son contrat de 6 mois n’a pas été reconduit. Il est remplacé par le commissaire colonel Cognault qui tenait le poste de directeur du commissariat de la 4ème région aérienne à Aix-en-Provence (4).

 

Rapidement, le service se transforme : le commissaire Cognault devient le secrétaire général du S.F.J.A. photo

Je deviens l’adjoint au secrétaire général, et mes fonctions sont définies par un texte et s’élargissent : l’adjoint au secrétaire général a connaissance du courrier administratif du service ; il présente au secrétaire général les correspondances et les textes dont celui-ci s’est réservé la signature. Il assure la surveillance administrative des organismes du service, ce qui entraîne de nombreuses missions dans le bled. Il prépare le budget du service, et il est en charge du contentieux du service.

La réforme la plus importante est celle du renforcement du rôle des chefs de bureaux départementaux. Les crédits de fonctionnement de ces bureaux et des organismes du service présents sur leur territoire, leur sont délégués. Les dépenses locales sont désormais payées localement.

 

Cre col Cognault (à dr.)

Par ailleurs, le Secrétaire général n’hésite pas à quitter la villa Oued el Kilaï pour rencontrer les chefs de bureaux locaux, et visiter centres et foyers.

 

Le S.F.J.A. dispose désormais d’une meilleure administration, et le service a gagné en efficacité. L’année 1961 s’annonce donc bien.

1961 : les évènements impactent le service

Le 22 avril 1961, quatre généraux en deuxième section, en désaccord avec la politique concernant l’Algérie menée par le gouvernement, prennent le pouvoir à Alger. C’est le putsch d’Alger. Quelques jours après la fin de cette action, le général Dunoyer de Segonzac est relevé de ses fonctions de directeur du S.F.J.A. L’exécutif lui reproche sans doute d’avoir tardé à condamner l’action des insurgés.

Le S.F.J.A. sera sans chef pendant quelque temps. Le 1er octobre 1961, le général (2S) Ferhat Bouldjoua est nommé directeur du service. Pour la presse métropolitaine, c’est « un général musulman », le deuxième qui soit nommé. (Le premier était un colonel commandant un régiment de tirailleurs.) 

Dans cette période, il fallait un certain courage pour prendre le poste de directeur du S.F.J.A., surtout si l’on était musulman. Jusqu’à la fin du Service, le général Bouldjoua fera preuve d’une grande dignité.

Malgré tous ces événements, en 1961 le Service a fonctionné, et fonctionné plutôt mieux.

1962 : le service est dissout

L’année commence mal. C’est la bataille de l’O.A.S. La villa Oued el Kilaï poursuit sa tâche sans la présence d’une grande partie de son personnel civil. Le retour au calme et les retrouvailles des employés de toutes origines donneront lieu à des scènes réconfortantes d’unité et d’amitié.

Dans le même temps, en janvier et février, la saison de préparation du budget est arrivée. Le directeur des finances de la délégation à Alger du ministère de l’Algérie, nous le rappelle. Tous les services sont donc invités à présenter leur projet de budget pour l’année 1963 !!! 

Le S.F.J.A. ne manquera pas à l‘appel, ni les autres services. De nombreuses réunions se tiennent au G.G. Les « mesures nouvelles » sont présentées en nombre, convenablement chiffrées, et accompagnées de notes convaincantes… L’adjoint au secrétaire général fait son travail…

Après les accords d’Evian, le cessez-le-feu intervient le 19 mars 1962. Pour le Service, c’est le début de la fin : l’armée française effectue son retrait. L’unité militaire support, avant de dégager, dissout son centre de formation, et le S.A.S. abandonne son foyer de jeunes… Les pieds-noirs quittent en grand nombre l’Algérie avant l’indépendance.

Le 30 juin 1962, le général Bouldjoua signe l’acte de dissolution du Service.

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En fin 1960, le S.F.J.A. en chiffres :

        - 36 officiers supérieurs

        - 28 officiers subalternes

        - 400 sous-lieutenants du contingent,

        - 342 sous-officiers,

        - 2 856 militaires du rang,

        - 300 centres de formation de jeunes (C.F.J.)

        - 700 foyers de jeunes

        - 100 000 jeunes bénéficiaires de son action.

Il convient d’ajouter les employés civils recrutés sur place sous contrat, qui œuvrent à la direction du service et dans les bureaux départementaux. 

A noter aussi que les officiers et sous-officiers d’active étaient « hors cadre », rattachés au ministère de l’Algérie, et censés être volontaires.

 

 

 

(1) Formés en métropole dans des centres d’entrainement des moniteurs des jeunes en Algérie (C.E.M.J.A.) : à Issoire, Fontenay le Comte, Rivesaltes pour les garçons appelés et volontaires, à Nantes pour les jeunes filles contractuelles (photo);

 

(2) Désigne les Français d'ascendance européenne installés en Afrique française du Nord jusqu'à l'indépendance des 3 pays concernés ;

(3) Voir notre article du 10 février 2013 « Feuille d'acanthe et képi bleu » par le commissaire lcl (cr) Michel Fropo (promo 55) ;

(4) Voir notre article du 4 janvier 2017

dAlgérie, témoignage << voir milieu de page  -comment réparer les dégats 2014>>

<<Je précise que bien que vêtus du traditionnel treillis; nous ne sommes pas armés et nous n'avons aucune action de terrain >>  Mars 2020  

La guerre sur les terrains de sports     Numero 1853 du journal <La voix du Combattant>>

Un premier commentaire sur une page du journal << La voix du Combattant>>au sujet des Moniteurs de la Jeunesse Algérienne qui comme les militaires FSE de la force locale ont été occultée pendant 58 ans par les associations d'Anciens Combattants

 

Issoire

http://Service de formation de la jeunesse Algérienne Femmes, militaires, jeunesse et éducation dans la guerre d'Algérie

 

Sfja 1

Sfja 3  CF

J

    Pour notre part, nous étions tous très bien installés au mois de juin 1962 ( la 434 UFO)  dans ce centre de formation de la jeunesse AAlgérienne de Guyotville , qui avait pourtant subit un plastiquage aussi de l’O.A.S avant le 5 juin 1962

CLe centre de formation, à Guyotville avait sans doute était conçu pour recevoir  aussi en Algérie,  les moniteurs  formés a Issoire, pour qu’ils éduquent la Jeunesse Algérienne.

EEn effet, a Issoire dans le Puy de Dôme, avait été crée, une école en 1957, qui,  sous l’impulsion du Ministre rr ésidant, et par le biais du Service de Formation de la jeunesse D’Algérie, était de former en six mois des jeunes Algériens capables, dés le retour en Algérie d’encadrer, de diriger et de conseiller Il n’était pas tenu compte des origines sociales et politiques des Jeunes Algériens. Certains, au fil des stages, de 1957 à 1961, déclaraient à leurs chefs de ce centre d’Entraînement de Moniteurs de la Jeunesse d’Algérie, avoir fait un séjour dans l’A.L.N*.

  (* Armée de Libération Nationale Algérienne)

Cette école d’Issoire avait comme devise  « - savoir pour comprendre - comprendre pour bâtir »    

                                               *****************************

 Historia Magazine

-  Lapeyronnie     Ancien cadre du centre    D’entraînement des Moniteurs de la Jeunesse d’Algérie

«  C.E.M.J.A »   à  Issoire 63   -5000  Elèves, y furent  formés,  dont certains, venaient de  l' ALN

Il n’était pas tenu compte des origines sociales et politiques des Jeunes Algériens. Certains, au fil des stages, de 1957 à 1961, déclaraient à leurs chefs de ce centre d’Entraînement de Moniteurs de la Jeunesse d’Algérie, avoir fait un séjour dans l’A.L.N*.

  (* Armée de Libération Nationale Algérienne)

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      Or l'encadrement du SFJA comportait un Général, 256 officiers supérieurs et 400 sous-lieutenants.

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Guerre dAlgérie, témoignage

Une guerre inutile a donc pris fin laissant des traces indélébiles dans nos deux peuples. Je n’ai jamais pu retourner sur place pour voir ce qu'étaient devenus cette école et les cadres algériens qui y exerçaient. Je redoute qu ils aient été considérés comme les harkis et aient subi leur sort  mais l éducation donnée à ces jeunes ne peut pas être effacée. C'est ce qui me permet de dire que je n’ai pas perdu mon temps comme beaucoup d’autres hélas qui sont revenus en France le cœur lourd. Mon frère Elie par exemple qui a toujours refusé de dire quoi que ce soit sur son service dans l’Oranais, car nous étions deux frères sous les drapeaux et nous avons aussi vécu un drame épouvantable dans notre famille. Le 1° janvier 1960  notre frère Daniel, 18 ans  s’est fait tuer par un policier à Gennevilliers. Il y eut plus de 6OOO jeunes à son enterrement à Epinay-sur-Seine. C’était Monsieur Papon qui était préfet de police à l’époque et lors du procès qui a suivi, le policier qui a tué Daniel a laissé entendre pour s’excuser qu’il l’avait pris pour un Algérien,  car les ordres de Mr Papon étaient de considérer les Algériens comme des ennemis à abattre.
Le chef de cabinet du Général de Gaulle avait tenu à rencontrer mes parents pour leur adresser les condoléances du Général et il m’avait demandé ce que je pensais de cette
guerre. Je lui avais répondu franchement que cette guerre était perdue et il ne fut pas autrement surpris. Il reste à la France à reconnaître ses erreurs  et à demander pardon pour s’acheminer vers une vraie réconciliation.
André LHénoret,le 8 Octobre 2014
Comment réparer les dégâts  ?
Séminariste du diocèse de Paris à Issy-les-Moulineaux j’avais repoussé le plus possible mon départ à l’armée en obtenant un sursis ; mais en 1958 j’ai été appelé dans la classe 58 2 A.Nous étions 4 ou 5 séminaristes à partir ensemble et après nous être concertés nous étions d’accord pour refuser de partir en Algérie, à cause de la torture notamment. Cette détermination est parvenue aux oreilles de Mgr Feltin, archevêque de Paris et aumônier aux arrmées et sans même nous rencontrer il nous a fait dire que nous ne pourrions plus être ordonnés prêtres, étant donné que l’objection de conscience n’était pas reconnue et que nous serions alors mis en prison (ce qui dans le Droit Canon de l’époque était rédhibitoire pour être ordonné). A nous donc de choisir ! Nous avons alors décidé de faire le service militaire mais que pour être sûrs de pouvoir refuser la torture nous choisirions de devenir officiers en suivant une EOR pour pouvoir donner des ordres  justes.
Je suis donc parti pour le conseil de révision en Septembre 1958 et j’ai été affecté pour faire mes classes à un régiment de Rastatt en Allemagne. J’ai pu bénéficier là d'une capacité qui me servira toute ma vie, le permis de conduire tourisme et poids  lourd. Ensuite j'ai fait l’école d’EOR d’artillerie à Châlons sur Marne où élève modèle j’ai voulu sortir dans lespremiers pour pouvoir choisir mon poste non pas en Allemagne pour me planquer mais directement en Algérie au SFJA (Service de Formation des Jeunes en Algérie).
Pendant 4 mois (à partir de Septembre 1959) j’ai construit une école de formation professionnelle en préfabriqué à Bordj Bou Arréridj à côté de Sétif, avec des prisonniers algériens comme ouvriers sous la garde d’un gendarme qui les reconduisait en prison tous les soirs. Ils semblaient heureux de travailler pour l’éducation des jeunes car on leur avait expliqué ce qu’ils faisaient.
En Janvier 1960 ce fut l’ouverture de l’école pour garçons et filles de 15 à 20 ans, avec la présence d'un préfet et du Général chargé du SFJA.. Sous ma responsabilité j’avais trois moniteurs instituteurs et deux monitrices, tous algériens. Le responsable de l’équipe éducative à notre première rencontre ma dit ceci : « Si vous voulez que tout se passe bien entre nous, il faut que vous souhaitiez que je devienne un meilleur musulman comme moi je souhaite que vous soyez un meilleur chrétien ! ». C’est ce qui s’est passé non sans quelques problèmes. Il fallait que nous trouvions des élèves : avec les moniteurs et monitrices nous avons visité les familles de cette ville de 15.000 habitants et nous avons recruté une centaine d’élèves garçons et filles. Ce fut plus difficile pour les filles à cause de la mentalité mais une vingtaine de jeunes filles suivirent des cours de français et d’enseignement ménager. Pour les garçons c’était un enseignement de base en français et dessin industriel, électricité, maçonnerie et ajustage.
Pendant les vacances j’organisai un camp au bord de la mer à côté de Bougie, sous les pins avec un seul inconvénient, c’étaient des singes qui venaient nous voler nos affaires ! Je n’étais pas armé et n’ai eu à me plaindre d'aucune attaque ou prise d'otage. Néanmoins je réalise maintenant que c’était quand même dangereux puisque nous donnions ainsi une bonne image de l’armée française, ce qui pouvait nuire au FLN. J’ai même été décoré de la croix de la valeur militaire sans avoir porté d’arme ni fait la guerre !
Après 28 mois de service j’ai été rapatrié en janvier 1961 et j’ai ainsi perdu une année de Théologie qui a été en partie rattrapée par un séjour à Annemasse en été 1961.
J'ai été ordonné prêtre en juin 1963, après m’être porté volontaire à Marseille en 1962 pour accueillir les pieds-noirs obligés de rentrer en France.
 

SFJA 

 Pour notre part, nous étions tous très bien installés( la 434 UFO)  dans ce centre de formation de la jeunesse Algérienne de Guyotville , qui avait pourtant subit un plastiquage aussi de l’O.A.S

Ce centre de formation, à Guyotville avait sans doute était conçu pour recevoir  aussi en Algérie,  les moniteurs  formés a Issoire, pour qu’ils éduquent la Jeunesse Algérienne.

En effet, a Issoire dans le Puy de Dôme, avait été crée, une école en 1957, qui,  sous l’impulsion du Ministre résidant, et par le biais du Service de Formation de la jeunesse D’Algérie, était de former en six mois des jeunes Algériens capables, dés le retour en Algérie d’encadrer, de diriger et de conseiller Il n’était pas tenu compte des origines sociales et politiques des Jeunes Algériens. Certains, au fil des stages, de 1957 à 1961, déclaraient à leurs chefs de ce centre d’Entraînement de Moniteurs de la Jeunesse d’Algérie, avoir fait un séjour dans l’A.L.N*.

  (* Armée de Libération Nationale Algérienne)

Cette école d’Issoire avait comme devise  « - savoir pour comprendre - comprendre pour bâtir »    

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 Historia Magazine

-  Lapeyronnie     Ancien cadre du centre    D’entraînement des Moniteurs de la Jeunesse d’Algérie

«  C.E.M.J.A »   à  Issoire 63   -5000  Elèves, y furent  formés,  dont certains, venaient de  l' ALN

Il n’était pas tenu compte des origines sociales et politiques des Jeunes Algériens. Certains, au fil des stages, de 1957 à 1961, déclaraient à leurs chefs de ce centre d’Entraînement de Moniteurs de la Jeunesse d’Algérie, avoir fait un séjour dans l’A.L.N*.

  (* Armée de Libération Nationale Algérienne)

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      Or l'encadrement du SFJA comportait un Général, 256 officiers supérieurs et 400 sous-lieutenants.

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Extrait de la question posée a l'Assemblée Nationnale 

Son personnel, engagé volontaire, était affecté, en fonction des besoins, dans une Section Administrative Spécialisée (SAS) ou Urbaine (SAU), foyer des jeunes ou centre de Formations des Jeunes en Algérie, commandés par un officier. Le SFJA est une organisation purement militaire, créée dans un contexte de guerre, dont l'armée s'est dotée comme arme essentielle pour démonter le processus révolutionnaire de terreur instauré par le FLN et l'ALN. Son financement était effectué sur le budget de l'armée. Aussi, le SFJA souhaiterait qu'un arrêté puisse être mis en place pour que cette formation puisse apparaître légitimement dans la liste des forces supplétives. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles sont ses intentions.

Texte de la réponse  publiée au J.O le : 27/05/2014 page :  4255

Le Service de Formation des Jeunes en Algérie (SFJA) a été créé, dans le cadre du plan de Constantine, afin que les jeunes algériens, non scolarisés, âgés de 14 à 20 ans, puissent recevoir un enseignement de base comprenant notamment une éducation civique et une initiation professionnelle. Si l'armée a joué un rôle important dans l'organisation du SFJA en fournissant la majeure partie du personnel et en formant les moniteurs dans des centres militaires en métropole, ce service n'a jamais cessé d'être un organisme civil.

Or, les formations supplétives dont la liste, arrêtée en 1975, a été étendue à la catégorie des assimilés lors du vote de la loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie, présentent toutes un caractère d'unités combattantes ou ont participé activement aux opérations de maintien de l'ordre.

En tout état de cause, l'article 3 du décret n° 2005-477 du 17 mai 2005 pris pour application notamment de l'article 9 de la loi n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, n'a fait que reprendre les formations supplétives reconnues en tant que telles depuis les débats de la loi de 1994.

Outre le fait que l'article 3 du décret du 17 mai 2005 n'est plus opérant aujourd'hui - la mesure instituée par l'article 9 de la loi précitée étant forclose depuis le 18 mai 2006 -, l'ajout par décret d'une catégorie supplémentaire de bénéficiaires ne pourrait qu'entraîner la censure du Conseil d'Etat qui doit être consulté. Il y a lieu de considérer également que le souhait du SFJA de voir prendre un simple arrêté l'incluant dans les formations supplétives conduirait à modifier l'éligibilité à une mesure législative, ce qui serait contraire au principe de légalité.

 Pour l'ensemble des motifs qui précèdent, le SFJA  ne peut figurer sur la liste des formations supplétives.

S'agissant de la situation des anciens personnels du SFJA  au regard de leurs droits éventuels à la carte du combattant au titre de la guerre d'Algérie, il convient de rappeler que toute personne ayant appartenu à ce service et qui, en raison de son action au cours de ce conflit, s'estimerait fondée à obtenir cette carte, peut, à titre individuel, demander l'étude de sa situation par la commission nationale de la carte du combattant dans le cadre de la procédure exceptionnelle prévue par l'article R. 227 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre. Cette procédure exceptionnelle est ouverte aux anciens personnels du SFJA.  

Extrait de la question posée

Son personnel, engagé volontaire, était affecté, en fonction des besoins, dans une Section Administrative Spécialisée (SAS) ou Urbaine (SAU), foyer des jeunes ou centre de Formations des Jeunes en Algérie, commandés par un officier. Le SFJA est une organisation purement militaire, créée dans un contexte de guerre, dont l'armée s'est dotée comme arme essentielle pour démonter le processus révolutionnaire de terreur instauré par le FLN et l'ALN. Son financement était effectué sur le budget de l'armée. Aussi, le SFJA souhaiterait qu'un arrêté puisse être mis en place pour que cette formation puisse apparaître légitimement dans la liste des forces supplétives. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles sont ses intentions.

Texte de la réponse  publiée au J.O le : 27/05/2014 page :  4255

Le Service de Formation des Jeunes en Algérie (SFJA) a été créé, dans le cadre du plan de Constantine, afin que les jeunes algériens, non scolarisés, âgés de 14 à 20 ans, puissent recevoir un enseignement de base comprenant notamment une éducation civique et une initiation professionnelle. Si l'armée a joué un rôle important dans l'organisation du SFJA en fournissant la majeure partie du personnel et en formant les moniteurs dans des centres militaires en métropole, ce service n'a jamais cessé d'être un organisme civil.

Or, les formations supplétives dont la liste, arrêtée en 1975, a été étendue à la catégorie des assimilés lors du vote de la loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie, présentent toutes un caractère d'unités combattantes ou ont participé activement aux opérations de maintien de l'ordre.

En tout état de cause, l'article 3 du décret n° 2005-477 du 17 mai 2005 pris pour application notamment de l'article 9 de la loi n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, n'a fait que reprendre les formations supplétives reconnues en tant que telles depuis les débats de la loi de 1994.

Outre le fait que l'article 3 du décret du 17 mai 2005 n'est plus opérant aujourd'hui - la mesure instituée par l'article 9 de la loi précitée étant forclose depuis le 18 mai 2006 -, l'ajout par décret d'une catégorie supplémentaire de bénéficiaires ne pourrait qu'entraîner la censure du Conseil d'Etat qui doit être consulté. Il y a lieu de considérer également que le souhait du SFJA de voir prendre un simple arrêté l'incluant dans les formations supplétives conduirait à modifier l'éligibilité à une mesure législative, ce qui serait contraire au principe de légalité.

 Pour l'ensemble des motifs qui précèdent, le SFJA  ne peut figurer sur la liste des formations supplétives.

S'agissant de la situation des anciens personnels du SFJA  au regard de leurs droits éventuels à la carte du combattant au titre de la guerre d'Algérie, il convient de rappeler que toute personne ayant appartenu à ce service et qui, en raison de son action au cours de ce conflit, s'estimerait fondée à obtenir cette carte, peut, à titre individuel, demander l'étude de sa situation par la commission nationale de la carte du combattant dans le cadre de la procédure exceptionnelle prévue par l'article R. 227 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre. Cette procédure exceptionnelle est ouverte aux anciens personnels du SFJA.  

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Sfja ? Jean-Claude Moreau, jean-claude.moreau972@orange.fr, 711 rue Saint-Honoré 78955 Carrières-sous-Poissy, tél. : 09 67 23 94 83 - 06 66 60 75 64
RECH. Camarades affectés au SFJA, secteur postal 87000 C, à Alger durant la période 1re quinzaine du mois d'avril 1962. Période pendant laquelle une fusillade a éclaté au carrefour Blaise Pascal à Alger. Nous étions dans un véhicule de service avec le chauffeur, de mon coté j'ai été blessé à la tête. Je recherche des témoignages de personnes susceptibles d'avoir été sur place et d'avoir vu afin que je puisse apporter ces informations qui n'ont pas été mentionnées sur mon livret militaire. J'aimerais si possible reprendre contact avec les uns et les autres.

En septembre 1955, Jacques Soustelle, gouverneur général de l'Algérie, constate la sous-administration des campagnes, l'absence de renseignements, et l'échec des grandes opérations militaires contre l'ALN, il décide de créer les SAS (Sections Administratives Spécialisées).

En 1958 on dénombre 700 S.A.S réparties sur l’ensemble du territoire de l’Algérie.

Les S.A.S, dont l’oeuvre est largement méconnue, s’inscrivent dans la politique d’intégration de la population musulmane mise en place par le gouvernement général, l’Algérie composée de 3 départements fait partie intégrante du territoire national.

Leur objectif : « faire de la population musulmane des Français », créer un lien direct avec cette population rurale isolée.

U e SAS est une structure administrative civile et militaire. Elle a pour mission d’assurer la sécurité et d’intervenir dans des domaines aussi divers que l'administration, la santé, le social, l’éducation, l'économie, l’habitat, la construction d’infrastructures et la protection des populations.

Ces missions impliquent une organisation particulière, l’intervention d’hommes et de femmes dans le fonctionnement administratif mais également sur le terrain en prise avec les réalités locales, les besoins et les aspirations des populations.

Les SAS s'intègrent dans la grande tradition des Bureaux arabes de l'Algérie (1833-1870) et des Affaires indigènes du Maroc (1926-1955)*.

Après les accords d’Evian, elles seront dissoutes en juin 1962, leurs officiers se mobiliseront pour sauver ces supplétifs qu'elles avaient engagés à leurs côtés, les Moghzanis. L’histoire oubliera ces hommes.

Il n’en reste pas moins une oeuvre humaine originale, mesurable et marquante, dont l’armée française peut être fière.

Le bilan des actions de cette structure civilo-militaire eut des effets positifs, tant sur le rapprochement avec les populations, que sur la connaissance des territoires, sa portée stratégique fut évidente. Cette expérience a inspiré, entre autre, l’armée américaine qui en fit un sujet d’étude dans ses écoles militaires pour mieux adapter la stratégie à développer en Afghanistan.

Cette exposition a pour but de faire connaitre la vie de ces Hommes et de ces femmes, leur quotidien, leurs actions, leurs convictions, leur idéal.

Elle restitue l’histoire dans un contexte imprégné de réalités ainsi que dans sa dimension humaine, aujourd’hui occultée.

L'équipe de football du FLN  (suite ) 

Khadidja Maouche l'officier des services secrets Algériens chargé du recrutement des footballeurs Algériens.

Opération '' Lune de Miel'' Khadîdja Officier de Liaison avec son Mari Mohamed Maouche. Ils ont déjoué tous les plans de la DST et de La-Main-Rouge.

Un jour de la fin de 1958, au plus fort de la guerre d'indépendance algérienne, un couple algérien d'une vingtaine d'années est monté dans une voiture rapide, a mis de la musique et est parti en lune de miel depuis Paris, la capitale française.

Mohamed et Khadidja Maouche ont passé les 48 heures suivantes dans une tournée éclair. Dans une MG décapotable - peinte en vert de course britannique - ils roulent à l'ouest jusqu'au Havre, puis au sud jusqu'à Rennes et Bordeaux, à l'est jusqu'à Nîmes, avant de remonter au nord vers Troyes et Reims.

Mohamed était footballeur et avait une lettre de son club, le Stade de Reims, indiquant qu'il était autorisé à être en congé afin de pouvoir célébrer son mariage.

Mohamed et Khadidja étaient de jeunes mariés - mais leur lune de miel était un déguisement élaboré.

En fait, ils participaient à une opération secrète pour le mouvement indépendantiste Front de Libération Nationale (FLN), qui quatre ans plus tôt avait lancé une lutte contre la domination française en Algérie.

Leur mission secrète était de persuader les footballeurs d'origine algérienne d'abandonner secrètement leurs clubs français de premier plan pour jouer pour une équipe créée par le FLN.

Le rôle de Khadidja était crucial. Elle a travaillé avec un collectif d'avocats algériens basé à Paris qui défendaient des militants du FLN et, âgée de 20 ans, était la plus jeune officier de liaison du FLN en France.

"J'étais chargé de contacter les joueurs, soit avant ou pendant les matchs", explique Khadidja.

"Personne ne savait que j'étais marié à Maouche. On leur dirait simplement qu'un militant du FLN voulait leur parler. Je leur parlais individuellement pour leur dire:" C'est un ordre, c'est tout "et ils ont tous accepté."

L'entreprise de Mohamed et Khadidja était risquée. Tous deux avaient déjà purgé une peine de prison et étaient sous la surveillance des services de renseignement français. Khadidja figurait également sur la liste des cibles de La Main Rouge, un groupe ténébreux parrainé par l'État français pour éliminer les membres et sympathisants du FLN.

Mais Mohamed se souvient avec affection de ces jours de danger et de l'histoire «folle» de la voiture.

«Nous devions être sûrs de nous. Si vous n'étiez pas sûr de vous, il ne servait à rien de faire de telles missions car, dans le pire des cas, cela pourrait vous coûter cher. Nous étions donc très détendus.

Ils ont conduit pendant 48 heures, pratiquement sans arrêt, et la musique était un compagnon constant.

«J'aimais tellement la musique parce que c'était aussi un bon moyen de passer le temps», dit Mohamed.

"Il y avait cette chanson que nous avions l'habitude de jouer. C'était de Richard Anthony et c'était à propos d'un peu de MG. C'était extraordinaire. Avec les cheveux au vent dans la voiture à toit ouvert. Oh, nous étions si jeunes," il rires.

Après avoir recruté les joueurs, Khadidja et Mohamed leur ont ordonné de passer la frontière suisse.

Gagner les cœurs et les esprits

Khadidja a été invité par le responsable du FLN à Genève à se rendre dans un supermarché appelé Mi-Gros pour récupérer de faux documents de voyage. Alors qu'elle faisait ses courses, elle a été approchée et accueillie par un homme.

"Il m'a embrassé et pendant qu'il m'embrassait, il a dit" ouvre ton sac! "

En sont allés 15 passeports, qui ont permis à Khadidja, Mohamed et les footballeurs de se rendre en Italie et de prendre un ferry pour la Tunisie - où le FLN était basé.

Là, ils ont rejoint neuf autres footballeurs - dont trois faisaient partie de l'équipe de France de la Coupe du monde 1958 et dont la défection plus tôt dans l'année a porté un coup dur à l'establishment français.

L'équipe du FLN était prête à démarrer et au cours des quatre années suivantes jusqu'à l'indépendance en 1962, les joueurs ont effectué des tournées dans des pays comme l'Irak, le Vietnam et la Hongrie pour souligner la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Ils ont joué au football offensif, divertissant et gagnant devant des foules immenses de 80 000 personnes.

"Nous avons été les premiers ambassadeurs de la révolution et du peuple algérien", estime Mohamed.

"Parce que la plupart des gens ne savaient pas qu'il y avait une vraie guerre en Algérie. Nous avons parlé aux gens après le match et le lendemain il y a eu des interviews et c'est ainsi qu'ils ont découvert l'Algérie. Nous étions de vrais ambassadeurs."

Le onze de l'indépendance, comme on appelait aussi l'équipe du FLN, s'est révélé être un puissant moyen de gagner les cœurs et les esprits. Voir une équipe de onze en short blanc et chemise verte sur le terrain de football a rendu une Algérie imaginaire réelle.

Mohamed Maouche a finalement rejoint l'équipe du FLN en 1960 et se souvient de son premier match contre la Libye, qu'ils ont remporté 11-0.

«C'était vraiment extraordinaire parce que nous nous sommes alignés et que les drapeaux montent… et quand j'ai vu notre drapeau, l'emblème national dans les airs… avec son étoile et son croissant,

 

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Date de dernière mise à jour : 24/03/2024

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