La 428°UFO avec le 8°Régiment de Spahis

Rien sur l'unité 428 de la force locale du 8ème régiments de Spahis.

Mais a la date du 10/07/2018   Un DCD retrouvé  Fauqué Fernand Gaston DCD a Mac Mahon au 8 RSA  sur site Internet 

  Témoignage de Yves le Neuder   Affecté au 8è régiment de spahis le 1 er mars 1962.

Débarque à Philippeville le 22 mars 1962. Muté à la 428è unité de force de l’ordre à compter du 16 avril 1962. 

Merci de me dire par un petit mot en fin de page, ce que vous avez  appris sur votre régiment et de cette force locale de l'ordre Algérienne constituée vers le début avril 1962, que vous ne saviez pas.

" Nous aimerions savoir, pour notre devoir de mémoire, si les informations

que nous avons obtenus en 2013 sur notre camarade de la Vienne,

(voir ci-dessous)  se serais pas passé ailleurs aussi  dans d'autres unitées,

dont nous n'avons aucune information précise a ce jour pour cette période?"

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Copie de documents officiels )

Rousseau Jean Claude (86)  libéré de ses obligations légales le 1-5-62  

Maintenu sous les drapeaux le 1-5-62

Muté à  la 470 UFL à compter 1-4-62     Porté disparu   depuis le  2-7-62

Muté  CAR     101          23- 8- 62

Pris en compte   CAR  101 a/c   le 1-9-62   D.M  N°17903/ES CA/CH/ (illisible) en  date du 23-8-62

Affecté   CAR  4 Bordeaux  a/c du  1-9-62                                                       

Rectificatif à l’OM N° 18903/23 CA CH /p en date du 23- 8-62 a l’affectation à la CAR 101

Affecté  CAR/1   a/compter  du 26 -9-62   A.M 9105  ( illisible)  du 26-9-62

Déclaré décédé le 2- 7-62   Par jugement rendu le  18-6-63 par le TGI de Poitiers

 Jeune soldat courageux et dynamique de la 470ème compagnie de la force locale stationnée

à Reibell  (Algérie)  Le 2 juillet son unité ayant été encerclée par des éléments rebelles,

a fait preuve d'abnégation et d'un mépris total du danger en refusant de se laisser désarmer.

A éte tué aucours du combat qui s'est engagé 

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Merci aussi, de me dire  si vous savez autre chose,  sur cette période transitoire de Mars 1962 à l'indépendance de l'Algérie 

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Yvon priou pour site

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Henri François, henri.francois47.hf@gmail.com, tél. : 06.42.68.65.95 
RECH. René Delorme, lieutenant au 8e Spahis. J'étais brigadier-chef, année 1962

M.. P...de  Lavauseau 89  militaire  au PC du  régiment jusquau mois de juin 1962 en Algérie et maintenant responsable d'une association d'anciens combattants de la Vienne, n'avait rien su ? et ne savait pas encore, l'année dernière de la constitution d'une force locale dans son régiment !

Copie d'un témoignage sur ce régiment, le  8°spahis  - Le capitaine du Jeu commande un escadron d'automitrailleuses du 8e Régiment de Spahis, lorsque celui-ci, affecté dans un secteur de l'intérieur, est transféré sur le barrage algérotunisien, d'abord à Négrine, une belle palmeraie, ensuite dans le secteur de Souk  Ahras, secteur beaucoup plus difficile. Il décrit le fonctionnement général du barrage et le rôle plus particulier de l'arme blindée, sa mission de  " herse " et de patrouilles mobiles le long du barrage pendant la nuit

 

force-locale-de-l-ordre-algerienne-002.jpg

 

8e Régiment de  Spahis :Hammam-zaïd                                                 428 UFO     Barika

Ci dessous décision du 14 juillet en l'honneur des FSE de la 446 UFO 

14 juillet 1962

L'auteur de ce site avait mis  quelques lignes copiées sur Mémorial Genweb, ci- dessous, sur Champignoux du 8ème Régiment de Shapis,  pour rendre hommage a un militaire mort en captivité, comme l'avait été son camarade  d'école de Vouneuil Sous Biard,  il ne savait pas qu'il y avait un rapport entre ces deux disparitions.

A la date du 26 Avril, il a appris que c'était la même équipe de l'ALN,  qui aprés avoir attaqué le poste de El-Horane de Michel Champignoux et, le faire prisonnier le 4 Février 1958, et qui avait des comptes a rendre  ensuite,  aux militaires du  9ème RIMA, qui n'avaient pas respecté un échange de prisonniers, alors que l'ALN avait libérait ceux qui étaient encore vivants.(Source Franco-Algérienne) 9ème RIMA qui eu deux disparitions, un Lieutenant au mois de Septembre 59 et mon camarade Sergent le 22 juin 1960.

Copie)    Nouvelle République du Centre Ouest du Vendredi 9 Mai 2014

migné-auxances            Devoir de mémoire pour Michel Champignoux

Le comité d'entente des as­sociations d'anciens com­battants de Migné-Auxances vient d'organiser une exposi­tion suivie d'une soirée débat au centre socioculturel de la Comberie. Le thème en était la condition des prisonniers du FLN (Front de libération natio­nale) pendant la guerre d'Algé­rie (1954-1962).

L'exposition et la soirée débat avaient pour but d'honorer la mémoire de Michel Champi­gnoux, appelé du contingent, originaire de Charrais près de Neuville dont le destin a fait l'objet d'un travail de re­cherche mené par Jean Barrault et Claude Brochet, deux cheminots anciens combat­tants. Tous les deux animent la Fédération nationale des che­minots anciens combattants de la Vienne.

Des nuits durant dans la montagne de l'Akfadou

Michel Champignoux, comme dix-sept de ses compagnons d'armes en Algérie, a été fait prisonnier à la suite de l'at­taque du poste d'El Haourane par l'ALN (Armée de libéra­tion nationale) algérienne le 4 février 1958. Il marcha pendant plusieurs mois, et des nuits durant, dans la région montagneuse de l'Ait-fadou. Souffrant du froid et de la malnutrition, Michel Cham­pignoux est décédé dans la nuit dù 13 au 14 mars 1959. Il traversait un oued (une ri­vière) en crue. Son corps ne sera jamais retrouvé. Jean Barrault et Claude Bro­chet n'ont pas ménagé leur peine pour s'approcher au plus près des faits. Ils ont recoupé les sources, recueilli les témoi­gnages des acteurs des deux camps de l'époque. Ils ont ainsi collaboré étroitement avec Djoudi Attoumi, un ancien co­lonel de l'ALN et Mohammed Gouffi, un universitaire algé­rien, qui, tous les deux, travail­lent sur le sort des prisonniers pendant cette guerre. Cette démarche s'inscrit dans l'histoire hors de tout préjugé. L'épilogue de ce travail se tra­duira peut-être par la publica­tion d'un ouvrage sur le destin des hommes du peloton d'El Haourane.

Un document de l'ALN  envoyé aux parents de Bonnet Robert  le 10 mars 1958, prisonnier avec Michel Champignoux et d'autres, depuis le 4 fevrier 1958

Prisonniers de fevrier 1958

Copie Mémorial Genweb

  Nom : CHAMPIGNOUX Prénoms : Michel René Edgard Conflit : Guerre d'Algérie Grade, unité : Spahi - 8e R.S.A. [Cavalerie/A.B.C.] - R.S.A. Régiment de Spahis Algériens Complément :

Date de naissance : 01/10/1936  Département ou pays : 86 - Vienne Commune de naissance : Charrais  Genre de mort : Mort en captivité Mention Mort pour la France : Oui Date du décès : 13/03/1959

Département ou pays : 9352 - Algérie Commune du décès : Tizi-Ouzou (Grande-Kabylie) Lieu, complément :

  "Toute mon admiration a Madame Champignoux Soeur de Michel, qui avait six ans, a l'époque de la disparition de son frere et qui a eu toute sa vie pertubée.

 Sa famille n'avait  jamais pu avoir de renseignement crédibles, et, correctement, par l'Armée et les autorités Françaises, sur la disparition de son frére a l'époque

Nom : LÉGLISE Prénoms : Albert Conflit : Guerre d'Algérie Grade, unité : Spahi - 8e R.S.A.  [Cavalerie/A.B.C.] - R.S.A. Régiment de Spahis Algériens Complément : Matricule, recrutement :

Date de naissance : 06/03/1937 Département ou pays : 33 - Gironde Commune de naissance : Captieux

Genre de mort : Disparu Mention Mort pour la France : Oui

Date du décès : 04/02/1958 Département ou pays : 9352 - Algérie Commune du décès : Akfadou (Dpt De Bougie) Lieu, complément

 

Nom : SIMON Prénoms : Bernard Alphonse Joseph Conflit : Guerre d'Algérie Grade, unité : Spahi - 8e R.S.A.  [Cavalerie/A.B.C.] - R.S.A. Régiment de Spahis Algériens Complément : Base d'Hamman-Zaïd - 2e D.I.M. Matricule, recrutement : Date du décès : 28/11/1961   Commune du décès : Barika Lieu, complément : Secteur de Djeriat, Djebel-Guetiane

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 Une copie sur Internet de cet enlevement du 4 février 1958  raconté par un Algérien

Par Abdelmadjid AZZI - Mardi 12 Fevrier 2013 -Mohamed Zernouh dit Mohamed El Horane et à droite le colonel Amirouche

L'enlèvement du poste militaire d'El Horane est, sans conteste, l'une des actions les plus spectaculaires réussies par l'ALN. Qui s'en souvient encore aujourd'hui?

Il s'agit de l'une des actions les plus audacieuses, réalisée il y a 55 ans, en pleine guerre de Libération nationale, dans une contrée semi-désertique réputée paisible, et où personne n'avait cru qu'elle pouvait avoir lieu. Elle le fut pourtant, grâce aux djounoud de l'ALN qui avaient fait preuve de courage et d'abnégation, et s'était soldée par une éclatante victoire que d'aucuns ont par la suite qualifié de «coup de tonnerre dans un ciel sans nuage». C'est pourquoi il est important aujourd'hui d'immortaliser cette prouesse et de rendre hommage à ses acteurs en publiant ce témoignage poignant qui relate, dans ses moin-dres détails, sa conception et son déroulement.
C'est ainsi que le 3 février, l'aspirant Hamid Mezaï, responsable sanitaire de la zone 2, et moi-même, avons quitté l'hôpital d'Aït Chilla, au douar Ouzellaguen, pour nous rendre, en urgence, en région 2 (Tamelaht) pour une mission dont j'ignore l'objet. Le lendemain, à l'aube, nous franchissons le seuil du refuge de Tamezievth au moment même où la troisième compagnie du bataillon de choc, commandée par l'aspirant Mohand Arezki Ouakouak, quitte le village pour gagner la forêt. La présence d'une compagnie du bataillon de choc sur le pied de guerre dans cette région, considérée pourtant comme calme, me laisse perplexe et renforce davantage ma conviction que quelque chose d'important se prépare dans le secteur et que notre présence n'est certainement pas fortuite.
Il fait encore nuit lorsque, rompus de fatigue, nous entrons dans le refuge afin de prendre une tasse de café brûlant et un bout de galette, en guise de petit-déjeuner et reprendre des forces, en prévision des événements éventuels qui pourraient intervenir dans la journée laquelle s'annonce splendide. Aussitôt après, nous reprenons la route dans la direction prise par la compagnie du bataillon de choc.
Après trois heures de marche ininterrompue à travers la forêt, nous accédons au vaste plateau de Béni-Ouagag lequel, situé en région I, est facilement reconnaissable pour l'avoir traversé il n'y a pas très longtemps et où nous retrouvons la troisième compagnie du bataillon, disséminée dans le sous-bois. Un peu plus loin, j'aperçois la compagnie de région II, également installée sur les lieux. C'est donc un rassemblement important, de plus de deux cent cinquante djoundis, auquel nous nous joignons. Je n'arrive toujours pas à percer le secret de cette concentration de troupe. Une véritable énigme, difficile à résoudre sans la coopération de Hamid Mezaï lequel, par son air amusé, garde encore le secret et fait durer le suspense.

Le sort du lieutenant Olivier Dubos
Nous sommes dans une région de l'immense contrée des Maâdid, qui s'étend jusqu'à M'sila, où la population des Ouled Djellal est encore traumatisée après les événements tragiques qui ont récemment secoué les hameaux de Melouza et de Beni Ilmen. Celui-ci, totalement inféodé à l'idéologie messaliste, est situé en contrebas de la montagne Ouanougha, à moins de quatre kilomètres de Melouza. Ses habitants furent l'objet d'une expédition punitive ordonnée et exécutée par l'ALN, sur ordre du colonel Saïd Mohamedi, pour tous les rapts perpétrés à l'encontre des djounoud et officiers, de passage dans la région, avant de les remettre à l'armée coloniale, lorsqu'ils ne les ont pas eux même massacrés. Quelques jours plus tard, le 28 mai 1957, tous les habitants de Melouza, alliés au FLN, furent, en guise de représailles, massacrés par l'armée coloniale, aidée en cela par les rescapés de Beni Ilmen, n'épargnant ni hommes, ni femmes, ni enfants, ni vieillards, ni même les animaux domestiques. Pour les besoins de la propagande et pour troubler les esprits, l'armée coloniale avait préparé un scénario grossier tendant à mettre ce massacre à l'actif du FLN en invitant les médias (télévisons, reporters etc.) pour mystifier l'opinion internationale sur les prétendus «méfaits de la bande d'assassins» du FLN.
Dans l'après-midi, Hamid Mezaï se décide enfin à me révéler le but de la mission qui se prépare pour cette nuit même du 4 février 1958. Il s'agit d'une opération visant l'enlèvement du poste militaire ennemi d'El Horane, au village de Hammam Dalaâ (M'Sila), situé à vingt-cinq kilomètres environ de notre position. En fait, ce camp militaire abrite le poste de commandement (PC) du 2e escadron du 8e régiment des spahis. Il est défendu par 33 hommes dont 2 gardes forestiers. Il est commandé par le lieutenant Olivier Dubos, celui-là même qui, en s'en souvient, avait participé au massacre des habitants de Melouza, le 28 mai 1957. Pour réussir, cette opération d'envergure doit, nécessairement, faire l'objet d'une préparation minutieuse et, si possible, d'une complicité à l'intérieur même du poste. Mais les combattants de l'ALN en sont bien capables pour l'avoir prouvé en maintes fois.
Cette opération, soigneusement préparée dans le secret total, a mobilisée deux compagnies. Les djounoud, mis au courant juste avant de quitter Beni Ouagag, ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme, se déclarant prêts à s'engager dans cette ambitieuse opération. Le plan d'attaque ayant obtenu l'aval du chef de la wilaya, la présence de Hamid Mezaï, en sa qualité de responsable du service de santé de la zone, se clarifie à présent. En outre, la présence du lieutenant Mustapha Nouri, chargé de coordonner la mise en application du plan d'attaque, est une indication supplémentaire de l'importance accordée à sa préparation.
N'étant pas du voyage, je suis néanmoins chargé de mettre en place dans la forêt de Beni-Ouagag, où la compagnie de la région 2 reste en couverture, l'équipement sanitaire en préparant médicaments et instruments chirurgicaux de manière à accueillir, dans les meilleures conditions, les blessés éventuels, Hamid Mezaï se chargeant donc d'intervenir sur place en cas de nécessité.
La troisième compagnie du bataillon de choc se met en route en début d'après-midi, pour arriver au point de rendez-vous prévu à la tombée de la nuit et faire la jonction avec la compagnie de la région 1. Celle-ci, sous les ordres de l'aspirant Naïmi, est déjà sur place, attendant aux environs du poste. Il y a là, également, le comité de région en l'occurrence, son chef, le sous-lieutenant Rabah Beldjerb et ses adjoints, les aspirants Saïd Saoud dit «l'Autchkiss», Aissa Hebid dit «Aissa Blindé» et Boubekeur Messaoudi.
Pour mémoire, les responsables de la région I, notamment le sergent-chef Abdelhafid Adouane et l'aspirant Boubekeur Messaoudi avaient élaboré ce plan depuis quelque temps déjà avec la complicité du sergent-chef des spahis Mohamed Zernouh. Celui-ci, faisant partie du personnel du poste d'El Horane, est un militaire de carrière. Né en 1924 à Zaâfrane (Djelfa) il avait, auparavant, fait preuve de courage en faisait parvenir munitions et renseignements à l'ALN(1).
C'est ainsi que la réalisation du plan d'attaque est entièrement confiée à la compagnie de région I, l'action se déroulant sur son territoire, épaulée en cela par la troisième compagnie du bataillon de Choc. Voici le fil des événements tel que rapporté, à son retour, le lendemain matin, par Hamid Mezaï.
Trois sections sont embusquées sur chacune des routes menant au poste afin d'intercepter les renforts éventuels. Le lieutenant Mustapha Nouri, le sous-lieutenant Rabah Beldjerb et l'aspirant Aïssa Hebid prennent le commandement de chacune d'elles.
Les autres sections sont scindées en trois groupes avec mission, pour chacun d'eux, d'attaquer et d'occuper les objectifs fixés à l'avance en l'occurrence, le réfectoire, la cuisine, le dortoir, l'arsenal et le parc où sont stationnés les sept véhicules blindés. A cet égard, les aspirants Naïmi, Saïd Saoud, Arezki Ouakouak et Hamid Mezaï sont chargés de les diriger.

L'aspirant Saoud dit «l'Autchkiss»
L'assaut sera donné à la tombée de la nuit, lorsque le portail hérissé de barbelés sera ouvert et après que Mohamed Zermouh eut neutralisé la sentinelle pour laisser entrer les groupes qui vont occuper, sans bruit, leur objectif. C'est à ce moment précis que les spahis, se trouvant dans le dortoir, s'apprêtent à rejoindre leurs collègues, en train de dîner au réfectoire, ne se doutant aucunement de ce qui se trame autour d'eux, à l'intérieur du poste.
Puis, en se rendant compte, soudain, de l'envahissement de leur cantonnement par les combattants de l'ALN, les spahis se sont aussitôt barricadés à l'intérieur du réfectoire avant d'ouvrir un feu nourri à travers la porte, blessant à l'épaule l'aspirant Saïd Saoud, dans sa tentative héroïque de forcer l'entrée de la cuisine, et tuant Belkacem N'Charfa, au moment où celui-ci s'est introduit dans le dortoir. Pour gagner du temps, en attendant la reddition où la liquidation des assiégés, toutes les armes entreposées dans l'arsenal, les mitrailleuses de calibre 12-7 et 30, montées sur les véhicules blindés, des caisses d'armes et minutions, ainsi que deux mortiers avec leurs obus, sont chargés sur des mulets. Ces derniers, mobilisés pour la circonstance, avec leurs propriétaires (des civils habitants la région), sont venus attendre leur tour à proximité du poste pour recevoir leur précieux chargement. Le butin est manifestement fabuleux. Il comprend aussi des fusils américains «Garant», des mitraillettes Mat 49, des pistolets Mac 50, des obus de mortier et des caisses remplies de munitions, de grenades et de mines anti-personnel.
A l'issue de laborieux pourparlers menés adroitement après les avoir menacés de les brûler vifs, en aspergeant de mazout le réfectoire, les 17 assiégés survivants, des jeunes appelés du contingent, dont un garde champêtre algérien, à leur tête le chef de poste, le lieutenant Olivier Dubos, finirent par se rendre.
Le convoi composé de 63 mulets chargés d'armes et de munitions, a finalement pris le départ aux environs de minuit, en direction de la base de repli, dans la forêt de Béni-Ouagag où nous les attendions et qu'il devait atteindre avant l'aube, après une marche forcée de six heures. Il est suivi de près par les combattants et les prisonniers restés légèrement en arrière.
Avant de quitter le poste et disparaître dans l'obscurité, laissant derrière eux les dépouilles de 16 spahis, l'ordre est donné de mettre le feu à tout ce qui ne peut être emporté: locaux, fûts de carburant et 7 véhicules blindés. Il a été rapporté que la lueur des flammes était visible depuis la ville de M'sila et qu'un avion de reconnaissance est venu, peu après leur départ, survoler le poste en flammes. Le même avion est revenu, tôt le matin, survoler vainement tout le secteur, jusqu'à la lisière de la forêt de Béni-Ouagag, à la recherche des traces du convoi.
Nous avons appris plus tard, par la presse locale, que l'un des gardes forestiers, a réussi à s'échapper en se dissimulant dans le conduit de la cheminée.
L'arrivée du convoi à Béni-Ouagag est célébrée avec joie. Les 17 prisonniers, épuisés par la marche forcée à laquelle ils ont été soumis, se reposent, sous bonne garde. La journée est entièrement vouée au repos, en particulier ceux qui ont participé à l'opération, en parcourant le trajet aller-retour pendant dix heures, tandis que les responsables, sous l'autorité du lieutenant Mustapha Nouri, font l'inventaire détaillé du butin. Nos pertes sont heureusement réduites à un tué: Belkacem N'Cherfa. L'aspirant Saïd Saoud dit «l'Autchkiss» étant pris en charge, soigné et dirigé vers l'hôpital de Tamelaht. Pendant ce temps, l'ennemi est désemparé après ce fait d'armes extraordinaire auquel il ne s'attendait nullement, en cherchant à retrouver nos traces.
Faisant preuve de ruse, les organisateurs ont choisi de nous replier sur Béni-Ouagag, gageant que les stratèges ennemis écarteront cette destination de leur objectif estimant pour cela impossible que nous puissions franchir cette distance avant le lever du jour. Et, qu'en outre, ils n'imagineront pas que nous puissions recourir à des mulets pour le transport du butin. Or, pendant qu'ils iront fouiller dans une autre direction, le temps de se rendre compte de leur erreur d'appréciation, nous serions alors déjà bien loin.
Le soir, à la tombée de la nuit, notre convoi poursuit sa route. Seule la compagnie du bataillon est avec nous, les deux autres sont restées à Béni-Ouagag. Nous avons alors pris la direction du versant sud du Djurdjura, après avoir traversé l'oued Sahel et fait passer derrière nous un troupeau de chèvres pour effacer les innombrables traces de pas qui pourraient trahir notre passage.
Pour atteindre l'étape suivante, nous avons emprunté un itinéraire qui a dérouté les forces ennemies mobilisées en grand nombre à la recherche des prisonniers et du fabuleux butin. Notre convoi se dirige ensuite, successivement, en direction du flanc sud du Djurdjura avec un premier arrêt au douar Béni-M'likhech (Tazmalt) où nous avons récupéré le reste du bataillon et son chef, le lieutenant Mohand Ourabah Chaïb, puis au douar Ighram (Akbou), où il est resté deux jours, le temps de décharger et de cacher une partie du butin, et d'exhiber les prisonniers à la population, puis Chellata et Ouzellaguen, pour enfin arriver, au sixième jour, dans la forêt d'Akfadou où nous sommes accueillis par le colonel Amirouche, manifestement satisfait de ce coup terrible porté à l'ennemi.
A chacune de nos étapes, des mulets sont soulagés de leurs lourdes charges lesquelles sont aussitôt confiées au chef du village pour les dissimuler dans des caches souterraines. Leurs propriétaires, des sympathisants de la région de Hammam Dalâa, retournent alors chez eux, en toute quiétude, enfourchant leur mulet et fier d'avoir accompli leur mission, sans susciter le moindre soupçon.
L'enlèvement du poste militaire d'El Horane est, sans conteste, l'une des actions les plus spectaculaires réussies par l'ALN. Aujourd'hui, nous sommes persuadés que ce haut fait d'armes réalisé par les combattants de la zone II de la Wilaya III, marquera les mémoires pour la postérité. Mais qui s'en souvient aujourd'hui en dehors des gens de la région qui ont vu ce qui s'était passé? Qui le commémore? Qui parle de cet acte héroïque qui a marqué nos esprits?...

(1)Il sera nommé plus tard lieutenant, chef du bataillon de choc de la zone II, et tombera au champ d'honneur à 46 ans, en avril 1960, au milieu de ses djounoud dans une bataille près d'El Kseur (Bejaïa).

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Le combat du colonel Amirouche Aït Hamouda, chef de la Wilaya III historique, tombé au champ d'honneur le 29 mars 1959 à Djbel Thameur (M'sila), était un «message pour une Algérie indépendante, unie et solidaire», a souligné, hier a Tizi Ouzou, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni.

Présent à Tassaft Ouguemoune (commune d'Iboudrarène), village natal de ce héro de la guerre de Libération nationale, pour assister à la commémoration du 59e anniversaire de la mort du colonel Amirouche, M. Zitouni a appelé les jeunes à s'inspirer du parcours de ce «grand homme qui avait une vision et une dimension nationales». Le ministre a souligné que «les enfants de la Kabylie, particulièrement, ont une lourde responsabilité dans la préservation de la mémoire des martyrs et des valeurs portées et transmises par tous ceux qui ont pris les armes pour libérer le pays du joug colonial», car, a-t-il relevé, «la majorité des officiers et responsables militaires de l'Armée de libération nationale (ALN) sont issus de cette région, et l'histoire en est témoin». Abordant la question de l'écriture de l'histoire, M. Zitouni a rappelé que son département a lancé un travail d'écriture des faits et évènements, et de collecte de témoignages sur la guerre de Libération nationale, «sans aucun tabou ni interdit», soulignant que «la seule ligne rouge dans cette démarche est l'atteinte aux constantes et à l'unité nationales». «L'Algérie, qui s'est libérée du joug colonial au prix du sacrifice de ses enfants, et du terrorisme, grâce aux services de sécurité, jouit aujourd'hui de la paix et de la stabilité. Aujourd'hui, ses enfants agissent en un seul homme pour une l'Algérie prospère en restant fidèles aux valeurs de la Révolution et unis autour des constantes nationales et des fondements de la République», a-t-il dit. Lors de cette même commémoration, qui a commencé par un recueillement et un dépôt de gerbes de fleurs à la mémoire des martyrs, où le ministre et la délégation qui l'accompagnait et de nombreuses organisations de la société civile étaient rassemblés au carré des Martyrs du village Tassaft, la Fondation Colonel Amirouche a honoré des moudjahidine, dont Hamou Amirouche, Rachid Adjaoud, Pr Mustapha Laliame, le général Ben Maâlem, décédés, et Slimane Laichour et Djoudi Attoumi. À cette occasion, des moudjahidine ont apporté leur témoignage sur le parcours du colonel Amirouche, dont l'ancien officier Mohamed Tahar Bouzeghoub (Wilaya I historique) qui a rappelé, notamment son charisme qui a fait de lui un «rassembleur». Il a également souligné le rôle de ce chef de la Wilaya III dans la formation de futurs cadres de l'Algérie indépendante, en envoyant des jeunes faire leurs études à l'étranger. Le fils du colonel Amirouche, Nourredine Aït Hamouda, a appelé, lors de ce rassemblement, à écrire l'histoire «sans censure», et invité le ministre des Moudjahidine à donner «plus de place» dans les manuels scolaires, aux héros et résistants algériens, et «pas seulement à ceux qui ont fait la Révolution», citant en exemple le roi amazigh Koceila, car, selon lui, «tant qu'on n'aura pas une vision apaisée de l'histoire, on ne pourra pas se réconcilier avec notre identité».

Un homme qui ne s’est jamais  départi de son humanisme 

Le colonel Amirouche Aït Hamouda (1926-1959), chef de la Wilaya III historique, était un leader militaire qui «ne s'est jamais départi de son humanisme», ont témoigné, ce week-end à Tizi Ouzou, des moudjahidine. S'exprimant à l'occasion d'une table ronde organisée par le musée régional du Moudjahid pour la commémoration du 59e anniversaire de la mort de ce chef historique tombé au champ d'honneur en compagnie du colonel Si El-Houas à Djebel Thameur, d’anciens maquisards de la guerre de Libération nationale, dont Aït Ahmed Ouali, Laichour Slimane et Si Ouamer Azwaw, ont mis en exergue la «générosité du colonel Amirouche envers les siens, sa disponibilité envers les moudjahidine qui étaient sous son commandement et son humanisme envers les prisonniers». «Il se préoccupait toujours de la situation des moudjahidine et accordait une attention particulière aux blessés en s'assurant de leur prise en charge», ont-ils témoigné. Des valeurs qui ont fait que «tous les combattants l'aimaient», a insisté Ouali Aït Ahmed dit Si Ouali, ancien officier de l'ALN. Cette dimension de la valeur humaine, on la retrouve chez lui-même dans le traitement qu'il réservait aux prisonniers.

Il cite l'exemple de la prise par les moudjahidine et grâce à la complicité de Zernouh Mohamed de Zaafrane dans la région de Djelfa, du poste militaire colonial d'El-Horane du côté de M'sila, et qui s'est soldée par la récupération de plusieurs chargements d'armes et de munitions, d'effets militaires, de rations alimentaires et autres, et durant laquelle 17 militaires français ont été faits prisonniers.

Parmi les prisonniers, il y avait le chef du poste, le lieutenant Olivier Dubos, que le colonel Amirouche a voulu échanger contre le lieutenant Salhi Hocine d'El-Kseur, mais l'armée coloniale a répondu par l'exécution de Salhi Hocine.

L'autre prisonnier libéré par ce même responsable historique de la Wilaya III était le pasteur Lester Griffith qui a été libéré après plus de trois mois passés au maquis, non sans que le colonel Amirouche lui remette un bon pour lui rembourser sa voiture brûlé par les moudjahidine, lors de son arrestation. «Ce pasteur, qui a rejoint les États-Unis d'Amérique, est devenu le porte-voix de l'ALN dans ce pays, qu'il a réussi à faire gagner à la cause algérienne pour l'indépendance», a souligné Si Ouali Aït Ahmed.
 

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9e R  Spahis: La Fontaine   Beaucoup de DCD en Juin 1962    Mairie d'Alger

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Date de dernière mise à jour : 17/12/2019

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