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L'Exécutif Provisoire Algérien

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Vu sur le Web   

La force locale en algerie

Liste opérations de l'OAS - adimad

adimad.info/historique.php?cible=liste_ope

En particulier -  Vendredi 30 mars1962 . L’OAS brouille le discours télévisé d’Abderrahmane Farès, président de l’Exécutif provisoire (structure qui prépare l’installation de la future république algérienne), qui appelle à la paix  et le  11 Avril 1962      Marcel BOURGOGNE, chef d'escadron, tué à Alger. Il était responsable de la sécurité des membres de l'exécutif du Rocher-Noir

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Par le lien -- http://www.ina.fr/audio/PHD94017840   voir, la preuve de la mise sous l'autorité de  l'Exécutif provisoire Algérien, la force locale de l'ordre Algérienne

(dont 10% de militaires FSE,  mutès d'office, par l'armée Française  après le 19 mars 1962) 

Ecouter  l'Audio de la 8 minutes a la 11 minutes, ce que  vous pouvez voir  avec le lien sur www.ina.fr/video/CAF90002960

Christian Fouchet Haut commissaire de France en Algérie a bien dit le 21 Avril 1962

 

 << La France conformément aux Accords d'Evian, mets sous l'autorité de l'Exécutif Provisoire  cette force locale, dont l'Exécutif Provisoire disposera comme elle l'entend >>

 

En 1962, Rocher Noir a hébergé l'Exécutif provisoire présidé par Abderrahmane Farès.

 

Sur Wikipédia on peut lire des infos sur la fin de la Guerrre d'algérie

 

 

Force locale — Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Force_locale

L'Exécutif Provisoire Algérien  et le

Gouvernement Provisoire de la République Algérienne

 

Le Comité de coordination et d'exécution, créé par le congrès de la Soummam du , est le premier organe exécutif de la révolution algérienne, précurseur du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Il est politiquement responsable devant le Conseil national de la Révolution algérienne, qui constitue un embryon de parlement dont les membres sont désignés par cooptation, faute de pouvoir organiser des élections en raison de l'état de guerre en Algérie.

Le , le CNRA vote une résolution donnant délégation au CCE pour former un gouvernement provisoire algérien.

L'annonce officielle de la constitution du « Gouvernement provisoire de la République algérienne » (GPRA) eut lieu au Caire le . Le même jour, la première déclaration du président du GPRA, Ferhat Abbas, fut rendue publique, définissant les circonstances de la naissance de ce gouvernement et les objectifs visés par sa création.

Ce gouvernement est intervenu en exécution des décisions prises par le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) lors de sa réunion tenue au Caire du 22 au au cours de laquelle le Comité de coordination et d'exécution (CCE) fut chargé d'annoncer la création d'un gouvernement provisoire pour parachever la mise en place des institutions de la « Révolution » et la reconstruction d'un État algérien moderne.

Le Gouvernement provisoire avait mis les autorités françaises devant le fait accompli alors que celles-ci prétendaient ne pas avoir d'interlocuteur pour négocier.

Entre 1958 et 1962, il y eut trois formations du Gouvernement provisoire de la République algérienne.

Ci-joint un document du gouvernement Provisoire de la République Algérienne du 16 novembre1958

envoyé par mon ami  Algérien Jameldine Zbiri  sur Facebook, a qui j'adresse tous mes remerciements.

1958 gpra

Gpra 1958

Et une note de service du 14 aout 1959 

Wilaya

29 juin 1962

 

Composition des gouvernements

 

Premier gouvernement ( - )

Le premier gouvernement était composé de[1],[2] :





Deuxième gouvernement ( - )

Le deuxième gouvernement[4] était composé de :




Troisième gouvernement ( - )

Le troisième et dernier gouvernement était composé de :




 

Exécutif provisoire Algérien

 

L'Exécutif provisoire1 est une structure provisoire chargée de gérer les affaires publiques en Algérie durant la période transitoire entre le cessez-le-feu à la suite des accords d'Évian du 19 mars 1962 (entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne et le Gouvernement de la République française) et l'installation définitive du nouvel État algérien le 15 octobre 1962.

L'Exécutif provisoire est installé le 28 mars 1962, après la publication dans le Journal officiel de la République française des décrets qui organisent la période de transition entre la signature des accords d'Évian et l'installation d'un nouveau pouvoir issu du référendum d'autodétermination qu'il a la charge d'organiser. Les autres prérogatives de l'Exécutif provisoire sont principalement le maintien de l'ordre et l'administration intérieure.

Abderrahmane Farès est nommé président de l'Exécutif et Roger Roth vice-président. La composition finale, après négociations, est nommée par le décret du 6 avril 1962. Le siège de l'Exécutif est fixé à Rocher Noir (actuellement Boumerdès). Il transmet ses pouvoirs à l'assemblée constituante le 25 septembre 1962 et au 1er gouvernement algérien, nommé par Ben Bella le 15 octobre 1962.

Décret du  portant nomination des membres de l'Exécutif provisoire en Algérie, Journal officiel de la République française. Lois et décretsp. 3644

Composition de l'Exécutif Provisoire Algérien


  • Secrétaire général de l'exécutif provisoire : Saïd Hocine

 

8 avril 1962

La Force Locale de l'Ordre  au service de l'Exécutif  Provisoire Algérien

 

La force locale est une force mixte de maintien de l'ordre en Algérie, créée le 30 mars 1962 dans le cadre des accords d'Évian du 18 mars 1962 et placée sous les ordres de l'Exécutif provisoire et du Haut Commissaire de la République française en Algérie, Christian Fouchet. Elle est organisée en unités de forces locales (UFL) et compte à sa création un effectif de 40 000 hommes répartis en 114 unités. Les UFL sont des formations mixtes, composées majoritairement de « Musulmans » (90 %) et commandées par des Européens (10 % des effectifs). Inefficace et travaillant dans l'improvisation, elle est rapidement confrontée aux désertions massives des Algériens incorporés dans ses rangs, partis rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale algérienne. Elle perd petit à petit de son utilité et elle est dissoute à partir du 17 juillet 1962.

 

 

Historique

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Création

L'idée de la mise en place d'une « force locale », chargée du maintien de l'ordre en Algérie, remonte au 20 janvier 1961, bien avant la conclusion des accords d'Évian et émane du Comité des affaires algériennes (CAA). À terme et le cas échéant, cette force devait passer sous le ordres d'« un organisme algérien chargé de préparer l'autodétermination ». Ses effectifs, hybrides algéro-français, devaient compter entre 30 000 à 35 000 hommes[1]. Elle devait servir, dans l'esprit des Français, l'embryon d'une future armée algérienne, à la place de l'ALN[2].

La proposition de créer une force locale présentée par les négociateurs français au cours des discussions d'Évian a été vivement discutée pendant les négociations. Outre la crainte que cette force fasse concurrence à l'ALN, la partie algérienne s'opposait aussi à la présence des supplétifs dans les rangs de la force, comme le propose la partie française : des unités de sécurité à base de GMS, de maghzens et de pelotons de gendarmes auxiliaires[3].

En fin de compte, la force locale est créée par l'arrêté interministériel du 30 mars 1962. La solution retenue est d'utiliser les unités existantes, en gardant leurs cadres européens et en y versant des appelés « musulmans ».

Elle est officiellement mise sous l'autorité de l'Exécutif provisoire, mais dans les faits elle relève de l'autorité du haut-commissaire en Algérie Christian Fouchet[4].

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Réunion comité des affaires algériennes

JT 20H

  • Video 24 Oct. 1961 197 Vues 00min 42s

Réunion à l'Elysée du Comité des Affaires algériennes, avec le Ministre de l'Intérieur Roger FREY, le ministre des Affaires algériennes Louis JOXE, le délégué général du gouvernement en Algérie Jean MORIN, le Ministre de l'Armée Pierre MESSMER et le Premier ministre Michel DEBRÉ.

Émission   JT 20H  Production  Producteur ou co-producteur

RADIODIFFUSION TELEVISION FRANCAISE

21 avril 2

Inter actualités de 19H30 du 21 avril 1962 - Audio Ina.fr

www.ina.fr/audio/PHD94017840

21 avril 1962 1

21 avril 1962 3

La force locale en algerie

A compter du 10 juillet 1962, Mokdad Omar n'était plus Directeur des Forces Locales, il était  délégué dans les fonctions de Préfet, Inspecteur Général Régional de Constantine

Le Préfet Mokdad Omar qui avait été nommé Directeur des Forces Locales le 9 avril 1962 par décret, est par arrêté du 21 Août 1962 nommé délégué dans les fonctions de Préfet, Inspecteur Général Régional de Constantine
Arrête :
Article 1er. – M. Mokdad Omar est délégué dans les fonctions de Préfet, Inspecteur Général Régional de Constantine à Compter du 10 Juillet 1962
Art. 2 – Il sera procédé par un arrêté ultérieur à son classement
Art. 3 – Le délégué aux affaires administratives est chargé de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel de l’Etat Algérien.
Fait à Rocher- Noir, le 21 Août 1962
Pour le Président de l’Exécutif Provisoire Algérien
Le délégué aux Affaires Administratives,
Signé : A. Chentouf

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                  Accords d'EVIAN du 18 Mars 1962

 

Décret N° 62-306 du 19 mars 1962 portant organisation provisoire des pouvoirs publics en Algérie

TITRE  IV                                                      De la force de l'ordre. 

Art. 19. — Il est créé une force de l'ordre propre à l'Algérie. Cette force de l'ordre est placée sous l'autorité de l'exécutif provisoire, qui décide des conditions de son emploi.

Art. 20. — La forcé de l'ordre aura un effectif global de 60.000 hommes. Son effectif initial sera de 40.000 hommes. Il comprendra :

Les auxiliaires de la gendarmerie et les groupes mobiles de sécurité actuellement existants ; Des unités constituées par les appelés d'Algérie et, éven­tuellement, par des cadres pris dans les disponibles. L'exécutif provisoire a le pouvoir de compléter la force de l'ordre par rappel de réserves instruites. 

.Art. 21. — Le directeur de la force de l'ordre est nommé par décret en accord avec l'exécutif provisoire

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Arrêté  Interministériel du 30 Mars 1962 

pour

L application du decret capture

Composition de l'Exécutif provisoire Algérien

Président : Abderrahmane Farès, notaire.
Vice-président : Roger Roth, avoué.
Délégué aux affaires Générales : Chawki Mostefai, docteur en ophtalmologie, représentant le GPRA.
Délégué aux affaires économiques : Belaid Abdesslam, étudiant, représentant le GPRA.
Délégué à l’agriculture : M’hamed Cheikh, agriculteur et éleveur.
Délégué aux affaires financières : Jean Mannoni, docteur en médecine.
Délégué aux affaires administratives : Abderrazak Chentouf, avocat représentant le GPRA.
Délégué à l’ordre public : Abdelkader El Hassar, avocat. (force locale)
Délégué aux affaires sociales Hamidou Boumediène, docteur en radiologie représentant le GPRA.
Délégué aux travaux publics : Charles Koenig, professeur de CEG.
Délégué aux affaires culturelles : El Hadj Bayoud Brahim, chef religieux du Mzab.
Délégué aux postes : Mohammed Benteftifa, pharmacien, représentant du GPRA.

Composition

La force locale est composée de :

  • une direction des commandements régionaux et départementaux
  • 114 groupes mobiles de sécurité (GMS)
  • 110 pelotons de garde territoriale (PGT) constitués par des gendarmes et des auxiliaires de gendarmerie
  • 114 compagnies formées d'appelés (dont la numérotation commence à 401)
  • 3 500 hommes de compagnies sahariennes

C'est le général de gendarmerie Corberant qui a la charge de son organisation, remplacé ensuite par le colonel Ghenim et le commandant Yazid, du cabinet d’Abderrahmane Farès.

Le commandement est confié à Omar Mokdad, préfet de Saïda.

Missions

Le décret interministériel du 30 mars 1962 a assigné à la force locale deux missions principales : maintenir l'ordre et assurer le bon déroulement du référendum d'indépendance.

  • Maintien de l'ordre
  • Assurer le bon déroulement du référendum d'indépendance

La force locale assure d'autres missions secondaires :

  • Protection des populations
  • Ouverture de passages dans les lignes Challe et Morice pour permettre l'entrée des unités de l'ALN
  • Formation militaire
  • *************************************************************************
  • Le 1er mai 1962  tout était bien en place a l'Exécutif provisoire

  • Copie-copier Internet, d'un article signé du Délégué de l'Exécutif Provisoire 

  • Transmission un message NR 1458/60 Secret Urgent

    Exécutif provisoire algérien – délégation à l’ordre public –
    Direction de la force de l’ordre.


    A.P.I.G.R Oran – Préfet de police Oran –
    Inspecteur G.M.S OPAN (pour exécution)

  • Préfets : Mostaganem, Saïda, Tiaret, Tlemcen

NR 0034/DF0 du 1er mai 1962

Honneur vous faire connaître que suite à visite effectuée à votre inspection le 30 avril par M. le Lt-colonel Djebaili et M. Lucas, j’ai décidé :
          Primo : d’accepter à compter du 1er mai les démissions de MM Raspail, Audon, Robert, Sabater tous du cadre des personnels supérieurs d’encadrement des G.M.S. Ainsi que celles des personnels subalternes de l’inspection qui en feraient la demande.
         Secundo : de prononcer, également à compter du 1er mai, pour refus d’exécuter les ordres reçus et incitation à la désobéissance, la suspension en attendant leur comparution à la commission paritaire de discipline de leurs corps respectifs de : MM Navarro du GS// GMS 33, Martinez du GMS 81. Tous deux officiers de groupe ainsi que personnel subalterne d’encadrement du GMS 79.
          Tertio : de prononcer, sur la demande de M. le Préfet de Tiaret et pour les mêmes raisons, la suspension en attendant leur comparution devant commission paritaire de discipline de : MM Jubier, Vigneron, Caparos, Pailla, du cadre des personnels subalternes tous du GMS 87.
           Quarto : de prononcer le licenciement immédiat des gardes Fouché, Lopez, Huarte également du GMS 87.
           Quinto : de mettre en route, à destination GMS 33, des personnels actuellement en stage, qui devront être affectés d’urgence dans les groupes mis provisoirement à la disposition préfet police Oran.
          Sexto : de donner immédiatement fonctions s/officiers aux personnels proposés à la commission d’avancement franco-musulmane. Personnel nécessaire à fonctionnement inspection vous sera affecté dans meilleurs délais
              Septimo : un C.R d’exécution sera adressé sous présent timbre dans meilleurs délais.

Signé : El Hassar 1230/01/0

 

Commentaires de Jean Pierre Chevénement de Mars 2020 sur France Culture. Jean Pierre Chevénement qui était a Oran à la préfecture après le 19 Mars 1962

<<   Donc j'ai fait acte de volontariat en pensant, comme le genéral De gaulle l'avait dit que si l'algérie devait devenir indépendante  mieux valait que ce fut avec la France que contre elle 

Donc j'ai choisi d'aider a l'émergence de cette Algérie indépendante et j'ai  été chargéé des relations avec l'armé française et avec l'armé algérienne. jai donc connu la zone autonome d'Oran>>

 

Jean pierre chevenement oran 19 mars 1962

L oas chevenement

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  • Premier article paru dans la Presse "Ancien Combatttant" de France  depuis 1962  de ce sujet  force locale 

  • - Jean Louis Cerceau dans le journal  de la FNACA " l'Ancien d'Algérie" de Novembre 2017 N°561

  •  

C etait votre unite

10 avril 1962

Pendant cette période

Equipe "" autour de Christian Fouchet, il n'y a que des hommes animés du même état d'esprit ""

Cabinet du Haut-Commissaire de la République en Algérie  à  Rocher Noir  Avril 1962

Est nommé  Directeur de cabinet  militaire  du haut- commissaire de la République en Algérie

M   le Colonel   Buis Georges

Est nommé Chef de cabinet militaire du  haut- commissaire de la République en Algérie

M   le Commandant  Poillot André

Attachés au cabinet militaire du haut- commissaire de la République en Algérie 

M le Chef d’escadrons Pont Jacques

M le  Chef de bataillon Monie Jérome

M le Chef de bataillon  Dauphin Gilbert

Chargés de mission  cabinet militaire du  haut- commissaire de la République en Algérie 

M le Colonel  Saint -Martin jean

M le Chef d’escadrons   Guyard  Raymond

Est  nommé  Directeur du Cabinet civil  du haut-commissaire de la République en Algérie

M  Jean Dours préfet de Bône

 Chargé de mission  auprès  du haut- commissaire de la République en Algérie 

 M Teyssot

Sont nommés   Conseillers techniques au cabinet civil

M Jonquères  procureur General militaire

M Monteil directeur de l’institut d’études islamiques de l’université de Dakar

M Marquis diplomé de l’école des hautes études

Est nommé Chef de cabinet civil

M Guillon secrétaire des affaires étrangères

Chargés  de mission  au cabinet civil

M Poujol  sous préfet hors classe

M Burlot sous préfet  2ème classe

M Bondoux auditeur au conseil d’etat

M Harel   secrétaire des affaires  étrangères

M Seillieres licencié en droit, diplômé d’institut d’études des politiques 

Installation

Radio-Télévision Française Vidéo Audio  INA.Fr « Inter actualité de 19h - 21 avril 1962»

"Algérie- Rocher Noir  21 avril 1962 il est 11 heures et c’est l’installation officielle de la  force locale"

Dans la cité administrative du Rocher noir à Alger, où s'est installé l'exécutif provisoire du GPRA, présidé par Abderrhamane FARÈS, le Haut commissaire de France en Algérie Christian FOUCHET et le responsable des Forces armées françaises à Alger, inspectent les troupes de la force locale

Fourquet et fouchet

M. Fouchet  et le Général de Mendite (Commandant le Secteur d’Alger) inspectent à Rocher Noir la Force Locale

.Capture alger

La naissance de cette Force Locale a Alger", et la prise en main

par le Directeur  Le Préfet Mokdad au cours d'une cérémonie, a Alger. 

 

Extrait des discours des trois principales autorités, représentant les forces de l'ordre en Algérie, a cette cérémonie

Radio-Télévision Française  Extrait de la vidéo INA.Fr « Inter actualité de 19h 30 du 21 avril 1962 »

"Algérie- Rocher Noir  21 avril 1962 il est 11 heures et c’est l’installation officielle de la  force locale

Monsieur Foucher  Haut- Commissaire 

Monsieur Farès   Président de l'exécutif Provisoire

Monsieur le Préfet Mokdad Directeur de cette force locale ainsi que tous les membres de l’exécutif provisoire

Le Haut-commissaire prend maintenant la parole

      -  Je salue vos formations gendarmes, dont la présence en ce lieu est l’émouvant symbole de  la naissance d’une force, dont nous attendons beaucoup de biens pour l’Algérie.

Vous serez avec vos camarades, et, à côté de l’armée française dont vous êtes issus, le garant de la paix et de l’ordre.

 Monsieur le Président – La France, conformément aux accords d’Evian, mets  sous l’autorisé de l’exécutif provisoire  cette force locale,

dont l’exécutif provisoire disposera comme elle l’entend 

Monsieur Farés - Président de l’exécutif provisoire algérien

Monsieur le haut- commissaire – C’est avec émotion, au nom de l’exécutif provisoire dont j’ai l’honneur de présider, que je prends en main cette force locale conformément

aux accords d’Evian Officiers sous- officiers  gardes et soldats, je compte sur vous pour être en effet  en Algérie le garant de l’ordre public et de la paix enfin d’assure sur

cette terre de nos frères, le bonheur de tous les algériens sans exception

Monsieur le Préfet Mokdad <<Ancien Commandant de l'Armée Française>> (ci-dessous)  Directeur de la force locale va lire son premier ordre du jour 

 Officiers, Sous- Officiers, Soldats, Gardes, Gendarmes de la Force de l’ordre,

Je prends aujourd’hui votre commandement

 

Molkad

Discours  du 23 mai 1962 du Président de l’Exécutif Provisoire Algérien M A Farès, a l'issue d'une prise d'Arme de la force locale, à Koléa.

Dépêche A.F.P. du  23 mai 1962 du ROCHER  NOIR

           - L'Algérie indépendante coopérant avec la France, grâce à la volonté et a la détermination de tous les algériens  dignes de ce nom, naîtra dans 38 jours et vivra. a déclaré M. Farés   en conclusion de  l'allocution qu'il a prononcé ce matin à Koléa  à l'issue d'une prise d'armes d'une unité de la force locale             

      - Dans l'allocution, qu'il adressa aux officiers, sous-officiers, et soldats, le Président de l’Exécutif Provisoire à  déclaré.....

   .des accords signés à Evian au nom du peuple Français par le gouvernement Français, et, au nom du peuple algérien, par le gouvernement provisoire de la République Algérienne, constituent les bases nouvelles, des rapports entre les deux pays.  

        Nous avons tous, a dit  M  Farés  l’impérieuse mission, de réaliser l’étape de transition, qui nous conduira à partir du 1 juillet, à la constitution d'une Algérie libre, souveraine et indépendante, coopérant avec la France.  Le rôle qui nous est assigné, avec toute l'autorité conférée, par le gouvernement  Français, et le GPRA   a  - l’Exécutif Provisoire Algérien est d'une importance historique-

( ce texte provient d'un Journal de ma région qui était dans une Bibliothéque Départementale. Dans celle-ci, ce journal a disparu depuis, mais j'avais fait une copie!!)

 

Tous les efforts sont tendus pour effacer de notre mémoire. Mais a gràce a Internet nous retrouvons, tout sur cette période, sans l'ouverture des ARCHIVES nationales  OFFICIELLES.

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AGES HEBDO HISTOIRE    El Watan  Copie 

La mission délicate de l’exécutif provisoire analysée par Aïssa Kadri

La république éphémère de Rocher Noir

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le 19.03.18 | 12h00 Réagissez

 
	Lev&eacute;e du drapeau alg&eacute;rien &agrave; Rocher Noir

Levée du drapeau algérien à Rocher Noir   (6 avril 1962)

 

Il y a 56 ans, le cessez-le-feu entrait officiellement en vigueur entre le FLN/ALN et l’armée coloniale en vertu des Accords d’Evian. Les mêmes Accords prévoyaient la création d’un Exécutif provisoire chargé, notamment, de gérer la période de transition jusqu’au transfert définitif du pouvoir aux nouvelles autorités de l’Algérie indépendante. Dans une étude intitulée : «L’Exécutif provisoire.

Les enjeux d’une transition chaotique» (parue dans l’ouvrage collectif La Guerre d’Algérie revisitée, ed. Karthala, 2015), le professeur Aïssa Kadri apporte un précieux éclairage sur cette période charnière qui a vu la naissance du jeune Etat algérien dans un contexte marqué par des violences inouïes, entre déchaînement meurtrier de l’OAS et luttes de pouvoir entraînant une «guerre des Wilayas» lors de la crise de l’été 1962.

Il y a 56 ans jour pour jour, le 19 mars 1962, à midi, le cessez-le-feu entrait en vigueur entre le FLN et l’armée coloniale. La Guerre de Libération prenait officiellement fin. C’était au lendemain des Accords d’Evian, signés le 18 mars à Evian-Les-Bains, en Haute-Savoie.

Entamés le 7 mars 1962, à l’Hôtel du Parc, les pourparlers entre la délégation algérienne, conduite par Krim Belkacem, et la délégation française, dirigée par Louis Joxe, ministre d’Etat chargé des Affaires algériennes, débouchent sur un accord au terme de 11 jours de négociations, avec, à la clé, un document de 93 pages.

L’article 1 des Accords d’Evian dispose : «Il sera mis fin aux opérations militaires et à toute action armée sur l'ensemble du territoire algérien le 19 mars 1962 à douze heures.» Les Accords prévoient notamment l’organisation d’un référendum pour que les deux peuples «choisissent leurs destins». C’est ainsi que, le 8 avril 1962, un premier référendum fut organisé en France.

Les électeurs devaient se prononcer sur cette question : «Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant les accords à établir et les mesures à prendre au sujet de l’Algérie sur la base des déclarations gouvernementales du 19 mars 1962 ?» En clair, il s’agit d’une validation, par le peuple français, des Accords d’Evian. Le «oui» l’emporta avec 90,81% des suffrages exprimés.

Le 1er juillet 1962, un référendum d’autodétermination est organisé en Algérie autour de cette question : «Voulez-vous que l'Algérie devienne un Etat indépendant coopérant avec la France dans les conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962 ?» Le «oui», évidemment, triompha avec 99,72% des voix.

«Peu de travaux sur l’Exécutif provisoire»

Dans la foulée des Accords d’Evian, un Exécutif provisoire sera formé quelques jours après la proclamation du cessez-le-feu. Basé à Rocher Noir (actuelle Boumerdès) et dirigé par Abderrahmane Farès, il aura principalement pour mission de gérer les affaires courantes, d’organiser le référendum d’autodétermination ainsi que les élections de l’Assemblée constituante.

Aïssa Kadri, professeur émérite de sociologie à l’université Paris 8, a publié récemment, dans le cadre d’un ouvrage collectif qu’il a co-ridigé, intitulé : La guerre d’Algérie revisitée. Nouvelles générations, nouveaux regards (Paris, éditions Karthala, 2015), une étude fort intéressante sur ce gouvernement éphémère.

Sous le titre «L’Exécutif provisoire : les enjeux d’une transition chaotique», il apporte un précieux éclairage sur cette période charnière et extrêmement délicate qui a vu la naissance du jeune Etat algérien dans un contexte marqué par des violences inouïes, entre déchaînement meurtrier de l’OAS et luttes de pouvoir entraînant une «guerre des wilayas» lors de la fameuse «crise de l’été 1962», obligeant le peuple à sortir dans la rue aux cris de «Sabaâ s’nine barakat !».

Aïssa Kadri révèle d’emblée : «Peu de travaux ont été menés sur l’Exécutif provisoire.» L’auteur va s’intéresser surtout à la base sociale de ses membres, estimant qu’on a peu étudié la «sociologie particulière» de cette autorité. Et de souligner que son propos est de «revenir sur ce moment historique, cette période précise qui court du 18 mars 1962, date de la signature des Accords d’Evian, à la fin octobre 1962, et qui a été un moment crucial dans l’évolution de l’Algérie».

«L’Exécutif provisoire, détaille-t-il, est installé le 28 mars 1962, après l’accord du cessez-le-feu et la signature des décrets pour l’organisation de la période intermédiaire. Sa mission se termine au moment de la passation des pouvoirs à Rocher Noir (aujourd’hui Boumerdès) le 15 octobre 1962 aux autorités algériennes, après l’élection de l’Assemblée nationale constituante fin septembre et la formation du gouvernement de Ben Bella.»

5 délégués GPRA sur 12 membres

Dans cette étude, le professeur Aïssa Kadri puise, entre autres documents, dans les mémoires de Abderrahmane Farès parus sous le titre : La Cruelle vérité. L'Algérie de 1945 à l'indépendance (édité chez Plon en 1982 et réédité par Casbah en 2006). Il puise également dans les témoignages de Charles Koenig et Roger Roth qui ont fait partie de cette équipe.

Aïssa Kadri observe que «la durée de fonctionnement de l’Exécutif (provisoire) a été relativement courte mais, de fait, très dense et importante». L’ancien directeur de l’Institut Maghreb-Europe explique que l’un des aspects qui méritent l’attention en étudiant cette période cruciale est d’«interroger cette structure dans ce qu’elle a pu laisser entrevoir comme possibilités de construire le pluralisme».
L’Exécutif provisoire est composé de 12 membres appelés «délégués», dont trois d’«origine européenne».

Les délégués algériens sont pour la plupart «diplômés des universités françaises» et «sont connus pour avoir une longue pratique au sein des partis nationalistes». Comme nous l’indiquions, Abderrahmane Farès, notaire de profession, est désigné à la tête de ce gouvernement de transition. Le poste de vice-président est revenu à Roger Roth, natif de Sedrata, avocat au barreau de Philippeville (Skikda), «un homme de dialogue et un ‘‘libéral’’».

Parmi les dix autres membres, cinq représentent le GPRA : Chawki Mostefaï (médecin ophtalmologue, délégué aux Affaires générales ; il occupait le poste de chef de mission du GPRA à Rabat avant d’être désigné chef du groupe FLN au sein de l’Exécutif provisoire), Belaïd Abdesslam (étudiant, chargé des Affaires économiques), Abderrezak Chentouf (avocat, délégué aux Affaires administratives), Hamidou Boumediène (médecin radiologue, délégué aux Affaires sociales) et Mohamed Benteftifa (pharmacien, délégué aux Postes).

Pour ce qui est des deux autres membres « d’«origine européenne», il s’agit de Charles Koenig, instituteur puis professeur de CEG (collège), maire de Saïda ; dans l’Exécutif provisoire, il est délégué aux Travaux publics puis député de Saïda au sein de l’Assemblée constituante.

L’autre délégué est Jean Mannoni, médecin de profession, délégué aux Affaires financières. Enfin, les autres membres algériens sont : Abdelkader El Hassar, avocat, délégué à l’Ordre public ; M’hamed Cheikh, agriculteur et éleveur, chargé de l’Agriculture et enfin El Hadj Bayoud, figure religieuse du M'zab, délégué aux Affaires culturelles.

Des hommes de «l’entre-deux»

En soutien à ces hommes, note Kadri, il y a tout un aréopage de jeunes cadres, «une jeune élite» qui «constituera le vivier (…) de l’Etat national en construction». Parmi eux : Mohamed Khemisti, Missoum Sbih, Abdelatif Rahal, Abdelmalek Temmam, Abdelkader Zaibeck, Smail Mahroug ou encore Mohand Mahiou, premier directeur de cabinet de Abderrahmane Farès.

Le sociologue relève que la grande majorité des membres de l’Exécutif provisoire ont une même caractéristique en partage : ce sont des «hommes de l’entre-deux» qui faisaient figure de «passerelles» entre «les forces sociales de l’Algérie coloniale». «Les élites qui vont prendre en main la gestion des affaires au sein de l’Exécutif provisoire, du cessez-le-feu à la mise en place des institutions de l’Etat indépendant, représentent des catégories issues du milieu des luttes politiques qui ont marqué l’histoire coloniale de l’après-Seconde Guerre mondiale, qui se connaissent et qui ont été pour la plupart engagées dans des processus d’intermédiation», écrit-il.

«Ces caractéristiques d’hommes de l’entre-deux se retrouvent bien partagées par la quasi-majorité des membres de l’Exécutif provisoire qui vont être désignés au lendemain du cessez-le-feu.» Le président Farès est décrit comme un «nationaliste (…) sensible à l’état social de ses compatriotes».

«Il a été, au sein de la IVe République finissante, l’homme des intermédiations, celui qui a tenté de l’intérieur de transformer le rapport de force, celui qui a pris langue avec toutes les forces qui comptaient au sein du régime colonial.» Le président de l’Exécutif provisoire (qui n’est autre que le père de l’écrivain Nabile Farès) est né en 1911 à Amalou, près d’Akbou.

Il s’installe comme notaire à Collo en 1936 avant de s’engager dans une carrière politique au long cours après 1945. Il siège au conseil général du département d’Alger puis devient membre de l’Assemblée constituante en 1946. Marqué par les massacres du Nord-Constantinois de l’été 1955, il se rapproche du FLN.

Il s’installe à Paris en 1956 où il est chargé par la Fédération de France de collecter des fonds. Il décline une offre du général de Gaulle qui lui avait proposé un poste de ministre en 1958. Le 4 novembre 1961, il est arrêté pour «atteinte à la sûreté de l’Etat» et incarcéré à la prison de Fresnes. Il sera libéré le 19 mars 1962, et quelques jours plus tard, le voici donc propulsé à la tête de l’Exécutif provisoire.

La force locale affaiblie

L’Exécutif provisoire «n’eut pas les moyens de son action», résume Aïssa Kadri.

«Il ne put s’appuyer sur des forces conséquentes pour établir la sécurité mise à mal par la folie meurtrière de l’OAS.» Et de préciser : «La force locale, qui devait constituer l’épine dorsale de la politique sécuritaire avec des effectifs prévus de 60 000 militaires, n’en réunit guère qu’un peu plus des deux tiers. De plus, elle s’effilocha très vite sous l’effet des désertions de soldats – les «marsiens» ou combattants de la dernière heure – qui rejoignaient massivement les troupes du FLN.»

Attaché au «pluralisme culturel et politique» et à la «cohabitation avec les Européens», l’Exécutif provisoire adopte le principe de la «mixité dans la nomination des hauts fonctionnaires de l’Etat». «De manière générale, le quota de 10% de fonctionnaires prévu pour la minorité européenne fut, plus ou moins, ici et là, appliqué… », affirme l’auteur.

Le sociologue a analysé avec acuité l’action de ce premier noyau de l’Etat algérien dans la perspective de l’instauration d’un pluralisme politique en se penchant sur les conditions d’organisation du référendum d’autodétermination. «C’est sans doute avec la préparation du vote pour l’autodétermination que la mise à l’épreuve des prérequis de l’ouverture, de la vision d’un Etat nation non exclusif après l’indépendance, fut le plus emblématique de ce qui allait perdurer pendant longtemps en Algérie : la domination d’un parti unique, moniste», écrit Aïssa Kadri.

Messali exclu de la campagne référendaire

En amont du scrutin, une campagne référendaire devait être animée et à laquelle des partis politiques étaient autorisés à participer. Parmi ces derniers figurent le FLN, le PCA (Parti communiste algérien), le PSU (Parti socialiste unifié), le MPC (Mouvement pour la coopération ; il donnera lieu à un groupe radical anti-OAS : le Talion). Il y avait même un parti local dans la Mitidja au sigle imprononçable : le CBMSAE (Comité Blida-Mitidja de soutien aux Accords d’Evian).

D’autres partis, en revanche, ont été récusés par la Commission centrale de contrôle des élections (présidée par maître Kaddour Sator, un proche de Ferhat Abbas). Nous apprenons ainsi que le PPA a été empêché de participer à la campagne, de même que le MNA de Messali Hadj, la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et un autre parti dénommé «le Comité Algérie nouvelle».

S’agissant de la mise à l’écart du PPA, Chentouf et Belaïd Abdesselam «arguèrent que le PPA ne ‘‘représentait absolument rien’’» en martelant que le doyen des partis nationalistes «n’était en aucune manière la propriété de Messali Hadj, signataire de la lettre de demande de participation à la campagne référendaire». Ils font savoir également que «le MNA posait les mêmes problèmes que l’OAS».

Pour Aïssa Kadri, «l’incident est révélateur des enjeux du moment, une exigence de transfert pur et simple des pouvoirs au FLN». Malgré un nouveau délai, le PPA et le MNA sont interdits de participation à la campagne pour le référendum d’autodétermination. «Dans les processus d’affirmation d’un pouvoir autoritaire, ce fut une étape importante de consolidation de la domination du parti unique», commente Aïssa Kadri.

Négociations confuses avec l’OAS

L’un des épisodes les plus marquants de cette période est sans doute la négociation forcée avec l’OAS, un épisode dont Chawki Mostefaï nous avait fait part avec amertume en nous recevant aimablement chez lui en avril 2015, et qu’il relate aussi avec émotion dans le film documentaire de Cherif Aggoune, Rocher Noir.

Aïssa Kadri émet l’hypothèse que l’attachement au principe de «ne pas se couper de la part européenne dans la construction de l’Algérie post-indépendance» a sans doute pesé dans la décision de l’Exécutif provisoire d’engager des négociations «avec une partie de la direction de l’OAS». «C’est d’abord Farès qui ouvrit la voie, à travers la médiation de Beaujard, maire libéral de Blida, puis de Jacques Chevallier, par des contacts avec Jean-Jacques Susini», relate Kadri, Susini étant cofondateur de l’OAS.

«C’est ensuite Chawki Mostefaï qui a été encouragé ‘‘à faire pour le mieux’’, selon la célèbre formule de Ben Khedda, en mal de position ferme. Et non sans en avoir informé les principaux dirigeants du FLN qui tergiversent et ne se prononcent pas clairement», ajoute l’auteur de cette étude. «Si vous arrivez à arrêter les tueries, allez-y mais à une condition : ne pas toucher aux Accords d’Evian», telles sont les consignes des dirigeants du FLN telles que citées par Farès dans ses mémoires et rapportées par Aïssa Kadri.

«La tiédeur des soutiens des responsables de la lutte de libération nationale, voire le désaveu de certains, comme leurs arrière-pensées dans les luttes pour le pouvoir qui se radicalisaient dans le moment, mirent en danger l’Exécutif, avec l’intention de démission de Mostefaï avec laquelle le groupe FLN va se solidariser», rapporte Kadri.

Dans un long témoignage publié par El Watan dans son édition du 1er novembre 2004, Chawki Mostefaï revenait par le menu sur cette séquence en affirmant que c’est principalement sur la base d’une information livrée par le Commandant Azzeddine, et qui prévenait d’une opération de l’OAS qui aurait miné les égouts de La Casbah et de Belcourt, que la décision de prendre langue avec l’organisation criminelle a été prise afin d’éviter un bain de sang.

L’Exécutif otage des luttes de pouvoir

Le référendum sur l’autodétermination se tient le 1er juillet 1962 et l’indépendance est proclamée le 3 juillet. «Le travail de l’Exécutif provisoire n’en est pas pour autant terminé», précise Aïssa Kadri. Car il reste, comme nous le disions,  à organiser les élections de l’Assemblée constituante.

«L’Exécutif se devait d’assurer les élections de la Constituante pour transmettre les pouvoirs, mais les luttes de pouvoir qui s’intensifiaient ne lui ont pas permis de le faire dans la clarté», dissèque le professeur Kadri. Farès s’interroge : «A qui obéir ?» «Le dilemme de choisir entre deux centres de pouvoir, voire trois avec l’émergence du groupe de Tizi Ouzou en cet été 1962, tourna très vite – le GPRA étant affaibli – au bénéfice de Ben Bella et du bureau politique», souligne l’auteur.

La jeune nation fraîchement émancipée est au bord de la guerre civile. Les combats fratricides entre wilayas pro-GPRA (la III et la IV notamment) et wilayas pro-EMG (état-major général) font plus de 1000 morts. Cela n’empêche pas l’Exécutif de «continuer le travail de mise en place des institutions et d’assurer l’intendance» contre vents et marrées.

Abderrahmane Farès se voit obligé de se déplacer à Tlemcen pour demander «une reconnaissance du travail et de l’autorité de l’Exécutif», celui-ci ayant été affaibli par les négociations avec l’OAS. Pourquoi Tlemcen ? Il faut se rappeler que Ben Bella est rentré en Algérie le 12 juillet «dans les camions de l’armée des frontières», comme le rapporte Abdelkader Yefsah, et a installé son QG à Tlemcen.

«Le 22 juillet, il annonçait la mise en place de son ‘‘bureau politique’’ à Tlemcen qu’il déclara ‘‘habilité à prendre en main les affaires du pays’’. Ce BP constituera en quelque sorte un contre-pouvoir au GPRA, tout comme Tlemcen, une contre-capitale», écrit Abdelkader Yefsah dans La question du pouvoir en Algérie.

La première rentrée scolaire post-indépendance

Dans le même moment, les membres de l’Exécutif provisoire d’origine européenne entraient en contact avec Ben Bella et Boumediène, sans doute inquiets sur le sort des cadres européens et pieds-noirs restés en Algérie. «Je précisais à Ben Bella la part prépondérante prise par nos organisations syndicales (…) pour qu’une coopération au sens noble du terme s’établisse entre la France et l’Algérie et non pas une coopération de façade de type néo-colonialiste», témoignera Charles Koenig (cité par Kadri).

«Je lui fis part des efforts faits pour essayer de régler les problèmes de personnel de tous ordres, ingénieurs, cadres et ouvriers des travaux publics, de la construction, de l’hydraulique, de la SNCFA, des ports et aérodromes», poursuit-il.

«La fin de l’été 1962 vit beaucoup de délégations affluer à Rocher Noir pour négocier la participation des fonctionnaires européens au démarrage du jeune Etat algérien», révèle Aïssa Kadri, avant d’ajouter : «La rentrée scolaire était une des préoccupations majeures de l’Exécutif provisoire à la fin de l’été 1962.» «James Marangé, secrétaire général de la FEN, s’était ainsi déplacé à Rocher Noir fin juin 1962 pour négocier les protocoles concernant les personnels enseignants.

Puis, fin juillet 1962, ce fut une délégation du Syndicat algérien des enseignants (SAE), branche de l’UGTA, qui fut reçue à sa demande par le président Farès.» Le SAE «venait remettre un projet de prise en charge de l’éducation nationale et de l’organisation de la rentrée scolaire». Le 28 août 1962, un accord est signé en vertu duquel 15 000 enseignants étaient autorisés à continuer à exercer en Algérie. Ils participeront ainsi à l’encadrement de la première rentrée scolaire post-indépendance.

Jean Sénac et les autres exclus de la nationalité

Parallèlement à cela, Farès et son équipe devaient s'atteler à l’organisation des élections de la première Assemblée constituante sur fond de luttes âpres pour la prise du pouvoir. «La préparation des élections dans leur dimension politique échappa à la responsabilité de l’Exécutif provisoire, qui les prépara sur le plan organisationnel», dit Kadri.

«On va retrouver sur les listes expurgées plus de 59 noms de militants politiques qui ont participé à la lutte pour l’indépendance.» Reportées à plusieurs reprises, les élections auront finalement lieu le 20 septembre 1962 ; elles porteront à l’Assemblée constituante 196 élus, dont 16 européens. Le 24 septembre a lieu la dernière réunion de l’Exécutif provisoire «qui remit ses pouvoirs à l’Assemblée le 25 septembre, et au gouvernement Ben Bella, lors d’une cérémonie à Rocher Noir, le 15 octobre».

L’auteur assure que «les transmissions de pouvoirs eurent lieu de manière conviviale entre délégués européens et nouveaux ministres. C’est ainsi que Charles Koenig transmit ses pouvoirs à (Ahmed) Boumendjel et à Bouteflika, jeune ministre de la Jeunesse». Kadri revient sur le statut des cadres européens restés en Algérie, et qui étaient souvent des militants indépendantistes.

Aux côtés des députés européens siégeant à l’Assemblée, ils vont «participer pleinement aux débats portant sur la nationalité, défendant par là, dans la continuité de leur conviction, une vision plurielle de la société». Mais le code de la nationalité, promulgué en mars 1963, ne les écoute pas. «Alors qu’il était le fondement du rejet de la citoyenneté dans l’ordre colonial, le statut musulman est repris pour en faire l’élément central de la nationalité algérienne», décrypte le sociologue.

«Les militants anticoloniaux, indépendantistes, voire les députés qui, dans le moment, ne jouissaient que de leurs droits civiques, sont renvoyés à leur qualité d’étrangers et certains devaient ‘‘faire la preuve ou une offre de preuve suffisamment circonstanciée de leur participation à la lutte de libération nationale’’ pour bénéficier de la nationalité algérienne.» Le poète Jean Sénac, alias Yahia El Wahrani, va ainsi «longtemps se bagarrer (…) pour obtenir la nationalité algérienne». «Il écrira à Redha Malek et Mostefa Lacheraf, entre autres, pour les faire intervenir», soutient Kadri. «Alice Cherki ne l’obtiendra que récemment, en 2012.»

Et de faire remarquer : «Le moment 1962 prend acte de cet enfermement et manifeste le décalage, de manière particulière, de l’Exécutif provisoire, et de manière générale, des Accords d’Evian, avec les caractéristiques du mouvement national plébéien : ‘‘la massivité de la résistance communautaire musulmane à travers la guerre’’ et la composante sociologique prolétaroïde de la direction politique qui en prend la charge au lendemain de l’indépendance.»

Une élite sans base sociale

Pour Aïssa Kadri, «les hommes, qui ont eu la charge de conduire la transition du printemps à l’automne 1962, ont travaillé avec des contraintes extraordinaires. Dans une phase de violence inouïe, ils ont, dans les limites des accords négociés, permis aux institutions de fonctionner.

 Dans  son article  Aîssa Kadri  pourtant minimise le pouvoir de délégué de Abdelkader El Hassar, avocat, délégué à l’Ordre Public <<<Enfin, les autres membres algériens sont : Abdelkader El Hassar, avocat, délégué à l’Ordre public >>>

Ils ont permis l’essentiel, à savoir asseoir les bases de la construction de l’Etat national indépendant». «Cela a été possible, poursuit-il, parce que la trajectoire sociale de ces hommes était celle de l’entre-deux.» L’auteur convoque ces mots de Fanny Colonna pour qui ces hommes sont des «spécialistes de la médiation, conformes en cela à leur vocation de membres d’une nouvelle classe moyenne naissante». «C’est dans la conjonction de ces courants, minoritaires et dominés, que certaines avancées purent être réalisées, mais le rapport de force était ailleurs», regrette Aïssa Kadri.

«Réponse symétrique au ghetto colonial, l’enfermement ‘‘ethnico-nationaliste’’ que réalise la constitution de 1963 clôt alors pour une longue durée les tentatives de ces minorités de l’entre-deux – dont l’Exécutif provisoire de l’Etat algérien fut une fenêtre entrouverte et rapidement fermée – pour construire une société pluraliste et un Etat sur la base du droit.» D’un point de vue sociologique, le chercheur constate : «Les limites de l’action politique de ces personnalités témoignent ainsi du faible poids de leur représentation sociale, de leur base sociale, une classe moyenne en gestation.»

Cela trahissait aussi, selon l’auteur, les limites objectives d’un Exécutif «doublement dominé, sujet à des interférences externes multiples, dépouillé, en tant que noyau de pouvoir d’Etat, de sa force de coercition et d’hégémonie». Avec lui s’évanouissait le rêve d’une «troisième voie», une «troisième force» et «le pluralisme qu’elle présupposait».

Roger Roth succède à Ferhat Abbas

La grande majorité des compagnons de Abderrahmane Farès «va être durablement marginalisée pour une large part ou instrumentalisée». «A. Farès fut emprisonné à la suite de F. Abbas qui va démissionner de la présidence de l’Assemblée nationale le 15 août 1963.» Kadri indique que c’est Roger Roth qui succédera à Ferhat Abbas.

Il sera dès lors «le premier président européen de la première Assemblée algérienne». Il explique : «Les deux autres vice-présidents, Hadj Ben Alla et l’Aménokal du Hoggar, se désistant, c’est à la demande de Ben Bella que Roger Roth exerça les fonctions de président en lieu et place de Ferhat Abbas.» «Les autres responsables de l’Exécutif, à l’exception de Belaïd Abdesselam (…), reprirent leurs activités professionnelles et se distancièrent de la politique.»

Ce sera notamment le cas du président Farès. «On sait que l’Algérie indépendante n’utilisa pas longtemps les talents politiques de A. Farès», écrit l’historien Charles-Robert Ageron dans une brève note de lecture consacrée à La Cruelle vérité. «Emprisonné à Fresnes par les Français, il fut arrêté par les Algériens le 7 juillet 1964 et interné à In Salah jusqu’au 7 juin 1965.

Quelques jours plus tard, le colonel Boumediène prenait le pouvoir et A. Farès renonçait sagement à toute vie politique.» Abderrahmane Farès décède le 13 mai 1991, à Zemmouri, près de Rocher Noir. En mai 2016, l’ancien bâtiment qui avait servi de siège à l’Exécutif provisoire, et qui est situé à l’intérieur de l’université de Boumerdès, a été classé officiellement monument historique. 

Mustapha Benfodil

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En Algérie c'est  toujours la même chose.

 

Copie sur Internet.

""Tous les efforts sont tendus pour effacer de la mémoire collective les héros de la guerre de Libération, y compris leur œuvre monumentale, à savoir la proclamation du 1er Novembre 1954 dans son texte original, la plate-forme de la Soummam, les dates du 19 mars 1962 la joie n’a été vécue que par les combattants de l’intérieur, les détenus libérés et les populations emprisonnées dans des centres de regroupement. Il fallait proscrire les noms de Abane Ramdane, de Krim Belkacem, signataire des accords d’Evian, de Benyoucef Ben Khedda, dernier président du GPRA à qui revenait l’honneur de la proclamation de l’indépendance, le 3 juillet 1962. Couvrir une date — le 5 juillet 1830 — par une autre fictive — le 5 juillet 1962 — procède de la pire falsification de l’histoire.

Seule la vérité est révolutionnaire. Nous devons, au contraire, instruire nos enfants sur les causes et les faiblesses qui ont amené nos ancêtres à capituler devant les différents envahisseurs. Et l’une des causes importantes, sinon la principale, c’était la dispersion des rangs, le sauve-qui-peut et le manque flagrant de l’unité nationale.

Si je suis aussi affirmatif dans cet écrit, c’est que j’ai vécu la période transitoire, qui s’étalait du cessez-le-feu (19 mars à midi et non à minuit, comme le disent certains qui le confondent avec minuit du 1er Novembre 1954) en plein dedans, en langage populaire. Cela m’amène à en parler puisque peu d’écrits existent sur la composition et le rôle des commissions mixtes de cessez-le-feu.

 Après notre sortie, le 22 mars 1962, du PC Wilaya, installé à Bounamane (commune de Zekri) face au poste militaire de Azouza (Aït-Chafaâ), nous nous dirigeâmes, sous la conduite du colonel Si Mohand Oulhadj, dit Amghar, vers deux destinations différentes, après avoir eu un mort – Si Mohand Amiziane — et un blessé — Si Beramdane — de par la faute d’un capitaine de zone et de son escorte, qui n’ont pas obéi aux instructions du respect du cessez-le-feu, en nous tirant dessus, croyant avoir affaire à des soldats français.

Le colonel, chef de la Wilaya III, qui venait de perdre son épouse, se dirigeant avec un détachement, vers son village natal Bouzeguen. Le deuxième détachement, dont je faisais partie, prit le chemin de Tigoutine (Ath Fliq). Une semaine après, les deux détachements se ressoudaient au village Ait Bouadda (Azazga). Nous ne tarderons pas à transplanter le PC de Wilaya, au hameau de Tinqicht, village de Cheurfa N’bahloul (Azazga).

Le 2 avril 1962, notre colonel nous invita à accueillir le commandant Mohammed Allahoum qui devait arriver par hélicoptère à Aït-Bouhini (Yakouren). Là, se tint une réunion pour définir le rôle et les attributions des commissions mixtes de cessez-le- feu, instituées à trois niveaux (national, wilaya historique et départementale).

     Ces commissions mixtes étaient composées, à nombre égal, d’officiers de l’armée française et d’officiers de l’ALN. Si le commandant Ahcène Mahiouz et le capitaine Hamel étaient installés le jour même, au niveau de la Wilaya III historique, nous le serons à notre tour – Izri Mohand Oubelkacem, Aït-Ahmed Ouali et Siagh Saïd — au niveau du département de la Grande- Kabylie (wilayas actuelles de Tizi-Ouzou, Bouïra et une grande partie de Boumerdès)). Il en sera de même pour ceux du département de Sétif, Béjaïa et Bordj-Bou-Arréridj   (Hadi Ali Boubekeur, Ferhani Abdennour, Adjaoud Rachid, Atoumi Djoudi qui seront rejoints, par la suite, par Mouloud Ben Moufok).

    Du fait des réunions à tenir avec nos vis-à-vis français, le colonel nous a acheté des costumes, chemises, cravates et chaussures. Si nous avons installé notre PC chez Timsiline Mohamed au village Ath-Ziri (Aïn-El-Hammam) avec une section de protection, celle de l’est de la Wilaya III historique l’a été au niveau d’Igrane, chez Arezki Hmimi.

En accord avec les trois officiers français, dont un capitaine, nous avons convenu de nous réunir, une fois par semaine, à l’école d’Aït-Hichem, récemment libérée par la SAS. En outre, les délégations seront renforcées une fois tous les quinze jours par deux officiers supérieurs du côté français (un commandant et un colonel : le colonel Derienic) et deux officiers (le commandant Ahcène Mahiouz et le capitaine Lamara Hamel), de notre côté.

    Nos réunions portaient sur les solutions à mettre en application pour résoudre d’éventuels incidents entre nos combattants et les soldats français. Bien entendu, pour en éviter, des instructions étaient données de part et d’autre pour réduire les contacts entre les adversaires d’hier : en aucun cas les soldats ne devaient sortir de leurs postes, si ce n’était en convoi pour se ravitailler. De notre côté, aucun maquisard en tenue militaire ne devait rentrer dans un village doté d’un camp militaire. Il est à préciser qu’entre deux réunions successives, nous parcourions le territoire de la Grande-Kabylie, M’Barek N’Ath Atelli (Larbaa-Nath- Irathen) mettait à notre disposition sa Peugeot 404. Et dans nos déplacements, toujours armés de PA, la vigilance était de rigueur, car l’OAS (Organisation de l’armée secrète), créée en 1961 à Madrid, ne cessait d’activer, en mitraillant ou en posant des bombes.

Ce climat de tension baissa d’un cran, lors de la signature le 17 juin de l’accord entre cette organisation terroriste et le président Abderrahmane Fares de l’exécutif provisoire chargé de la gestion de la période transitoire. En outre, dans nos tournées, nous contactions les responsables municipaux pour suivre l’évolution dans l’établissement de listes électorales.

Lors des réunions hebdomadaires avec les officiers français, nous nous retenions pour éviter de nous serrer les mains.

Ce n’était qu’à la dernière réunion, tenue le 30 juin 1962, que des amabilités ont été échangées de part et d’autre, et ce, après la prise de parole par le colonel Derienic et du commandant Si Ahcène Mahiouz, dont je rapporte fidèlement la teneur ci-après :

- Le colonel Derienic : «Mon commandant, j’ai appris à vous apprécier durant les deux mois et demi que nous avons passés ensemble. Je me permets de vous faire part de notre appréhension de vous voir à la tête de la Wilaya III, durant les années de plomb. Inéluctablement, l’Algérie aura son indépendance, après le référendum d’autodétermination prévu pour demain, 1er juillet. Mais, permettez-moi de vous dire que vous vous entredéchiriez. »

- Le commandant Si Ahcène Mahiouz : «Merci pour l’éloge. Laissez-nous nous entredéchirer, pourvu que vous partiez pour ne plus revenir !...»

  Le lendemain, se déroula le référendum. Le surlendemain, le 2 juillet 1962, les résultats sont publiés. Le 3 juillet, la proclamation de l’indépendance est faite par la voie des ondes, à partir de Tunis par Benyoucef Ben Khedda. De Gaulle en prit acte au même moment, à partir de Paris. Je conclus, sans commentaire, par le titre de cette mise au point «Maâza wa law târet» et 5 juillet wa law de 1830, puisqu’il est de notre nature d’Algérien de mépriser tout ce qui vient de nous, pour porter aux nues tout ce qui vient de l’étranger, à tel point que nos terres restent incultes comme l’est d’ailleurs notre pensée. Il est vrai, qu’avec le temps qui s’écoule inexorablement, des faisceaux de lumière sont projetés pour éclairer des zones d’ombre

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Extrait du témoignage d'un membre FSE de la 446 UFL

Mais quoiqu'il en soit, tout était possible à tout moment, principalement quand nous avons quitté l'Armée française, par détachement, avec le titre de Conseiller militaire de la 446ème Unité des Forces Locales Algériennes. A tel point que dans cette unité le sous-officier de service dormait toujours avec un PA (Pistolet Automatique) sous l'oreiller et un PM (Pistolet Mitrailleur) sur le ventre, sous la couverture. Alors oui, les manifestations de la guerre sanglante, attendue à chaque instant, ne se concrétisaient pas, mais la guerre intérieure était, elle, implacablement présente et vécue avec intensité, particulièrement dans cette unité musulmane dépendant de l'Exécutif Provisoire Algérien où le danger pouvait aussi venir de son sein. Cela pouvait tout simplement être signifié par le froid d'une lame silencieuse et effilée sous la gorge. Toute situation jugée non conforme, étrange ou bizarre devait être immédiatement analysée comme pouvant être un traquenard mortel.

Nous "ignorions" tout cela, nous l'évoquions à peine et nous n'en étions pas spécialement affectés en apparence. L'humour, la décontraction était notre mode d'échanges au quotidien ; attitudes particulièrement mises en évidence devant des parachutistes français médusés qui, armes pointées, bloquaient le train transportant notre unité ou dans les échanges que le hasard nous a conduit à avoir avec des officiers de l'A.L.N., ou encore dans ce contact ambigu avec un membre de l'OA.S. nous annonçant avec dépit que l'ordre de nous bombarder au mortier avait été rapporté peu de temps avant l'heure H (c'eût été un carnage sanglant). Cependant, il n'y avait aucun laisser-aller et, par opposition à certaines unités, nous nous comportions en professionnels. La rigueur vis à vis des autres et de nous-mêmes était sans faille. Finalement, la source de notre imperméabilité aux pressions psychologiques et à la tension nerveuse n'a été possible que par le respect de nous-mêmes envers et contre tout. C'est sans doute grâce à cet état d'esprit que, pour éviter regorgement subi par les cadres français de certaines UFL, nous avons eu la capacité d'abandonner, un petit matin de juillet à Alger, la 446ème Unité des Forces Locales Algériennes en emportant notre matériel et les armes lourdes de l'unité, en bon ordre, dans la discrétion et la souplesse, sous le regard interdit et vaguement complice des sentinelles musulmanes.

Bernard Landry

Extrait  ci-dessous de la décision reçue par notre camarade Michel Landry  -  Nos camarades - cadres et troupe française - de l'ex-3° Batterie - UFL 446 sont tous revenus parmi nous à Laglouat le 6 juillet 1962

14 juillet 1962

Suite pour tout savoir sur les 114 UFO, qu'on ne peut plus voir 

voici l'état des sources sur la force locale communiqué par le Service Historique de la Défense (Copie) ou vous pourrez trouvé des renseignements consignés concernant votre unité de Force Locale (UFL-UFO)

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Voici un hommage  fait aux militaires métropolitains qui avaient été  mutés dans la 446 UFL- UFO.  des  Forces locales Algériennes en Algérie en 1962

Merci a ce 13 ème Régiment  Artillerie pour cette juste reconnaissance, c'est le seul hommage a ma connaissance, fait par un régiment pour ses militaires métropolitains mutés en UFO, sur les 100 régiments qui ont servi de support pour la mise en place de ces  114 UFO.

 Merci a notre ami Bernard Landry qui m'a communiquer cette décision de juillet 1962, qui n'est pas en accord avec le courrier reçu du Ministère.  

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Posté par margolis gerard, lundi 12 mars 2012 à 00:26

Temoignage  Important  force locale oran juillet 62

J'avais 21 ans,sous lieutenant du contingent détaché depuis le 6è RTA de Tlemcen à la Force Locale à ORAN de mars à juillet 1962.

Ma compagnie commandée par le capitaine NEVEU, dont j'étais le seul officier adjoint, était basée dans une école désaffectée, dont j'ai oublié le nom, située près du ravin dit de "Ras El Ain".au sud de la ville

Nous avons passé trois mois avec nos 200 hommes, tous algériens recrutés d'office dans les régiments de tirailleurs, à faire le tampon et la police entre les deux communautés arabe et européenne.

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CORPS D'ARMÉE D'ORAN      30 UFO        de la 484 a la 514

  19 juillet 1962 : Réunion au quartier BUGEAUD du 16 juillet.

-- Toutes les UFO ont déserté ou sont désarmées, sauf :

 - 7 UFO du 24ème CA - soit 5 à ORAN et 2 à SIDI BEL ABBES

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Force locale 30 unitees oran 1

Alger;  Le samedi 6 juillet, à 18 heures, dans la résidence de Rocher Noir, se déroule la cérémonie de présentation des lettres de créance du nouvel ambassadeur de France au président de l’exécutif provisoire, Abderrahmane Farès.  Jean-Marcel Jeanneney passe tout d’abord en revue un détachement de la force locale créée par les accords d’Évian, puis a lieu un bref échange de déclarations d’intentions qui demeurent très vagues, très conventionnelles

 Merci pour la visite de mon site  Yvon Priou

Commentaires (2)

1. Un témoignage 10/02/2022

A partir du mois de juin 1962 les choses se compliquent encore avec le relatif désintérêt de plusieurs chefs de corps pour ceux qu’ils ont pourtant eux -mêmes désignés pour servir dans ces UFL.
Curieuse amnésie qui nous amène à s’interroger sur le fait que ces appelés aient pu être oubliés au moment des rapatriements de leur unité d’origine vers la métropole.
D’autre part plusieurs témoignages avérés font état de violences exercées à l’égard de quelques- uns par une foule en délire ou des résistants de la dernière heure au moment de la déclaration d’indépendance, et, pire encore, de disparitions jamais «élucidées, mais dont la conclusion ne laisse aucun doute lorsqu’on sait que ces malheureux ont été, des années après, reconnus « Morts pour la France »
Là encore, il est effarant de constater que des officiers avaient eu l’idée de déclarer comme déserteurs certaines de ces victimes, a une époque où rien n’aurait expliqué un tel comportement de la part de militaires européens, a quelque jours de leur retour en métropole !
Leurs noms étant confondus avec ceux tombés durant le conflit, leur nombre reste indéterminé puisque curieusement, les périodes de services dans les UFL ne sont pas inscrites sur les livrets militaires, ou les états signalétiques, car à l’époque elles ne sont considérées que comme simples détachement provisoires.
On comprend que ceux qui ont été contraints de subir cette triste expérience restent toujours marqués et que plus d’un demi-siècle après la fin de cette guerre, ils continuent de faire en sorte que leur histoire, qui est sans doute l’un des aspects les plus troubles de la guerre d’Algérie, reste toujours présente dans les mémoires.

2. Régis GUILLEM 29/06/2020

Pourriez-vous m'indiquer les noms des services suivants:
- Directeur des affaires politiques du Rocher Noir
- secrétaire général de la DG
Merci par avance.
Cordialement. RG

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Date de dernière mise à jour : 11/07/2023

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